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L'équipe MATA-web

Véritables icônes dans leur pays, le duo était attendu de pied ferme en France. En association avec Journal du Japon, nous avons eu l'honneur de les rencontrer, loin du brouhaha du salon. L'occasion pour nous de faire un point sur leur carrière et d'aborder leur dernier album.  Journal du Japon : Tout d'abord, pouvez-vous nous présenter votre parcours artistique ?
Yumi : Comme cela risque d'être un peu long, je pense qu'on ne va pas revenir en détail sur nos treize années de carrière (rires). Nous étions au départ deux chanteuses en solo dans la même maison de disques. Un jour, nous nous sommes rencontrées et rapidement liées d'amitié, et après avoir passé beaucoup de temps ensemble, on s'est dit que ce serait sympa de fonder un groupe ensemble. C'est à partir de là que nous avons débuté notre carrière, en 1996, et sorti des disques au Japon. En 2000, nous avons eu l'opportunité de débuter une carrière aux États-Unis, toujours en parallèle avec le Japon. Puis enfin, cette année, nous faisons nos débuts en France avec la sortie de notre nouvel album.

Mata-Web : Quand votre premier single, Asia No Junshin, sort en 1996 et s'écoule à l'époque à plus d'un million d'exemplaires, quel est votre état d'esprit à cette période ?
Yumi : Tout d'abord nous n'avons pas vendu un million tout de suite, cela a vraiment été progressif. Au départ, nous n'avons pas tout de suite ressenti quelque chose. Nous avons eu à la même époque l'opportunité de partir travailler deux semaines aux États-Unis, et c'est en rentrant au Japon qu'on s'est aperçu qu'on ne pouvait plus marcher tranquillement dans la rue. On ne s'y attendait vraiment pas, et cela nous a fait un peu peur au départ.

J.J : Quel message souhaitez-vous véhiculer à travers vos chansons ?
Yumi : Il n'y a pas vraiment de message à proprement parler. Selon les personnes, on peut ressentir une chanson différemment. Cela peut être une chanson très joyeuse, mais si la personne est triste, cela peut la rendre encore plus triste. Ce sont donc les gens qui décident en fonction de leur état d'esprit du moment.

M.W : Votre dernier album, Bring it!, est sorti le mois dernier au Japon. Quelle est la signification de ce titre, et pouvez-vous nous le présenter un peu plus en détail ?
(Yumi se lance dans une lutte sans merci avec une mouche, ce qui entraîne un fou rire général)
Ami : Bring it! signifie venez, mais dans le sens venez nous affronter, venez nous battre. C'est un album où nous avons regroupé tous les styles musicaux que nous aimons, en collaborant avec des artistes que nous adorons. C'est vraiment le genre de chose que nous voulions faire jusqu'à présent, et c'est pour nous un album très réussi.
 J.J : Quelle évolution peut-on constater par rapport à vos précédents albums ?
(Le staff rejoint la bataille à coup de coussins, mais sans succès)
Yumi : Le plus important dans cet album, c'est que nous l'avons fait en pensant au live. En écoutant le CD de A à Z, on peut le faire en live à 100% avec le même ordre, et c'est vraiment ça la différence avec les autres albums.

M.W : Sur cet album, vous avez collaboré avec de nombreux artistes prestigieux comme Ringo Shiina et Avril Lavigne. Comment se sont passées ces collaborations ? Avez-vous des anecdotes à nous raconter à ce propos ?
Yumi : Auparavant, nous avions déjà eu la chance de travailler avec le producteur d'Avril Lavigne, Butch Walker, et il nous avait proposé plusieurs titres pour l'album. Deux titres ont retenu notre attention, et c'est seulement plus tard que nous avons appris que c'était des collaborations avec Avril Lavigne. Ensuite nous avons eu l'autorisation de l'artiste de chanter ces deux titres. Elle n'était pas présente en studio lors de l'enregistrement, mais l'an passé, lors de sa venue au Japon et de sa performance au Tokyo Dome, elle nous a invité, sur scène, à chanter ensemble.
Ami : Concernant Ringo Shiina, c'est déjà à la base une très grande amie. Lors d'une réunion sur le contenu de l'album, on se demandait avec qui on pourrait travailler, j'ai donc regardé mon carnet d'adresses sur mon portable et je lui a envoyé un mail auquel elle a répondu instantanément que c'était avec plaisir. Elle nous a donc écrit deux titres, mais avec sa propre vision de PUFFY, et nous respectons énormément cela.

M.W : Reste t-il des artistes avec lesquels vous rêveriez de collaborer ?
Yumi : Jusqu'à présent nous n'avions jamais collaboré avec des artistes féminines. Pour l'instant nous ne savons pas, nous allons y réfléchir, mais cela nous ferait très plaisir de retravailler avec des femmes.

J.J : Quelles difficultés avec-vous pu rencontrer lors de la création de Bring it! ?
Yumi : Les principales difficultés venaient du fait que nous avions demandé à des musiciens que nous aimions de travailler avec nous sur cet album. Ces musiciens ayant leurs propres activités musicales en parallèle, ils venaient travailler sur l'album seulement quand ils étaient libres. Cela a donc pris beaucoup de temps afin de créer toutes les chansons.

M.W : Vous avez sorti le 25 mars dernier votre second album de reprises, PUFFY AMIYUMI X PUFFY. On y trouve des reprises d'artistes très hétéroclite comme The High-Lows, Momoe Yamaguchi, Cyndi Lauper ou encore les Beatles. Comment s'est opéré le choix des chansons ?
Yumi : A l'origine, nous avons participé à plusieurs tribute album. Tout comme notre premier opus, ce n'est pas vraiment un choix, même si nous aimons et respectons tous ces artistes, mais plutôt un regroupement de tous les travaux auxquels nous avons déjà participé.

 J.J : Après votre venue à Japan Expo, quels sont vos futurs projets pour la France et l'Europe ?
Yumi : Le public français était vraiment très attentif pendant notre concert. Nous adorerions revenir si on en a l'opportunité, et pourquoi pas faire une tournée dans toute l'Europe. Nous ne connaissons que l'anglais et le japonais, donc cela va être compliqué de chanter dans d'autres langues, notamment le français. Mais si l'occasion se présente, nous serions ravies !

M.W : A ce propos, dans votre album de reprises, on retrouve en bonus track deux versions de Hi Hi, en portugais et en espagnol. Y'a t-il eu des difficultés particulières à chanter dans ces deux langues qui vous sont, j'imagine, quasiment inconnues ?
Yumi : Ehh, mais comment vous avez eu cette information ? (rires)
Avant de vous répondre, pensez-vous que nous devrions chanter en français ?
M.W & J.J : Oui !
Yumi : Oui ! Oui ! Ah, mais comment on va faire, ça va être dur... Tout dépendra de l'accueil que réserveront les français à notre album... Mais pourquoi pas ? (rires)
Pour répondre à votre question, c'était vraiment très difficile de chanter dans ces deux langues. Pour l'espagnol, il y avait l'alphabet, donc en retransformant l'alphabet, on arrivait à prononcer à peu près correctement, mais pour le portugais c'était vraiment très différent, tout comme le mandarin également, et nous ne nous en sommes toujours pas remises aujourd'hui d'ailleurs (rires).

J.J : Le 19 novembre 2004 débutait le dessin animé Hi Hi Puffy AmiYumi aux États-Unis. Comment avez vous été embarquées dans cette folle aventure, en devenant deux personnages de cartoon ? Avec le recul, quelle expérience en retirez-vous ?
Ami : A l'origine, le producteur, Sam Register, était dans les embouteillages. Il écouta par hasard une de nos chansons à la radio, et comme il ne connaissait pas du tout, il a simplement retenu le nom du groupe, PUFFY, et celui du label, Sony. A partir de là il a fait ses recherches, et a appris que nous étions au même moment à Los Angeles. Nous nous sommes rencontrés le soir même, il nous a donné sa carte de visite, et nous a dit qu'il aimerait bien créer un dessin animé avec nous. Et à partir de là, tout s'est passé très vite, c'était assez invraisemblable, comme un rêve qui devenait réalité.

J.J : Quel a été votre rôle dans la production du dessin animé ?
Yumi : Nous avons eu énormément de liberté, notamment lors de la création des personnages, du point de vue vestimentaire et caractériel. Ami avait un caractère énergique et Yumi était plutôt posée, très calme. La série visant un public enfantin, il fallait donc exagérer les gestes, et nous sommes beaucoup intervenues de ce coté là également. Nous étions également totalement libres de choisir les chansons que nous voulions utiliser.

M.W : Vous avez animé pendant presque cinq ans l'émission Pa-Pa-Pa-Pa-Puffy, où vous avez reçu de nombreuses stars internationales, puis l'émission Hi Hi PUFFY Club en 2006. Quels souvenirs en gardez-vous ?
Yumi : Nous avons des tonnes de souvenirs ! Il y a cette anecdote avec Aerosmith par exemple, où après avoir joué avec nous dans l'émission, Steven Tyler nous a proposé de participer à leur concert du lendemain. Lors des concerts, il y a toujours une fille qui lui met une écharpe avec des plumes, et il m'a fait jouer ce rôle, si bien que je me suis retrouvée en première page des journaux le lendemain ! Il y a aussi la fois où on avait fait du soba à Lenny Kravitz, suivi d'une séance de cosplay (rires). Ce sont vraiment des souvenirs inoubliables.

J.J : Pour finir, un dernier mot pour vos fans français...
Yumi : C'est la seconde fois que nous venons en France, la première était à l'occasion d'un tournage, où nous n'avions pas vraiment eu le temps de visiter. Cette fois nous avons eu l'occasion de nous promener un peu dans Paris, c'est vraiment très joli, c'est une très belle ville. Nous aimerions rapidement revenir, pas pour des vacances, mais pour y donner un concert. A très bientôt, donc !

M.W & J.J : Merci beaucoup pour cette interview.
Merci à vous.


Nous remercions très chaleureusement Ami et Yumi pour leur gentillesse et leur sympathie, ainsi que Toshikazu Toishi, Aurélie Lebrun, le management du groupe, et son traducteur.
Remerciements plus particuliers à Akane pour son aide à la traduction.