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L'équipe MATA-web

Le très célèbre compositeur Kenji Kawai était le parrain et l'invité d'honneur de la convention Manga Expo 2007. Le dimanche après-midi, Kenji Kawai rencontrait les fans lors d’une conférence publique très bien organisée et préparée, mais malheureusement quelque peu gâchée par quelques soucis d'organisation.

Kenji Kawai est l'un des compositeurs les plus connus et reconnus au monde. Il serait difficile d'énumérer tout ses travaux, mais on lui doit les célèbres bandes originales d'AVALON, de Ghost in the Shell, et de Patlabor de Mamoru Oshii, de films japonais tel que Ring et Dark Water de Hideo Nakata, Death Note de Shusuke Kaneko, de films chinois comme Seven Sword de Tsui Hark, ou encore français comme Samurai et Bloody Mallory. Mais il a également composé les OST des animes Maison Ikkoku, Ranma ½ ou plus récemment Dai-Guard, Fate/Stay Night, Otogi Zoshi... Le compositeur s'est également lancé dans l'univers des jeux vidéo avec Folk Soul sur PlayStation 3.

Venu à Manga Expo en collaboration avec l'éditeur Beez, Kenji Kawai a participé à deux séances de dédicaces et à une conférence d'une heure devant plusieurs dizaines de personnes. Le principal problème d'organisation de cette conférence fut l'arrivée en "masse" d'une centaine de personnes bruyantes venu assister au cosplay, et n'ayant que très peu de respect pour le public et surtout pour Kenji Kawai.

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M. Kawai, bienvenue parmi nous. Que représentent pour vous la France et le public français ? Qu'aimez-vous dans notre pays : la musique de film français, ou le vin français ?
Kenji Kawai : J'aime beaucoup la France, et plus particulièrement la nourriture et l'alcool.

Nous allons projeter quelques images du Patlabor Tour, un document vintage datant de 1992, et dans lequel on peut voir Mr. Kawai. Mr. Kawai, pouvez vous nous expliquer dans quel contexte a été fait ce concert ?
Kenji Kawai : Ce concert s'est déroulé il y a quinze ans. C'était assez exceptionnel car, même au Japon, ce genre d'évènement ne se passe pas souvent.

Avez-vous donné d'autres concerts de ce type ?
Kenji Kawai :Ce fut la seule fois.

On a l'impression que la musique dans les films et séries d'animation japonaises est un élément extrêmement important, beaucoup plus qu'en France par exemple. Les compositeurs sont aussi beaucoup plus connus qu'en France. Vous-même qui voyagez à travers le monde, donnez-vous aux compositeurs de films ou d'animés un statut particulier ?
Kenji Kawai : Il m'est difficile de vous répondre là-dessus. Il faut savoir qu'au Japon, les compositeurs spécialistes en films et animes sont peu nombreux, et peu de gens veulent devenir compositeurs dans ces domaines. Des jeunes veulent se lancer dans cette profession, mais pas dans cette spécialisation.

Votre carrière a commencé comme musicien à part entière. Comment avez-vous bifurqué vers la composition musicale ? Est-ce une opportunité ou un désir conscient de vouloir composer avec un support déjà existant, que sont les images ?
Kenji Kawai : En ce qui concerne l'animation, le déclic s'est fait suite à ma rencontre avec le réalisateur Oshii Mamoru qui m'a fait une proposition.

Qu'est ce qui a changé votre approche de la composition le fait d'avoir un support visuel pour pouvoir travailler ?
Kenji Kawai : En me basant sur une image, un dessin animé ou un film, il y a une contrainte, différents éléments que l'on doit respecter. Il est donc plus difficile pour le compositeur d'exprimer sa propre originalité. Il faut se conformer à l'image, s'en imprégner pour composer. En tant que compositeur de bande originale, je ne me considère pas comme un artiste, j'ai plus l'impression de faire un "produit" commercial.

Est-ce que parallèlement à cette activité professionnelle de compositeur pour films et animes, est-ce que vous continuez de composer pour vous, sans support image ?
Kenji Kawai : Non.

Quel est le rôle ou l'importance du type d'images ? On a l'impression que les compositeurs japonais peuvent travailler sur à peu prés tous types de support, vous en êtes d'ailleurs l'exemple. Est-ce que certains sujets vous attirent davantage, ou est-ce que vous ne faites que vous adapter quelque soient les thèmes et matériaux de base ?
Kenji Kawai : De manière générale, je n'ai pas de préférence et je ne choisis pas. Je réponds aux commandes en fonction de mon calendrier et de mes disponibilités. J'accepte le travail, peu importe le genre.

Y'a-t-il différentes typologies de réalisateurs ? J'imagine qu'ils sont tous différents, et que certains vous laissent totalement libre et que d'autres sont très dirigistes.
Kenji Kawai : Il n'y a pas de distinction entre les différents réalisateurs. Chacun a sa façon de concevoir les images, mais de mon côté, je travaille toujours de la même manière, quelque soit le réalisateur.

Si vous travaillez depuis tant d'années avec Oshii Mamoru, il doit y avoir une relation spéciale entre vous ?
Kenji Kawai : C'est vrai que je connais Oshii Mamoru depuis longtemps mais notre relation ne dépasse pas le cadre professionnel. Ce qui ne signifie pas pour autant que l'on ne s'entend pas, mais ce n'est qu'une relation strictement professionnelle.

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Dans le livret du CD d'INNOCENCE, vous expliquez comment les idées sont venues, comment la musique a été composée... D'une façon générale, quand vous débutez une composition, avez-vous tout de suite une idée précise de ce que va être le thème ou progressez-vous de façon empirique, avec l'envie d'expérimenter ? Peut-être attendez-vous des projets pour pouvoir expérimenter ce que vous avez en tête ?
Kenji Kawai : Pour commencer je rencontre le réalisateur. Il m'explique, sans me montrer, l'image qu'il a de son projet. Ça reste alors du domaine de la suggestion comme une musique minimaliste ou une musique très riche... Je fais alors une première version que je fais écouter au réalisateur. Il me donne ses commentaires et éventuelles suggestions pour améliorer ou réorienter mon travail.

Toujours dans le livret d'INNOCENCE, vous expliquez qu'à un moment, vous cherchiez un chœur de cent chanteurs pour interpréter un des morceaux. Est-ce que vous avez comme ça des fantasmes de projets que vous auriez envie de réaliser ?
Kenji Kawai : En ce moment, je n'ai pas d'idée particulière. Je suis toujours en attente de nouvelles images pour m'exécuter dans des projets novateurs.

Le compositeur arrive souvent en fin de chaine avec les budgets bouclés... Est-il facile d'imposer ses idées, ses besoins en terme d'orchestre pour voir les choses en grand par exemple ? Ou êtes vous fermé dans un carcan financier ?
Kenji Kawai : Je fais en sorte de respecter les suggestions du réalisateur ; mais en réalité, j'en fais souvent selon mon goût, en dépassant les budgets, en ne restant pas dans le carcan financier (rires). Je fais de mon mieux pour que cela arrive le moins souvent possible.

Vous rendez par exemple vos musiques trop tard pour qu'il n'y ait plus aucun délai suffisant pour la changer et ainsi être sûr que ce soit votre vision qui s'impose ?
Kenji Kawai : En effet, il m'est arrivé plusieurs fois de ne pas du tout respecter les sujets. J'ai dû donc refaire totalement la musique et la bande, car cela ne correspondait absolument pas à la demande du réalisateur.

Et dans ces cas-là, vous acceptez de refaire ?
Kenji Kawai : Évidemment, il n'y a pas de problème !

Pour un compositeur, le travail est-il différent entre un anime et un film live ? Peut-être qu'un véritable acteur fait passer suffisamment d'émotion pour ne pas avoir autant besoin du renfort de la musique? Est-ce que vous dans votre travail, dans votre approche des matériaux, votre travail diffère selon le support.
Kenji Kawai : Ça va dépendre du contenu, de l'histoire, des personnages... Fondamentalement, il n'y a pas de différence spécifique vis-à-vis du support.

Quand on vous dit que vous n'avez pas de style, est-ce vous faire un compliment ou une critique?
Kenji Kawai : Ne pas avoir de genre défini est une bonne chose pour moi.

Les compositeurs japonais semblent être capables d'œuvrer dans tous les genres alors que le style des autres compositeurs dans le reste du monde parait beaucoup plus reconnaissable et beaucoup moins souple. Cette polyvalence est-elle une spécificité japonaise ?
Kenji Kawai :De mon côté, je traite dans beaucoup de genres différents, mais je ne pense pas qu'il s'agit d'une spécificité japonaise.

Vous avez récemment composé la bande originale d'un jeu vidéo sur PlayStation 3. Pouvez-vous nous parler de cette expérience et nous dire en quoi elle pourrait différer des précédentes ?
Kenji Kawai : C'est une expérience nouvelle qui se caractérise par la composition de plein de petits morceaux.

Allez-vous renouveler l'expérience ? Êtes-vous passionné par ce media ? Est-ce que vous-même jouez ?
Kenji Kawai : Je n'ai pas de préférence en particulier, mais en effet ça me plairait de continuer de travailler dans le domaine des jeux vidéo.

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Pouvez-vous nous décrire l'endroit dans lequel vous travaillez ? Je sais que vous avez beaucoup de synthétiseurs par exemple.
Kenji Kawai : Je travaille sur Macintosh avec un logiciel qui se nomme Digital Performance. J'utilise aussi le PC pour certaines commandes récentes. J'ai également une console de mixage, de quoi contrôler donc toute ma production.

Êtes-vous un collectionneur d'instruments ?
Kenji Kawai :Non, je n'ai as de collection particulière.

Au quotidien et lors de vos voyages, êtes-vous souvent à la recherche de nouveaux sons, et si oui, comment les cherchez-vous ?
Kenji Kawai :Par exemple ans le cas de Patlabor, j'avais fait l'acquisition d'une nouvelle machine à percussions électroniques. Au cours de mes déplacements, il m'arrive d'acheter de nouvelles choses.

Vous ramenez beaucoup de choses de vos voyages ?
Kenji Kawai :Oui, ça m'arrive. A l'étranger, ce sont surtout des percussions.

Quelles sont vos influences musicales ?
Kenji Kawai : Barbara m'a grandement inspirée, mais aussi les anciennes chansons françaises.

Où avez-vous entendu ces chansons ? Au Japon ou lors de vos voyages en France ?
Kenji Kawai : Pendant un moment, ces chansons étaient à la mode au Japon. C'est ainsi que j'ai eu mon premier contact avec la chanson française, notamment avec Marjorie Noël.

Je suis sûr que vous connaissez mieux que nous les vieilles chansons françaises (rires).
Kenji Kawai : En effet, il y a eu une période où la chanson française avait beaucoup de succès au Japon. Même quand j'étais enfant, j'ai pu en entendre beaucoup et souvent.

Dans le monde entier, on trouve beaucoup de gens qui collectionnent les musiques de films. C'est presque un genre à part entière. Y a-t-il des films qui vous ont marqué par leur musique ?
Kenji Kawai :Je n'en écoute pas personnellement, mais j'apprécie le travail de Dave Grusin.

Un film se distingue à mon sens dans votre filmographie, Avalon. On en retient davantage la musique avant les images. Est-ce que le processus de création de la musique d'Avalon a été différent des autres musiques de films ?
Kenji Kawai :En effet dans le cas d'Avalon, la musique a été composée avant de disposer des images.

Qu'est ce que cela vous a fait de travailler en quelque sorte à l'envers ?
Kenji Kawai : Travailler ainsi était difficile, mais j'ai eu beaucoup de commentaires et de dessins de la part du réalisateur.

Est-ce que vous pensez que le réalisateur a adapté les images à votre musique ?
Kenji Kawai : Pas particulièrement étant donné que le script était déjà très précis.

Vous avez composé la bande originale de deux films français : Samurai et Bloody Mallory. Dans quels circonstances à été fait le travail, et où avez vous travaillé pour composer ces musiques, au Japon ou en France ?
Kenji Kawai : Il y eu tout d'abord une réunion préliminaire qui s'est déroulée en France, après laquelle je suis rentré au Japon pour travailler dans mon studio. Internet nous permettait ensuite d'échanger des fichiers mp3.

Travaillez-vous seul ou avec des collaborateurs ?
Kenji Kawai :En tant que compositeur, je suis seul dans mon bureau. Mais je suis aussi assisté d'ingénieurs et d'autres personnes qui s'occupent de la gestion de mon entreprise.

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La bande annonce de Gundam 00, série sur laquelle travaille actuellement Kenji Kawai fut alors projetée.

Vous travaillez donc actuellement sur Gundam 00 ?
Kenji Kawai : Oui, mais je n'ai composé que quelques morceaux pour le moment.

Vous vous attaquez à un monument de la culture japonaise... Êtes-vous fan de Gundam ?
Kenji Kawai : Pas réellement (rires).

Pourquoi avoir travaillé sur cette franchise seulement maintenant et pas avant?
Kenji Kawai : J'ai été désigné et appelé par le réalisateur.

Comment se déroule le travail pour une telle série ? Devez-vous rendre chaque semaine la musique pour un épisode, ou pour plusieurs ?
Kenji Kawai : Des décisions sont tout d'abord prisent concernant les thèmes principaux. Cette part représente 40% du travail car il s'agit des morceaux qui se répéteront. Le reste se fait au fur et à mesure.

Cela signifie-t-il donc que certains morceaux sont finalisés avant même d'avoir un rôle précis, et que la production les intègres ensuite dans les moments qu'elle juge les plus opportuns ?
Kenji Kawai :De temps en temps, il y a certains morceaux qui ne sont pas utilisés. Cela dépend de la production, mais aussi des doubleurs qui donnent leur avis sur la pertinence des musiques par rapport à la série.

Le dernier quart d'heure de la conférence fut dédié aux questions du public.

Vous êtes parti de l'université de Tokai pour aller étudier la musique à Shobie Music. Pourquoi en être parti seulement après quelques mois ? Était-ce pour fonder Muse ?
Kenji Kawai : J'ai arrêté en cours parce que la faculté ne m'intéressait pas. Je ne venais plus en cours et je trouvais donc inutile de continuer ces études dans ces conditions.

Vous avez composé dans beaucoup de styles différents pour beaucoup d'orchestrations et de musiques différentes. Pensez-vous avoir fait le tour de la question ou reste-t-il des domaines que vous souhaiteriez encore explorer ?
Kenji Kawai : Je ne choisis pas le genre de musique que je compose, cela dépend des commandes que j'ai. Je suis ouvert à toute proposition mais je n'ai pas de chose plus particulière qu'une autre à réaliser pour le moment.

Entre des œuvres plutôt historiques comme Seirei no Moribito et d'autres plutôt S.F. comme Ghost in the Shell, que préférez-vous ?
Kenji Kawai : J'aime les deux. J'apprécie tous les genres, je n'ai pas préférence particulière.

Travailler sur tant de projets dans des univers si différents, est-ce une source de créativité vitale pour vous en tant qu'artiste ?
Kenji Kawai : Je pense que c'est quelque chose de très stimulant.

Parmi tout ce que vous avez fait, quelle est votre composition préférée ?
Kenji Kawai : J'en apprécie beaucoup, mais si je ne devais n'en choisir qu'une en particulier, ce serait Fujin Monogatari.

Où avez-vous tiré l'inspiration, en 1988 pour Vampire Princess Miyu, d'une fusion de sons traditionnels et plus modernes ? Vous êtes vous inspiré de groupes de l'époque, comme Dead Can Dance ?
Kenji Kawai : Je n'ai eu aucune référence ou influence. L'héroïne Miyu étant très japonaise, symbolisant le Japon ancien et traditionnelle, elle induisait donc la présence de musique traditionnelle.

Y aurait-il des groupes ou artistes pop qui vous inspireraient de quelque manière que ce soit ?
Kenji Kawai : Non (rires).

D'où viennent les inspirations de la bande originale de Ghost in the Shell, et surtout de la musique qui accompagne la première scène ?
Kenji Kawai : Oshii Mamoru m'avait demandé une musique très primitive avec des percussions. C'était déjà une première orientation à prendre. Il m'a demandé d'utiliser le taiko (tambour japonais), mais je trouvais que cela n'était pas suffisant. J'ai donc rajouté une chorale. J'avais par hasard à ce moment-là un CD de chœurs et je trouvais l'association très réussie. Ce type de chant folklorique n'existait pas au Japon, c'est quelque chose qui m'a beaucoup frappé. J'ai donc obtenu une chanson japonaise d'inspiration folklorique, avec du taiko, et des chœurs... C'était un mélange inédit.

Je ne crois pas que vous ayez déjà participé à une comédie musicale. Est-ce que c'est un exercice qui vous intéresserait ?
Kenji Kawai : Je suis très intéressé par ce type de projet.

Enfin, quels sont vos projets à venir ?
Kenji Kawai :Actuellement, c'est le concert qui m'attend au Japon qui me préoccupe. Ce sera mon premier, mais aussi mon dernier. C'est quelque chose d'exceptionnel.

Pouvez-vous nous expliquer brièvement ce qu'est ce concert ? Pourquoi le premier et le dernier ?
Kenji Kawai : J'ai eu beaucoup de propositions de concert, par exemple pour Ghost in the Shell, Avalon... mais il était très difficile de réunir tous les musiciens. C'est donc un projet de grande envergure qui se concrétise. Nous jouerons INNOCENCE, Avalon, Death Note, Seven Swords, etc.

Bonne chance à Mr. Kawai pour son concert et merci à tous d'être venus.


Photographies par TiBer0use