VpV a écrit:J'ai hâte de mesurer l'ampleur de la bérézina, même si j'espère encore secrètement être surpris en bien sur certains points.
Même ceux qui ont prêté le flanc à cette mascarade ont fini peu à peu par tourner casaque. J'en ai lu des multi-pseudos dire que
Star Trek Discovery c'était formidable et régénérateur, avant de passer en mode
non tu sais quoi c'est de la merde mais la nouvelle est géniale et ainsi perpétuer la boucle de la salmonelle Kurtzman. Il n'y a pas de miracles, du moins pas dans ce domaine, le cancre de la classe ne va pas résoudre le théorème de Fermat, au mieux se hisser une fois par an, péniblement, à du 9/20 à condition de tout pomper sur le voisin.
Il se trouve que le contrat avec Secret Hideout arrive à péremption en 2026 et Paramount/Skydance n'a, selon les bruits de couloir, aucune intention de rempiler avec eux. Ils vont tout rapatrier en interne. Mais c'est trop peu, trop tard. La continuité, la plausibilité, les personnages de TNG, la philosophie générale, *tout* a été anéanti de long en large. Même d'anciens scénaristes de la franchise, restés silencieux pendant toute la décennie, commencent à sortir du bois pour dire que le
Fake Trek de Kurtzman n'est pas
Star Trek. Il n'y a plus de bonne solution à ce stade. Déjà à fin du partenariat, sauf accord spécial, Paramount ne devrait plus avoir le droit légalement de mentionner les évènements des séries Kurtzman ; ça veut dire qu'elle ne pourra même pas les rejeter hors du canon, seulement les ignorer. Donc le Burn existe. Donc le Nu Picard existe. Donc
Star Trek est une gigantesque blague. Et quand bien même les nouveaux exécutifs parviendraient à excommunier le Kurtzman Hydrocephalic Universe, ce serait un aveu d'échec jamais vu, qui équivaudrait littéralement à dire aux fans qu'ils ont mangé quinze ans de simulacre pour rien.
Batman avec Burton et Nolan, Battlestar Galactica avec Ronald D. Moore.
Je n'ai pas tellement l'impression que les
Batman filmographiques s'aventurent très loin du comics, en fait. Ils n'embrassent pas la série principale, certes, mais à la fin des années 80 DC publiait déjà beaucoup d'histoires de
Batman très sombres au sujet de l'alcoolisme, de la maltraitance des enfants, du terrorisme, de la maladie mentale... Nolan synthétise tous ces récits parallèles avec l'efficacité qui est la sienne, mais je ne ressens pas de vision derrière - ni dans son cinéma de façon générale à dire vrai. Pour
Battlestar Galactica, il est évident que D. Moore a créé sa propre série
avant de l'habiller très superficiellement en remake pour satisfaire le network ; à part quelques noms et l'existence de robots Cylons qui auraient tout aussi bien pu être une autre espèce, les deux séries n'ont rien en commun... sans compter que BSG chute durement après sa deuxième année et qu'il est compliqué, quelle que soit l'admiration qu'on porte à ses premières saisons, d'en parler comme un franc succès.
D'ailleurs, est-ce que Star Trek TNG n'est pas un cas d'école ? La série a cartonné, mais n'est-ce pas à partir du moment où les anciens ont progressivement laissé place à de nouvelles têtes ? Les deux étaient peut-être nécessaires.
TNG est particulier en ça que les premières saisons utilisaient massivement des scripts conçus pour la série de 1966 et restés sur les bras des producteurs. Ca donnait le sentiment d'une série complètement dépassée, jusqu'à ce qu'effectivement Rick Berman prenne les commandes. Mais ce n'était pas à proprement parler une
nouvelle tête, il a été choisi et formé pendant deux ans par Roddenberry. Ca restait quand même la
famille - pas au sens de Alexandre Astier
Maintenant tu as raison, garder les mêmes n'est pas un gage de qualité non plus. Le revival de
X-Files a déçu tout le monde ou presque, les dernières saisons de
Doctor Who ont été des flops commerciaux et critiques. Pour des raisons finalement assez similaires - le propos avant l'histoire, même si idéologiquement divergentes. La première chose devrait être de réfléchir à
pourquoi une série fonctionne, sur le fond et la forme,
qu'est-ce qui constitue sa substantifique moelle, et seulement après avoir déterminé ça, penser une mise à jour. Il faut coucher sur papier la singularité d'une marque, comprendre les raisons de son attrait, avant de vouloir la rénover. Mais c'est bien connu, le créateur n'est pas toujours le meilleur analyste de sa création ; comprendre implique une certaine capacité à l'externalité.
Toujours est-il qu'Amazon essaie de prendre
Stargate par le bon bout, au moins publiquement - va savoir ce qu'ils exigent en coulisses. Ils veulent respecter le lore, ce qui est peu et déjà plus que le traitement infligé aux deux autres labels en
Star-stuff, rétroactivement défaits par des montagnes d'incohérence.