Quelques mots sur deux films de Robert Wise (que j'adore).
West Side Story (Robert Wise & Jerome Robbins, 1961) ★★★★☆
Film culte adapté d'une comédie musicale non moins culte de Broadway. Paradoxalement et s'il fallait vraiment relever une faiblesse, les passages chantés font un peu office de temps faibles, tant le film est dans l'ensemble grandiose. Et cette scène d'intro époustouflante, avec ses cadrages, points de vue et sa chorégraphie, mérite à elle seule le visionnage du film. Si l'ensemble, pourtant très bon, avait été du même acabit, on aurait pu parler de chef-d'œuvre. On se consolera avec le label "Tuerie sans nom".
Bref, film culte tout de même, preuve en est : la présence de chansons qu'on se surprend à connaître sans même avoir vu le film (
America,
Tonight,
I feel Pretty).
Mentions spéciales pour les acteurs blancs grimés en Portoricains/Hispaniques (Natalie Wood en tête). De nos jours, cela prête à sourire, d'autant plus en imaginant ceux qui pourraient le lui reprocher, faisant fi de l'époque de tournage. Question de contexte, je me verrais mal critiquer un film des années 1960 sur le fait qu'il ne possède pas un progressisme du troisième millénaire. Avec le recul du temps, prenons les choses pour ce qu'elles étaient, bonnes ou moins bonnes, et ne reprochons pas à une œuvre de ne pas être ce qu'elle n'est pas et ne peut de toutes façons pas être.
La Maison du diable (
The Haunting, Robert Wise, 1963) ★★☆☆☆
Note sévère mais qui reflète mon expérience personnelle au visionnage de ce film. J'en ressors davantage avec l'impression d'être passé à côté tout du long que d'avoir vu un navet. On retrouve certes une économie de moyens similaire à celle présente dans
Le Mystère Andromède et qui laisse place à une ingéniosité de tous les instants. Tout est dans la suggestion, le rythme, la mise en scène, les effets sonores et de caméra. Par contre, la mayonnaise ne prend pas. Pas pour moi, en tout cas. Peut-être que mon inculture dans le domaine du film d'épouvante est à mettre en cause. Je m'interroge encore sur les causes de ce rendez-vous manqué.
P.-S. :
Ces derniers mois, j'ai également vu du même réalisateur
Nous avons gagné ce soir (
The Set-up, 1949),
Le Coup de l'escalier (
Odds against Tomorrow, 1959) et
Destination Gobi (
Destination Gobi, 1953). Le premier est génial, le deuxième est super, le troisième est assez anecdotique mais sympa (une sorte de
Pont de la rivière Kwaï avant l'heure).
J'ai aussi découvert le cinéma de Kelly Reichardt avec
Certaines Femmes (
Certain Women, 2016) puis
Wendy et Lucy (
Wendy and Lucy, 2008) et
La Dernière Piste (
Meek's Cutoff, 2010). Une vraie belle claque, du cinéma intelligent qui dénote (en bien) avec les productions contemporaines. Par exemple, très souvent, les personnages ne parlent pas quand ce n'est pas nécessaire ou dans le seul but de combler un vide dans la bande son. Être témoin de ça fait un bien fou.
Rappel du barème :
☆☆☆☆☆ Nul à chier
★☆☆☆☆ Mauvais
★★☆☆☆ Moyen (Bof)
★★★☆☆ Bien
★★★★☆ Très bien
★★★★★ Chef-d'œuvre