Gainax est un studio de légende : peu d'animes à son actif, si on compare à d'autres, mais de nombreux succès. Néanmoins, dernièrement, je trouvais que ça stagnait un peu de leur côté, vu qu'ils n'avaient réussi à nous offrir que des remakes : Die Buster et Rebuild of Evangelion ; je n'ai pas vu ce-dernier, mais si l'autre possède d'indéniables qualités, il est loin d'arriver à la mesure de son prédécesseur. Puis voilà Gurren Lagann, et des promesses de renouveau de la part d'une équipe qui semblait à ses débuts viser plus loin que la simple réussite commerciale. J'en avais entendu du bien, mais il devait confirmer son statut d'oeuvre phare de l'année 2007.
Le premier épisode s'avère décevant, mais en même temps plein de promesses ; le gamin qui trouve par hasard un mecha - et coup de pot, il trouve le même jour la clé de contact qui va avec - l'arrivée du gros méchant à la fin, et la fille à gros nichons courte-vêtue - issue du mélange de Rebby de Black Lagoon et de Mune Mune de Abenobashi - c'est presque caricatural. Mais dans le même temps, il y a cette population cachée sous la terre, ignorant même l'existence de la surface, l'apparition d'un mécha qui les surprend ; le background semble alors riche, et dès le début, suffisamment de questions se posent pour donner envie de voir la suite. Et la suite est un petit bijou, un délire continu, débridé, aux affrontements grisants et délirants, le tout servi par une animation vraiment accrocheuse ; ces traits "crayonnés" donnent un excellent rendu. La trame est des plus basiques, mais c'est parfaitement mené ; et malgré tout, il y a des surprises, et pas des moindres, comme la mort prématuré d'un membre du couple vedette. Il y a là un véritable hommage aux séries de Super Robot, avec ces pilotes criant le nom de leurs attaques et ces Ganmens aux prouesses irréalistes, mais dans un côté exagéré à l'extrême, caricaturant presque le genre avec ses attaques toujours plus puissantes sorties d'on ne sait où ; l'équipe en profite pour s'en moquer un peu - avec des trouvailles aussi amusantes que le Gurren-Dan avec des palmes et une rame - et glisse quelques références à Gunbuster dans la foulée. Le côté épique est là, lui aussi en version démesurée, et la première partie s'avère ainsi passionnante. Si bien que, malgré ma névrose me focalisant sur les incohérences, je suis arrivé à passer sur les nombreux points contestables, comme le "hasard" qui a permi à Simon de trouver le même jour sous le plus puissant des Lagann, enterré à quelques mètres de sa "clé de contact", la même "clé" permettant d'ouvrir le coffre où était enfermé Nia (et ne me dîtes pas que c'est un modèle commun car nous n'en avons pas vu d'autres de toute la série). Ou encore le fait que des humains se pointent à la fin avec des Lagann tous identiques (rien que sur ça il y aurait beaucoup à dire), mais seulement pour mourir quelques instants plus tard, histoire de dire "vous voyez qu'il y a quand même des morts du côté des humains comme dans toute vraie guerre". Sans parler de pépé Koko qui, s'il était censé s'occuper de Nia, n'avait strcitement rien à faire dans une fausse station thermale auprès des héroïnes d'Evangelion habillée en bunny. Et d'autres trucs du genre.
Puis vient la seconde partie. Avec elle des réponses, ce qui n'est pas plus mal ; c'était même indispensable. Je l'ai trouvé intéressante, quoique j'ai vite regrettée l'ambiance post-apocalyptique, remplacée au profit de la politique et des batailles spatiales ; je ne dirais pas que je me suis ennuyé, mais pas loin. En tout cas, je ne retrouvais pas le grain de folie du début. L'apogée de mon mécontentement est atteinte avec les épisodes 23/24 ; et ils m'ont énervé à un point tel que toutes bonnes résolutions sur le fait de ne pas trop m'attarder sur les petits défauts scénaristiques de Gurren Lagann ont volé en éclat. Alors, qu'est-ce que je leur reproche ? Tout d'abord, concernant les Ganmen : sortir comme ça des Ganmen de taille géante pour chaque pilote, c'est moyennement crédible. Et le Lagann qui fusionne avec la "grosse machine encore plus grosse que la précédente grosse machine", ça finit par devenir lassant ; à la fin, on a Simon qui pilote un robot qui pilote un robot qui pilote un robot... Ca peut être long, comme ça ; et c'est du délire, alors que l'aspect délire pur semblait avoir été mis à la porte au début de la seconde partie, et il aurait fallu aller jusqu'au bout de cette prise de position. Mais ça, ce n'est pas encore le pire : voir tous les pilotes secondaires de mecha mourir en moins de 10 minutes, c'est quand même un peu fort. Ce n'est pas tant leur mort qui me dérange, mais la façon dont ça se déroule. C'est une guerre, il est normal que les gens meurt ; mais comme a été fait, cela donne plus l'impression que les responsables de l'anime ont voulu se débarasser d'eux : "oups, on a oublié de charcuter des gentils, pourquoi on ne foutrait pas à la poubelle les minables ?" Résultat : Zoushi, Kid, Barinbou, Makken et les autres font preuve d'une attitude parfaitement irresponsable et suicidaire, qui les auraient fait trépasser il y a belle lurette s'ils l'avaient eu 7 ans plus tôt ! Niveau de crédibilité zéro. Pour finir la série, on reprend un petit côté délirant (voir plus haut) avec des types qui se balancent des galaxies, mais à partir de là, c'est anecdotique...
Je suis donc déçu. Si j'avais dû noter les deux parties de l'anime séparément, j'aurais mis 9/10 à la première, car je l'ai adoré comme rarement, mais la seconde ne mérite pas plus de 4/10 à mes yeux ; cette dernière était indispensable pour apporter des réponses, et c'est aussi ça qui est dommage
