2 fins de série (de saison, j'espère, dans le deuxième cas) cette semaine. On commence avec Zenshu :

Natsuko Hirose est une réalisatrice de génie, qui a déjà remporté un grand succès mais cale cette fois-ci sur une comédie romantique étant donné qu'elle n'a aucune expérience en la matière. A la suite d'une intoxication alimentaire, elle se retrouve projetée dans un monde de type médiéval fantastique qui est celui de L'anéantissement, un film qu'elle a vu quand elle était enfant et qui l'a fortement marqué. Mais, comme le titre le laisse présager, il ne finit pas très bien. Natsuko, munie d'un pouvoir lié à ses capacités de dessinatrice, va-t-elle pouvoir le sauver (et accessoirement sauver Luke, le héros de l'histoire promis à un destin tragique ?
J'ai eu (et au final, j'ai toujours, même après la fin de la série) un peu de mal à comprendre où la série voulait en venir, entre le scénario du film que Natsuko va modifier et ses problèmes de dessinatrice dans le monde réel. Ca manque un peu d'explications sur les raisons et les modalités de ce voyage dans le film :
l'absence d'explication passe quand le voyage est définitif, après la mort du personnage, en mode "Ta gueule, c'est magique" ; mais là, dans le dernier épisode, Natsuko revient dans le monde réel.
Pour moi, une explication était nécessaire, d'autant plus que ce n'est pas la seule réincarnation.
J'étais un peu perdu aussi parce que les épisodes prennent des directions très différentes, avec une évolution plutôt classique dans les premiers épisodes avant que ça ne s'assombrisse et n'aille dans le glauque, avec des moments de bonheur qui diminuent de plus en plus et le piaf qui dit que le dénouement du film ne peut être changé. Avec aussi le flashback sur le passé de Natsuko qui occupe tout un épisode avec un lien peu évident avec l'histoire (il montre le talent de Natsuko et qu'elle n'est jamais tombée amoureuse, mais on le savait déjà).
Ca n'empêche pas la série d'être prenante, avec des personnages attachants et une mise en scène spéciale : la mise en scène de magical girl de Natsuko quand elle utilise son pouvoir est cool, la façon dont son visage est couvert par ses cheveux est originale aussi (et j'ai bien aimé son utilisation pour d'autres personnages dans l'avant-dernier épisode. Au final, je l'ai appréciée... même si pas autant que l'autre isekaï de ce début d'année.

Chaque épisode, c'était mon moment de bonheur de la semaine. Un vrai régal de bout en tout. Pourtant, même si le concept pouvait annoncer des moments rigolos (c'est pour ça que j'ai commencé la série, en me disant que j'arrêterais rapidement si ça tournait mal), il pouvait aussi être problématique : une idée isekai potentiellement paresseuse et surtout un changement de corps et d'âge qui pouvait être très malsain. Ce qui est heureusement évité grâce à 2 points ;
- d'abord une totale absence de fanservice ; 0 scène de douche ou de bain, 0 scène où Kenzaburo découvre son corps de jeune fille. C'était la seule façon de traiter quelque chose qui ne pouvait qu'être malsain : faire comme si ça n'existait pas.
- et ensuite, et c'est le gros point fort de la série : son personnage principal, Kenzaburo Tondabyashi, est quelqu'un de sain. Il avait, dans le monde réel, une belle vie : rien d'extraordinaire mais un métier qu'il apprécie, une passion qu'il partage sans problème et surtout une famille (sa femme et sa fille) qu'il aime et qui l'aime. Ajoutons à ça que c'est quelqu'un de fondamentalement bienveillant : il aide les autres, il est aussi ouvert d'esprit, comme on le voit dans les discussions avec Hinako, sa fille. Il ne comprend pas forcément ses choix mais ne les critique pas et, au contraire, s'y intéresse et discute avec elle pour les comprendre... ce qui l'aidera bien quand il sera réincarné dans le jeu de drague auquel celle-ci jouait.
Et quand il se retrouve dans le jeu de drague de sa fille, c'est la même chose : il essaie de remplir le rôle de Grace Auvergne, la vilaine noble et arrogante qui lui est attribué non pas parce qu'il est méchant mais parce que cela va aider l'héroïne, Anna Dole, à progresser et à trouver l'amour parmi les membres du conseil des élèves de l'académie de magie. Le problème étant que, même quand il essaie, il est incapable d'être méchant, et, dès leur première rencontre, au lieu de la faire pleurer par ses insultes, il va la complimenter, ce qui la fera aussi pleurer mais de bonheur ; et vouer une adoration sans borne à Grace, ce qui se traduira par d'innombrables "Sasuga (impressionnant), Grace-sama" tout au long de la série.

On y suivra donc la vie quotidienne des deux "jeunes filles" dans une académie de magie avec un tas de beaux gosses à côté (dont Virgile Vierge, le futur roi du pays). C'est un anime principalement humoristique, avec de nombreux moments hilarants dus à quelques références otakus (Kenzaburo étant un otaku, comme sa femme et sa fille) mais aussi à des personnages complètement déjantés, aux incompréhensions entre eux (Grace voulant faire d'Anna la future reine alors que celle-ci se voit comme l'assistante de celle qu'elle admire) et à une mise en scène très réussie : le fantôme de Kenzaburo derrière le corps de Grace fait ainsi régulièrement penser à un stand :

Mais il n'y a pas que l'humour. On a aussi des personnages attachants, une bonne utilisation du monde réel (la fille et la femme de Kenzaburo savent qu'il est dans le jeu et vont essayer de l'aider) et plusieurs mystères qui ne trouvent d'ailleurs pas encore de réponse à la fin de ces épisodes : comment Grace est-elle devenue méchante alors qu'elle était une petite fille curieuse et adorable (manifestement, ce n'est pas la faute de ses parents, qui sont des personnages sympathiques) ? Quel est le lien entre la mère d'Anna et les parents de Grace ? Pourquoi Grace est-elle en cage ? Quel est le rôle de la mère de Grace (il y a des pistes dans les derniers épisodes, mais ça ne reste que des pistes) ?...
Je n'ai pas vu de points faibles dans cet anime. Allez, l'épisode 10 sur le rubiks cube était peut-être un peu plus faiblard mais il y avait quand même quelques passages très drôles, avec en point d'orgue le générique de fin du film Galaxy express chanté par un Kenzaburo déchaîné (j'aimerais beaucoup avoir aussi une version avec la voix de Grace). Et quelques regrets sur des passages qui auraient pu être plus développés : je pense en particulier au passage chez les parents d'Anna qui ne dure qu'un demi-épisode alors qu'il y avait tellement de potentiel pour que ça dure au moins un épisode complet - en plus, Grace avait eu la bonne idée d'emmener Josette, un personnage super choupinet :

Et j'aurais adoré voir Francette et Anna découvrir Grace en costume masculin, vu la réaction hilarante de la première quand elle voit Virgile et Pierre :

On ajoutera à ça que les 2 génériques sont excellents et ça fait que, pour moi, cet animé est d'assez loin le meilleur de ce début d'année - avec un gros potentiel pour l'être pour toute l'année, vu que la saison 2 de Frieren n'est prévue qu'en 2026. J'espère donc vraiment une saison 2. En attendant, il y a toujours le manga publié par Meian, qui a sorti les 2 premiers tomes (ils vont jusqu'à l'épisode 6) et qui prévoit de sortir les deux suivants en mai.