Fantastic Beasts and where to find themPas mal du tout. De loin le meilleur film estampillé
Harry Potter, mais c'est pas compliqué quand les 8 autres luttent à adapter sans modifications majeurs d'interminables romans à l'écran.
Il y a plein de choses à aimer dans ce film. Comme le fait d'avoir délocalisé l'action dans l'Amérique des années 20 ou 30 et donc d'en faire un faux film d'époque avec de gros moyens pour la reconstitution, ou le fait que son héros, avec son apparence de gentleman hobo, sa baguette magique qui fait le café et sa valise-tardis qui contient une maison entière et ses jardins, est un avatar de Dr. Who (impression renforcée à la fin quand il porte une écharpe interminable).
On rigole en découvrant la société magique américaine telle que la dépeignent ces drôles de britanniques, société où les magiciens ne sont autorisés à fréquenter que les leurs, qui exécute les gens sans s'embarrasser d'un procès équitable et où il faut un permis pour posséder une baguette magique, mais où leur président dans les années 20 est une femme noire. En voila d'autres qui avaient pariés sur le mauvais candidat
On s'émerveille devant le nouveau bestiaire plein de bonnes idées et d'animaux adorables ou effrayants, même si ils ne sont pas tant que ça au centre du film.
Par contre à force de vouloir assurer le spectacle le film fini par en faire trop et, comme le montre la bande-annonce, on fini avec un New York à moitié dévasté où des magiciens jettent des sorts de très grande taille et pourtant à la fin, comme on l'a vu dans les romans, la mascarade est protégée et les sorciers restent secrets. Et ce via un
deus ex machina un peu trop énorme pour le bien du film.
Les spécificités de certains sorts semblent aussi très variables et s'adaptent au besoins du récit, ça manque de rigueur. Mais je préfère encore un film qui se permet ça qu'un film qui se sent obligé d'expliquer chaque sort en détail pendant 5 minutes.
Au delà de ce film, cette nouvelle série de 5 films (!) semble s'orienter vers raconter la guerre contre Grindelwald, ses partisans jouant un rôle dans l'histoire et le nom de Dumbledore étant rapidement mentionné. Comme je ne me souviens plus des détails de ce que les romans racontent à ce sujet ça me va. Et si on peut finir avec un film
Harry Potter pendant la WWII, je suis plus que preneur

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Ant-man, vous savez ce qui va se passer. Donc oui l'histoire est convenue, le méchant est transparent alors qu'il est joué par un super acteur, le héros est interprété par un acteur né pour ce rôle, il y a de l'humours en plein combat (Gemini détestera, j'ai bien rigolé) et il y a un caméo à la fin pour préparer la suite. Tout se déroule comme prévu.
Reste qu'aussi formaté que soit ce film il reste un largement meilleur film de super-héros que tout ce que la concurrence a pu nous offrir cette année. Le règne des Studios Marvel sur le genre n'est pas près de prendre fin.
I, Daniel Blake : Le Ken Loach 2016 est sans surprise une réussite à la hauteur de sa palme d'or, mais le ton très désabusé, voir résigné, de ce film qui décrit comment le système administratif maintiens les plus nécessiteux dans la misère me fait dire qu'à 80 ans le réalisateur est vraiment désillusionné alors que sa mort se rapproche toujours un peu plus. Le film offre plein de moments très touchants et plein de chaleurs où les pauvres gens s'entraident avant de se retrouver broyé par une machine administrative que Kafka n'aurait pas cauchemardé. Le ton est un peu forcé, mais le message n'en est pas moins juste.
Snowden : Bonne surprise. Plutôt que de surjouer la paranoïa "tous surveillé" que répète
ad nauseam la campagne pub du film, le film lui même est l'histoire d'un homme qui fait un travail pour lequel il excelle mais qui le tue petit à petit. Mentalement et moralement bien sûr, mais aussi littéralement quand il se retrouve à faire des crise d'épilepsie et qu'il arrête de prendre son traitement pour être plus efficace au travail. J'aurais aimé que le dilemme de trahir son pays pour le bien de son peuple soit un peu plus mis en avant mais l'angle choisis par Stone est vraiment bon.
Gordon Lewit est incroyable dans ce rôle, le vrai Snowden apparait à la fin pour une scène finale et avant les crédits j'ai cru que ça restait l'acteur. On notera quand même une poignée de scènes d'engueulades sur-jouées au point d'en devenir grotesque et de me faire sortir momentanément du film.
On n saurait quand même conseiller d'aller voir
Citizenfour avant, documentaire plus intense que la fiction elle-même, que
Snowden complète plutôt bien en creusant les motivation du lanceur d'alerte.