Le topic cinéma

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Aer
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Re: Le topic cinéma

Messagede Aer le Mar 13 Oct 2015, 21:25

Ils peuvent manger leur caca avant que je retourne voir un Indiana Jones au cinéma.
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Gemini
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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Mer 14 Oct 2015, 00:12

Halloween approchant, et en attendant Crimson Peak, je me suis lancé dans un cycle de cinéma d'horreur. Petit récapitulatif.

Dolls : Film de Stuart Gordon, dont une des scènes choc fût reprise par Les Inconnus pour leur sketch "Poupées Klaus Barbie". Le synopsis est des plus simples : plusieurs personnes, surprises par l'orage, passent la nuit dans la maison d'un vieux fabricant de poupées. Je vous fais un dessin ?
Comme les autres réalisations de Stuart Gordon, ce long-métrage marche sur le fil ténu qui sépare l'horreur du grotesque, la comédie volontaire de l'involontaire. Les acteurs s'avèrent moyennement convaincants, ou en tout cas surjouent énormément. Les moyens paraissent limité, sauf sur un point : les effets spéciaux, en prises de vue réelles, extrêmement soignés, donnent un charme monstrueux aux scènes qui en bénéficient. Cela apporte un réalisme dérangeant aux moments horrifiques, bien aidé par quelques trouvailles bien dégueulasses. Évidemment, le réalisateur doit économiser ses ressources, et le film manque par conséquent de générosité. Mais il produit malgré tout son petit effet, à condition de passer une introduction portée par un jeu d'acteurs à la limite du rebutant.



The Reptile : Dans un village perdu des Cornouailles, plusieurs habitants trouvent la mort dans des conditions inexpliquées. Le frère d'une des victimes se rend sur place, pour découvrir des habitants terrorisés.
Et si je rajoute que le tout se déroule à l'époque victorienne, vous aurez bien entendu reconnu une production de la mythique Hammer. Ce fût ma première, je l'avais découverte il y a des années à l'époque où j'enregistrais des films sur VHS, et elle m'avait marqué, surtout sa fin. Pour ce cycle d'horreur, j'avais décidé de la revoir, partant du principe que rien ne vaut la Hammer pour préparer Halloween.
Il s'agit vraiment d'une réalisation typique du studio anglais : la lande, le brouillard, les superstitions, les morts mystérieuses, les personnages louches,... Rien ne manque à l'appel, avec en sus une petite touche orientale pas dégueulasse, et un maquillage que d'aucuns pourront trouver outrancier, mais qui me parait pour ma part réussi et angoissant. Plus classique, tu meurs, mais pas de quoi bouder son plaisir.

The Bride of Frankenstein : Célèbre suite du encore plus célèbre film de James Whale avec Boris Karloff, du même James Whale et avec le même Boris Karloff. Tout comme le premier imposa l'image de la créature dans l'imaginaire collectif, celui-ci créa l'image de sa fiancée. Fiancée jouée par Elsa Lanchester, futur interprète de Katie Nanna dans Mary Poppins et il ne fait pas bon vieillir.
Suite oblige, celle-ci manque de cohérence par rapport à l'original - et ce n'est pas l'introduction de l'auteur au début qui changera la donne - et au-delà de ce défaut s'avère moins mémorable, reléguant notamment le Dr Frankenstein au rang de sous-fifre et continuant de faire évoluer sa créature plus que de raison.
Le film fonctionne en tant qu’œuvre fantastique, mais ne fait pas réellement peur, en tout cas moins que le précédent opus. J'ai apprécié ce que j'ai vu, mais je le recommande surtout pour son statut de classique et son impact sur la culture populaire.

The Phantom of the Opera : La version de 1925 avec Lon Chaney. J'avoue qu'il s'agit de la première adaptation que je regarde du livre de Gaston Leroux (je ne compte pas la version de Brian de Palma), que je n'ai pas lu non plus. J'ai donc été surpris. Je m'attendais à un personnage de héros romantique, défiguré et rendu à moitié fou, passionné d'opéra, alors que le personnage campé par un Lon Chaney impressionnant - la principale attraction du film - s'impose comme un authentique monstre. Fou, oui, mais plus dangereux et meurtrier que réellement mystérieux. La représentation des sous-sols de l'Opéra Garnier, ainsi que quelques scènes particulièrement soignées - comme celle en couleur - font tout le charme, parfois désuet, de l'ensemble, mais il tire en longueur sur la fin, alors qu'il ne dure pas si longtemps que cela. Il se ferme ainsi sur une légère déception.



The Pit and the Pendulum : Il me reste encore à finir mon tour d'horizon du cycle Edgar Alan Poe de Roger Corman (avec une nouvelle fois Richard Matheson au scénario), lequel connait des fortunes diverses. Celui-ci se situe dans le haut du panier, même si son affiche, son titre, et sa réputation exagèrent largement ses qualités effrayantes.
Encore une fois, scénario classique : Vincent Price incarne un aristocrate romantique (sic) rendu fou de chagrin par la perte de sa bien-aimée. Et cela n'ira pas en s'arrangeant. Seules particularités notables : l'acteur incarne un personnage plus larmoyant qu'à l'accoutumée, et son père fût un célèbre inquisiteur (l'histoire se déroule en Espagne) ayant laissé ses instruments de travail dans les caves de la demeure familiale. De bonnes réjouissances en perspective.
Plus que de l'horreur, ce long-métrage joue plus sur le registre du mystère, de la manipulation, voire du policier. Pourquoi ? Comment ? Impossible d'en dire plus, mais si cela provoque quelques longueurs, cela débauche sur quelques révélations bien senties (quoique prévisibles), une dernière partie captivante, et une dernière image à vous donner des sueurs froides. C'était exactement ce que je recherchais. Avec en prime la présence d'une de mes actrices favorites du genre : la sublime, la macabre Barbara Steele. Toutefois, cela ne vaut pas The Haunted Palace, de la même équipe.



The Comedy of Terrors : Un croque-mort malhonnête a trouvé un bon moyen d'agrandir sa clientèle. Je vous laisse imaginer.
Comme le titre l'indique, il s'agit avant tout d'une comédie, même si elle utilise comme cadre celui de l'horreur gothique et des productions habituelles de Vincent Price. Or, justement, ce qui m'a attiré, ce sont de folles promesses : Jacques Tourneur dirigeant dans un même film Vincent Price, Peter Lorre, et Boris Karloff, cela vend du rêve. Peut-être un peu trop.
Si l'image est belle, le scénario superficiel mais appréciable, et la mise-en-scène tout-à-fait fonctionnelle, nous pourrions aisément nous attendre à mieux d'une telle débauche de talents. C'est un bon petit film, mais cela parait insuffisant pour de tels acteurs. Boris Karloff incarne un grabataire plutôt transparent, méconnaissable (à des années-lumières du rôle qu'il tiendra plus tard dans le Target de Peter Bogdanovich) tandis que les échanges entre Peter Lorre et Vincent Price n'ont pas une once de la saveur de leurs joutes dans le Tales of Terror de Roger Corman.
Je ne peux pas dire que ce soit mauvais, ce serait mentir. Mais décevant, oui.

La Maschera del Demonio : Œuvre culte de Mario Bava avec Barbara Steele, je voulais le voir depuis longtemps et fondais de grands espoirs en lui. Peut-être trop.
D'un point de vue purement clinique, je n'ai pour ainsi dire aucun reproche à faire à cette réalisation. Lumière sublime, avec des effets somptueux, un cadre idéal pour l'horreur, une malédiction, des morts atroces, Barbara Steele au sommet de son charme glacial... Enfin, si, un : les deux premiers masculins ne possèdent absolument aucun charisme, aucune présence, rien. Remplacez-les par des barils de lessive, pas sûr que vous puissiez voir la différence.
Problème : à aucun moment je n'ai réussi à rentrer dans l'histoire, me contentant de suivre ce qui se déroulait à l'écran, sans implication, sans en avoir rien à faire de ce qui pouvait advenir aux protagonistes. Résultat des courses, ce film m'en touche une sans faire bouger l'autre, ce qui pour un tel réalisateur, avec une telle actrice principale, me parait saugrenu. Je n'arrive absolument pas à m'expliquer ce phénomène, toujours est-il que j'en ressors déçu.

Candyman : La bonne surprise. Alors que les années 90 furent surtout le temps du détournement (Scream) voire de la parodie (Scary Movie) de l'horreur, avec une prédominance du slasher pour ado, cela fait du bien de voir un film qui retranscrit ses codes dans une environnement urbain, moderne, du meilleur effet, créant une sorte de décalage plaisant, magnifié par une musique savamment choisie.
Dans le cadre de sa thèse, Helen Lyle enquête sur les légendes urbaines. Elle se prend d'affection pour le mythe de Candyman, qui prend racine dans les Greens, la banlieue de Chicago.
Film à la fois classique dans son exécution et novateur dans son environnement, fable sociale et morbide, réflexion sur la rumeur et les légendes urbaines, j'ai vraiment adoré ce que j'ai vu. Candyman s'impose comme un monstre d'une redoutable efficacité, et une authentique figure tragique et romantique. Le climat pesant autour de l'héroïne, les personnages, la façon de mettre en scène les années 90 et la banlieue de Chicago, tout cela se mélange pour donner une vraie, bonne surprise, avec certes peu de moments de frousse (et quelques jump scares aussi inutiles que racoleurs) mais une ambiance sombre et envoutante. Je me suis régalé, surtout dans sa dernière partie.


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Re: Le topic cinéma

Messagede Jehros le Mer 14 Oct 2015, 21:53

The Visit : À défaut d'avoir retrouvé l'efficacité de ses premiers films, Shyamalan a au moins découvert le sens de l'humour, ce qui lui va plutôt bien eu égard aux quelques fulgurances comiques de son petit dernier, bien plus efficace à mon sens dans l'humour (grotesque ou non) que dans la peur. Il faut dire qu'en investissant le found-footage, on attend d'un (ex) tel cinéaste qu'il nous offre son point de vue sur le genre, qu'il en fasse quelque chose un minimum digne d'intérêt (bon, je voue avoue que je n'aime même pas [REC], donc ça partait déjà mal).
Las, il enfile à peu près tous les passages obligés du genre (des tranches de vie anecdotiques au final paroxystique où tu passes ton temps à te demander pourquoi les personnages sont à ce point obsédés par le fait de tenir leur caméra), sans susciter, en ce qui me concerne, autre chose que l'ennui. Bref, aussi vite vu qu'oublié.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Jeu 15 Oct 2015, 05:46

Crimson Peak

J'attaque par la conclusion : le film est super, c'est vraiment tout ce qu'on attendait d'un film d'horreur gothique par Del Toro, mais du coup c'est un peu sa limite aussi, parce que c'est vraiment tout ce qu'on attendait d'un film d'horreur gothique par Del Toro.

Comme d'hab avec Del Toro le travail visuel est complètement fou, les designs sont géniaux, le manoir semble presque vivant par moment, et et tout ce qui touche à la couleur a été particulièrement soigné (un rouge vif et profond étant sans surprise la couleur prépondérante de ce film). Le cadrage la mise en scène sont aussi au poil. En tant qu'objet cinématographique c'est une merveille.

L'histoire est plus classique, c'est une version moderne de Barbe Bleue sans réelle saillie ou coup de génie. On rigolera un peu à l'utilisation d'archétypes qui vont faire hurler le web e-féministe, comme l'héroïne qui esr présentée comme une femme forte, intelligente, débrouillarde et pleine d'esprit mais qui une fois séduite par le Mâle devient faible et impuissante. Ou bien le "chic type" réellement amoureux de l'héroïne et qui pense sincèrement à son bien qui va se retrouver rond comme Grojean car un type bien moins intentionné va la lui "voler".
La vidéo de Mr. Bobine plus haut disait que Del Toro croyait dur comme fer à ses créatures. C'est le cas ici aussi, mais ses fantômes sont relativement en retrait et ne servent presque que de plot device. C'est probablement mon plus gros reproche au film : j'aurais aimé plus de surnaturel. J'avais notamment imaginé que
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le frère et la sœur étaient des créatures surnaturelles, probablement des immortels.

Rien de fondamentalement mauvais ou raté en soit, mais rien non plus de particulièrement brillant ou impressionant. Le film repose avant tout sur son atmosphère plus que son histoire.

Coté acteurs mention spéciale à Hiddleston dans le rôle d'un trompeur un peu plus subtil et moins cabotin que Loki.


Donc malgré l'absence notable de robot géant qui ramasse un tanker pour défoncer la gueule de son adversaire, c'est une réussite pour Del Toro. Surement pas son film le plus réussi ou quoi que ce soit, mais avec lui chaque projet qui aboutis est un peu comme une victoire sur la volonté suprême de l'univers quoi.


Jehros > merci de t'être dévoué pour m'éviter d'aller voir par moi même si Shyamalan a retrouvé de sa superbe ou pas.
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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Ven 16 Oct 2015, 23:22

Crimson Peak : Horreur gothique ? Je n'ai pas dû voir le même film que Tetho. Certes, nous trouvons des fantômes, mais à moins d'avoir peur des CGI moches, rien de bien notable. Alors que, à priori, cela sentait bon : ce gros cinéphile de Guillermo Del Toro, l'ère victorienne, un manoir en Angleterre qui semble vouloir s'enfoncer comme celui de la famille Usher, une sortie en salles deux semaines avant Halloween, et l'héroïne s'appelle Cushing, paye ta note d'intention discrète. Par contre, pour la lumière, le réalisateur a fait appel au fantôme de Mario Bava.
Paradoxalement, Guillermo Del Toro annonce la couleur d'entrée : il va nous raconter une histoire de fantômes où ces-derniers servent avant tout de métaphore, de lien avec le passé. Donc pour le gothique, je dirais oui, mais pour l'horreur, je cherche encore. Le film n'est jamais effrayant, jamais angoissant. La recherche visuel et le choix des couleurs apportent de l'identité au manoir, et que nous apprécions ou pas, nous ne pouvons pas l'enlever au réalisateur ; mais cette accumulation de détails, ces couleurs parfois beaucoup trop artificielles (comme le rouge), ont eu tendance à me faire sortir de l'histoire, et m'ont surtout empêcher de trouver les lieux lugubres, macabres, et oppressants, si tant est que ce fût le but recherché par le Guillermo Del Toro. Crimson Peak tient plus de la romance, de l'étude de mœurs, avec un fond de mystère. En cela, le film se tient, et le scénario possède le mérite d'aller jusqu'au bout de certains parti-pris pourtant rares dans le cinéma grand public, comme
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la relation incestueuse des Sharpe, évidente mais réellement montrée au lieu d'être seulement suggérée
Ce long-métrage n'est pas mauvais en soi, mais je lui reproche d'avoir été vendu comme un film d'horreur gothique, ce qu'il n'est pas (ou alors c'est raté), et certains choix esthétiques auxquels je n'adhère pas ; il faudra m'expliquer l'intérêt de la machine à extraire l'argile que souhaite inventer Loki : il suffit de se baisser pour la ramasser (ou d'ouvrir le robinet) ! C'est dire à quel point elle peut se montrer un tantinet envahissante.
Moralité :
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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Sam 17 Oct 2015, 00:01

N'as-tu jamais lu Edgar Allan Poe ? Ces histoire d'horreur si ancré dans le réel que tu as le plus grand mal à mettre le doigt sur le moment où l'on bascule dans le surnaturel. Et où un bête chat noir à l'œil crevé peut se réveiller la créature la plus maléfique qui soit.
Alors certes, Del Toro n'a pas les talents d'écriture de Poe, d'autant plus en Français quand ce dernier a été traduit par Baudelaire, et balance cash la réalité de ses fantômes sans prendre de gants. Mais on ne lui en tiendra pas rigueur, la quasi-totalité de l'humanité est dans ce cas.
Horreur ne signifie pas forcément monstre et créatures surnaturelles de partout. Ou grosses peurs bien senties, même si le film a quelques jump scares assez putassassiers qui ont été particulièrement efficaces sur mes voisines de salle.

Et entre nous, il y a peu de chose plus terrifiantes que des CGI moches, hein :P


Pas complètement d'accord pour les fantômes. Del Toro aurait clairement aimé à ce qu'ils soient une métaphore du passé, mais dans les faits ils sont surtout des courroies d'information assez inutiles. On les supprime et l'histoire se serait déroulée de la même façon.
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Jusqu'à la confrontation finale.
Donc pour le coup c'est peut-être l'éditeur au début qui a raison à ce sujet.
J'aurais aimé un choix plus radical en fait, clairement ancrer l'histoire dans le réel, et se passer de fantômes ou montrer qu'ils ne sont que le fruit de l'imagination d'une jeune fille qui a trop lu, ou bien aller jusqu'au bout du choix du fantastiques et
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faire des Sharpe des créatures surnaturelles.
Dans l'état c'est assez bancal et trahis plus un caprice du réalisateur "je veux faire un film avec des fantômes !".


Gemini a écrit:il faudra m'expliquer l'intérêt de la machine à extraire l'argile que souhaite inventer Loki : il suffit de se baisser pour la ramasser (ou d'ouvrir le robinet)

C'est pas parce qu'elle remonte jusqu'à la surface qu'elle est exploitable pour autant. Vu qu'il veut la vendre pour l'exploitation industriel il lui faut de l'argile pure, pas celle qui coule du robinet.
(par contre en creusant directement sous le manoir il va surtout accélérer l'effondrement de ce dernier, ça c'est pas très malin)
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Re: Le topic cinéma

Messagede Ialda le Sam 17 Oct 2015, 00:16

(ou Le Château d'Otrante, Les Mystères d'Udolphe, Melmoth... par rapport aux normes de la bonne société de l'époque, ces romans mettaient en scène des thèmes qui étaient proprement horrifiques, tout un pendant sombre à ce que se voulait être le bon décorum Victorien : émotivité débridée et pulsions sexuelles refoulées qui trouvent à s'y exprimer de manière monstrueuse - l'inceste est un thème récurrent)

(c'est aussi pour ça que j'ai peur d'aller voir ce film : je crains de ne pas y trouver autre chose d'intéressant qu'un simple catalogue des tropes de ce pan de la littérature)

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Re: Le topic cinéma

Messagede Down le Sam 17 Oct 2015, 01:42

L'intéressé lui-même affirme que c'est du gothique romantique, pas de l'horreur.

Y'a bien un coté horrifique dans le courant gothique mais le but n'est pas de "faire peur".

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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Sam 17 Oct 2015, 08:56

Je n'ai lu pas Poe. Je ne sais pas lire. Pour compenser, j'ai regardé les adaptations avec Vincent Price. Et je ne vois absolument pas le rapport avec les jump scares - qui, malgré leur nom, misent tout sur la surprise - et l'horreur ; de même que le gore provoque le dégout et non la peur, mais c'est un autre débat. Pour moi, la peur nait avant tout de l'ambiance, de l'atmosphère, plus que d'un quelconque effet spectaculaire ; The Woman in Black avait quelques instants comme ceux-là, entre deux jump scares racoleurs pour adolescentes.
Dans le cas qui nous intéresse, je m'attendais effectivement à être effrayé, parce que le réalisateur possède un passif dans ce domaine, parce que le film est vendu comme tel, et car, comme indiqué dans mon précédent message, le nom de l'héroïne renvoie à tout un pan du cinéma d'horreur gothique anglais. Mais au final, il s'agit avant tout d'une romance, avec du mystère en toile de fond.
Dans un documentaire regardé récemment, les réalisateurs de [rec] disaient que le pire qu'il puisse arriver à un long-métrage, c'est qu'il laisse le spectateur indifférent. Malheureusement, la majeure partie de Crimson Peak m'a effectivement laissé indifférent. Je n'ai cru ni à l'histoire d'amour entre Edith et Loki, ni
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au fait qu'il se sente pousser des couilles pour la première fois, et décide de la sauver elle et pas une autre.

Le seul moment qui m'a vraiment enthousiasmé, c'est
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quand Edith s'apprête à asséner un coup de pelle dans la gueule de sa Némésis, prend presque son temps, et lui en donne finalement deux bien sentis.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Dim 18 Oct 2015, 20:18

Je comprend qu'on puisse voir avant tout une romance dans le film, mais j'ai du mal à partager ce point de vue pour plusieurs raisons :
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1) La "romance centrale" du film c'est Edith qui est manipulée par Loki pour que ce dernier récupère sa fortune. Les sentiments sont unilatérales.
2) Good Guy Joe aime sincèrement Edith, est prêt à donner sa vie pour elle et sera celui qui sera le moins récompensé pour ses efforts puisque l'épilogue du film nous révèle qu'elle est morte veuve. Comme Mary Shelley.
3) Loki réalise tardivement qu'il aime Edith, mais au moment où il traduit ça par des actes elle n'a plus qu'une seule envie : fuir. Et comme tu dis son revirement n'est pas correctement mis en place.
4) La relation entre le frère est la sœur manque sincèrement de romantisme.


Pour moi ce qui reste au film c'est avant tout ses visuels somptueux et son ambiance oppressante. Du coup je suis beaucoup plus enclin à le ranger dans les films d'horreur, même si il ne fait pas flipper comme un Shinning, que dans les romances, parce que pour moi sur ce point là l'encéphalogramme est plat comme la poitrine de Chihaya Kisaragi.
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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Dim 18 Oct 2015, 21:58

Ben justement, l'ambiance oppressante, je ne l'ai jamais vraiment sentie, entre la direction artistique du manoir qui m'a complètement fait sortir du film - surtout en raison du slime rouge pétant qui dégouline de partout - et les CGI agressifs. D'où l'impression que la romance est censée prendre plus d'importance que l'atmosphère horrifique.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Afloplouf le Lun 19 Oct 2015, 16:52

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Beasts of No Nation :

Si vous demandiez ce que le réal' de la première saison de True Detective foutait, il bossait sur cette adaptation qui suit un enfant soldat en Afrique. Fukunaga nous ressort une fois de plus des images magnifiques et terribles à la fois par le sujet qu'elles portent. Et ça caractérise plutôt bien le film comme ces musiques presque trop belles pour ce qu'elles accompagnent.

Le sujet est casse gueule et le film ne se plante pas pour sa plus grande réussite. Sans trop grossir le trait, on commence par du Disney avec un gamin farceur/rieur pour finir sur un ton plus proche d'Apocalypse Now. Culbute incroyable, dérangeante mais révélatrice. Le premier qualificatif du film est qu'il est humain. Humain dans sa monstruosité comme dans ses rares moments de grâce.

Certains passages "normaux" deviennent plus qu'irréels (et c'est encore plus troublant) dans cet enfer. Surtout on voit l'embrigadement avec le charisme du chef, la violence, la peur et le plus cruel : l'amour, le sentiment d'appartenir à une famille.

Le film porte quand même quelques défauts. Le plus critiquable est qu'il est parfois, paradoxalement, trop cinématographique ; perdant ainsi de sa force de conviction. Plus pardonnable est le jeu d'acteur. Forcément, le personnage principal est un enfant et les enfants acteurs peinent toujours. Abraham Attah s'en tire plutôt bien (et une nomination aux oscars n'est pas impossible) mais il est forcément éclipsé par Idris Elba. Ce dernier joue magnifiquement mais en volant la vedette, là encore le film se bride : il aurait presque fallu choisir une star moins en vue.
Image
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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Mer 21 Oct 2015, 09:24




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Re: Le topic cinéma

Messagede Geoff34 le Ven 23 Oct 2015, 17:25

En ce moment, Un cycle cinéma trash sur Arte qui est pas mal , "Femmes D'enfer", avec notamment Lady Snowblood

http://www.arte.tv/sites/fr/story-cinema/reportage/le-couvent-de-la-bete-sacree-de-norifumi-suzuki-1974/
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Re: Le topic cinéma

Messagede Jehros le Sam 24 Oct 2015, 09:19

Seul sur Mars : Vous imaginez si, dans Gravity, Cuaron passait son temps à nous montrer des gens sur Terre pour nous expliquer en permanence ce qu’il se passe dans l’espace ? Non ? Ridley Scott, lui, se l’est demandé et en a fait un film. En résultent des séquences où l'on se sert d'une agrafeuse pour nous expliquer pendant deux minutes quelque chose d'extrêmement simple et que l'on ne verra jamais à l'écran, où l'on t'explique comment fabriquer une bombe pour que tu comprennes que ça va exploser, et où il faut aussi t'expliquer verbalement ce que l'image te montrera très bien une minute plus tard, où comment fonctionne tel outil de communication, etc etc... Bref, ça aime bien expliquer. Et c'est ça. tout. le film. J'ai trouvé ces moments insupportables.

Ce que le postulat (et non le scénario) promettait (à savoir... quelqu'un de seul sur Mars) est survolé par la volonté didactique d'un Scott pragmatique au possible, qui passe son temps à te décrire le déroulement des situations plutôt qu'à te les faire vivre. Bien sûr, tout n'est pas à jeter, loin de là, certains passages sont plutôt funs en l'état, mais en ce qui me concerne, je n'ai jamais ressenti, notamment, la solitude du personnage.
[Montrer] Spoiler
J'aime particulièrement le final où le perso te dit texto qu'il a souvent eu peur, sans que jamais on ne nous l'ait fait partager.
Et entre ça et la solitude, bref, les états d'âme d'un mec seul sur Mars, c'est bien les thèmes qui étaient intéressants, et ce que ça promettait visuellement. En tout cas en ce qui me concerne, bien plus que de connaître le déroulé exact, chiffres à l'appui, de ce qui ne constitue que des sous-enjeux sans intérêt à cet égard.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Geoff34 le Sam 31 Oct 2015, 13:55

Coup de gueule de Joann Sfar sur le cinéma français car on lui refuse de faire un film avec des monstres :

http://www.canalplus.fr/c-humour/pid8285-c-carte-blanche.html?vid=1324364

http://www.huffingtonpost.fr/joann-sfar/cinema-fantastique-france_b_8405014.html
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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Mar 03 Nov 2015, 18:37

Je vous ai manqué ? Pas d'internet pendant plusieurs jours, ce drame. Pour compenser, je suis allé voir Spectre, profitant du cinéma local diffusant le film 24/24. Mais j'ai été raisonnable, je me suis contenté d'une séance à 9h du matin.

Pour faire court : c'était bien, mais moins que Skyfall. Et, justement, en parlant de Skyfall, il s'agit là de la suite directe, donc si vous ne l'avez pas vu, pas la peine de tester celui-ci. C'est d'ailleurs nouveau, dans la franchise, ce système de suite qui oblige à prendre les films dans l'ordre. Et il ne s'arrête pas là : si, comme moi, vous n'avez plus souvenir de Casino Royale et surtout Quantum of Solace, vous risquez de passer à côté de certains points du scénario. L'ère Daniel Craig se veut celle de la continuité.

Commençons par le positif. De Skyfall, j’ai retrouvé le goût de Sam Mendes pour l’esthétisme et les plans travaillés parfois à l’extrême. Le dépaysement, quant à lui, appartient à l’ADN de la série. Dans la première scène, il se prend pour le réalisateur de Birdman, même si j’en retiendrai avant tout l’imagerie sublime associée à la fête mexicaine des morts ; costumes, parades, décors, c’est un ravissement pour les yeux. Tout autant dignes d’éloges, une course poursuite endiablée dans les rues de Rome, et des vues magnifiques de Tanger et du désert marocain. Avec, malheureusement, un ou deux bémols. Un changement de directeur de la photographie plus tard, l’image parait globalement moins belle, faisant perdre de leur superbe à des scènes pourtant conçues pour en mettre plein les yeux. Surtout, le cinéaste essaye de jouer avec les distances focales, en changeant au milieu d’une scène, mais il abuse de cet effet, et tous les flous ne semblent pas voulus et maitrisés ; je mentirais en prétendant que ce n’est pas désagréable à l’œil.

Toujours concernant l’esthétisme de Spectre – dans la mesure où cela m’a paru lié : passée la première scène, le reste de l’histoire se déroule dans des environnements globalement vides. Des rues de Rome soudain désertées par les automobilistes, à un train dont passagers et personnel disparaissent en une fraction de seconde, juste au moment où commence une bagarre, je veux bien qu’il s’agisse d’un moyen de créer des séquences d’action en limitant le nombre d’éléments à gérer simultanément, mais pour la crédibilité, c’est zéro pointé. Je ne vois pas cela comme un simple détail, car cela m’a réellement fait sortir du film, et il s’agit bien de la première fois que je remarque ce genre de défaut. A un moment, des figurants dinent dans un wagon-restaurant, et l’instant d’après, ils se sont évaporés.

Vous aurez remarqué que j’ai commencé par parler de l’image, et non du scénario. Pour cause, il n’y a pas grand-chose à en dire. Il mélange récit fonctionnel, même si citant parfois trop à mon goût les épisodes passés, et message sur la liberté sacrifiée sur l’autel de la lutte contre le terrorisme (subtilité). James Bond va d’un point A à un point B, tabasse un bon gros homme de main comme nous n’en avions plus vu depuis quelques temps, jusqu’à en arriver au repaire du méchant. Comme dans le précédent opus, les collègues de James Bond prennent une part active dans le conflit, et comme dans le précédent, nous plongeons dans ses origines, puisque dans le cinéma moderne, un protagoniste doit avoir des traumas et une histoire personnelle, et son antagoniste des raisons derrière ses penchants criminels, de préférence en lien avec sa Némésis.

Toujours est-il que, au final, Spectre fonctionne en tant que divertissement à grand spectacle, avec une mise-en-scène plus exigeante que la moyenne des productions de cette ampleur. L’image est moins belle, l’intrigue moins profonde que dans Skyfall, sans compter que jamais une James Bond Girl ne surpassera Judi Dench, mais le long-métrage fait le job, offrant çà et là quelques superbes environnements. Rien de rédhibitoire, mais rien de spécialement mémorable non plus.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Mattosai le Mar 03 Nov 2015, 21:01

Je rajouterai juste que l'intro (qui est pour moi une part toujours très importante des J.B.) , est sympa mais sans plus, si on ne peut renier les indéniables qualités vocales de Sam Smith, ils ont voulu reprendre le rythme (notamment au piano) de Skyfall d'Adèle, donc une sensation dejà vu (en l'occurence entendu) hélas à mon goût.
On reste bien loin des frissons de l'opening de son prédécesseur me concernant surtout ce coté "Dark" qu'il apportait, qui m'avait un peu pétrifié (dans le bon sens du terme) ...

(après du Adèle certains diront que du supermarché en passant par la télé radio, jusqu'au fond des chiottes, les hauts parleurs en ont sacrément vomi :mrgreen: un peu l'effet de Beautiful World d'Utada quand Eva 1.0 est sorti au Japon, mais à une plus grande échelle quoi :30: )
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Re: Le topic cinéma

Messagede Lion_Sn@ke le Mer 04 Nov 2015, 23:04

Vu The Last Witch Hunter avec Vin Diesel Lundi soir : j'y suis allé en me doutant que ce serait un peu naze, mais non je m'étais totalement trompé, c'était TOTALEMENT naze. Rien à dire de plus ou à sauver. Vin Diesel nous sort ses regards bovins dont il a le secret, Elijah Wood est encore plus nul que d'habitude (ce qui est assez rare venant d'un acteur bénéficiant d'un tel potentiel intrinsèque de nullité dans le jeu d'acteur) et Michael Caine semble au bord du suicide. Dans le reste du casting, il reste quand même comme bon souvenir, Rose Leslie, la rousse canon des premières saisons de Game Of Thrones. Mais ca reste léger. Ah si quand même un point positif dans ce fiasco, les dix premières minutes m'ont donnée envie de rejouer à Dark Souls...

Vu Crimson Peak ce soir. Je ne comprend absolument pas l'avis de Tetho sur ce film.

Alors oui effectivement Del Toro n'a pas "raté" son film, mais j'en attendais tellement plus que ce que j'ai vu.

La trame de l'histoire est tellement convenue, transparente et revue 100 fois que le film m'a paru durer une éternité. Le choix des couleurs est également grotesque avec un rouge dominant qui bave sur toute l'image pour te faire comprendre que "OUI tu as vu dans le manoir, il y a eu des MEURTRES". Le manoir semble tiré d'une illustration d'un fanzine de lycéen du club des fans de Burton, et n'a aucune personnalité.

Même les plots twists, visibles à 100km, sont foirées.
Ce film n'apporte RIEN au genre.

On ne découvre au final rien de nouveau ou d'original dans cette œuvre beaucoup trop académique pour mériter de faire partie de la filmographie d'un homme comme Del Toro, qui nous a habitué a TELLEMENT mieux.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Ialda le Jeu 05 Nov 2015, 00:10

Gemini a écrit:The Man from U.N.C.L.E. : Dans les années 60, un agent américain et un soviétique doivent collaborer pour retrouver un expert en armement nucléaire, enlevé par une organisation criminelle.
Adaptation de la série éponyme, que je n'ai jamais regardé mais qui devait être plutôt cool, puisque les rôles principaux étaient tenus par Robert Vaughn et David McCallum, avec un générique de Jerry Goldsmith et une musique de Lalo Schifrin. Pour le long-métrage, c'est Guy Ritchie qui s'y colle, et nous retrouvons sa patte façon "dandy anglais", à tel point que le héros parait britannique plutôt qu'américain. Apparemment, le réalisateur se venge un peu de ne jamais avoir réalisé de James Bond à ce jour ; le film suinte la classe par tous les pores, c'est dynamique et rythmé comme tout, avec en prime une petite photo d'époque qui pourra paraitre superflue, mais qui ne me déplait pas. Cela me fait plaisir de voir, en 2015, des productions à gros budgets célébrant le bon temps de la Guerre Froide, où les méchants étaient des Communistes monolithiques, ça avait plus de gueule que des barbus fanatisés avec des Kalachnikov :mrgreen: X-Men First Class profitait bien de cette ambiance, et les rares moments d'Ant Man à ce sujet restent sans aucun doute les meilleurs du long-métrage.
La bande-annonce pourrait laisser penser qu'il s'agit d'une histoire d'espionnage avec un peu d'humour dedans, mais c'est l'exact opposé : un peu d'espionnage et beaucoup de comédie, avec plusieurs passages, en particulier au début du second acte, durant lesquels les protagonistes semblent complètement oublier leur mission première, pour se focaliser sur leurs relations compliquées. Ne soyez donc pas surpris.
Le film met directement dans l'ambiance en s'ouvrant à Check-Point Charlie, suivi d'une entame musclée et ingénieuse dans son déroulement. En même temps, c'est traité avec flegme et nonchalance, une approche qui peut parfois m'énerver car rien ne semble être pris au sérieux par les protagonistes et le réalisateur, mais qui ici fonctionne dans la mesure où il s'agit vraiment d'une comédie, et non d'un film d'action se sentant obligé de dédramatiser sa violence ou ses aspects les plus outranciers, lesquels risqueraient de perturber les spectateurs souffrant d'un manque cruel d'imagination.
La majeure partie se déroulant en Italie, la musique a été pensée en conséquence. En l'écoutant, j'ai eu l'impression que Guy Ritchie avait recouru massivement aux compositions de Luis Bacalov et Ennio Morricone, mais en fait non, seul ce-dernier est réutilisé, et une seule fois. Mais la bande-originale a été clairement pensée pour rendre hommage au style italien de l'époque.
The Man from U.N.C.L.E. est un excellent divertissement. Un long-métrage de studio, disposant d'un budget plus que correct - 75 millions de Dollars - mais proposant en même temps d'authentiques parti-pris artistiques et la vision de Guy Ritchie, bien loin de la machine à formater Marvel Studios. Donc, comme de bien entendu, c'est un four, il ne se remboursera sans doute même pas lors de son exploitation en salles, en tout cas pas aux USA. La dernière réplique semble indiquer qu'il pourrait se décliner en une nouvelle franchise, ce qui n'arrivera pas. Pour une éventuelle suite, j'estime qu'elle ne serait pas nécessaire, mais pour le film lui-même, cela me troue le cul parce que j'ai vraiment passé un très bon moment. Pour autant, cela ne m'étonne guère : dès son premier jour d'exploitation, le multiplexe près de chez moi ne proposait qu'une séance par jour, contre une dizaine pour Jurassic World ou les Minions à leur sortie. Ce n'est pas en partant perdant que Warner Bros va faire un carton.
Si je devais retenir un défaut, ce serait l'utilisation parfois hasardeuse de l'image de synthèse, pour certaines cascades ou quelques décors à reconstituer, mais à part ça, j'ai trouvé dans cette production une ambiance gentiment rétro du meilleur effet, de l'humour efficace, de bons protagonistes, et un rythme parfaitement géré tout du long, faisant que je ne me suis jamais ennuyé.
Il arrive chez vous en Septembre, je ne peux que vous enjoindre à aller le voir.


Vu. Bon divertissement, OSS 117 en moins humour gaulois débile mais tout aussi rétro-toc assumé dans le look. Presque sobre pour du Guy Ritchie ? Le film propose son lot d'idées ludiques et visuelles sympa mais ça reste plutôt digeste - plus que Kingsman, perso.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Jeu 05 Nov 2015, 00:17

Lion_Sn@ke a écrit:e manoir semble tiré d'une illustration d'un fanzine de lycéen du club des fans de Burton, et n'a aucune personnalité.

Tu m'as perdu a ce moment là. Comment peut-on être à ce point à coté de la plaque et ne pas comprendre la grammaire cinématographique ? Comment peut-on qualifier un film dont la réalisation fait preuve d'une telle maitrise de l'image en tant qu'élément de narration de "trop académique" ? Ne pas voir les effets de styles fantastiques qu'offre ce décors oppressant, à commencer par son hall au plafond percé d'où toujours tombe quelque chose.


Sinon, mais ça ne te vises pas précisément, j'ai beaucoup de mal avec cette critique contemporaine qui veut que dès qu'un film est un peu convenu on se doive d'écrire "il ne révolutionne pas le genre" ou "n'apporte rien de nouveau". Je veux dire, The Terminator n'a pas révolutionné la série B de SF en son temps mais est-ce un défaut que l'on peut lui reprocher ? Toutes les œuvres n'ont pas vocation à changer la face du paysage culturel et être convenu n'est pas forcément un défaut en soit.



(et plussun pour The Man from U.N.C.L.E., fantastique exercice de style qui ne cesse de surprendre par son audace)
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Re: Le topic cinéma

Messagede Lion_Sn@ke le Jeu 05 Nov 2015, 00:54

Tetho a écrit:
Lion_Sn@ke a écrit:e manoir semble tiré d'une illustration d'un fanzine de lycéen du club des fans de Burton, et n'a aucune personnalité.

Tu m'as perdu a ce moment là. Comment peut-on être à ce point à coté de la plaque et ne pas comprendre la grammaire cinématographique ? Comment peut-on qualifier un film dont la réalisation fait preuve d'une telle maitrise de l'image en tant qu'élément de narration de "trop académique" ? Ne pas voir les effets de styles fantastiques qu'offre ce décors oppressant, à commencer par son hall au plafond percé d'où toujours tombe quelque chose.


Mais oui bien-sûr, je suis passé à côté de la plaque, d'ailleurs c'est la seule explication possible.

Toute la grammaire cinématographique de ce film dont tu te gargarises d'avoir compris l'ampleur, alors que moi non, je dois être trop bête penses-tu... elle n'a rien de bluffante, c'est juste du niveau d'un cahier des charges d'un film de ce genre, rien de plus. Cela fait le travail, mais c'est bateau, rien de plus. Cela fait de Crimson Peak un film honnête, rien de plus ou de moins. Le fait d'avoir de beau décors et de beaux costumes ne fait pas tout. On a des années lumières du travail effectué sur "le Labyrinthe de Pan".

Tu aimerais lire dans mon avis "Guillermo Del Toro a fait un film indigne du genre" alors que c'est "Guillermo Del Toro a fait un film indigne de son talent"

La critique qui se rapprocherait le plus de mon avis serait celle-ci :

http://www.critikat.com/actualite-cine/ ... -peak.html

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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Jeu 05 Nov 2015, 01:18

Le talent de Del Toro en tant que réalisateur est une évidence à la vue de ce film. Non ce n'est pas un bête film de yesman avec une réalisation d'exécutant qui se contente de suivre le cahier des charges. Il y a tant de plans vraiment réussis, comme le premier dans le manoir, avec la découverte du décors, où celui où Coconne se hâte de rentrer dans sa chambre pendant que la sœur essaye de la coincer. Que ce soit la mise en scène, le cadrage ou la photo, rien n'est laissé au hasard et le film n'est absolument pas attaquable sur ces points, d'autant que contrairement à un Fincher il sait utiliser ce talent de technicien au service de son histoire. C'est complètement digne de ce que Del Toro a produit jusque là.
Pour le coup là où ça coince c'est surtout son talent de scénariste, vu qu'il est complètement coupable du scénario. Et là dessus en effet c'est non seulement convenu, mais en plus assez quelconque voir un peu fade.
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Re: Le topic cinéma

Messagede George Isaac Newton le Jeu 05 Nov 2015, 04:39

Ialda a écrit: Le film propose son lot d'idées ludiques et visuelles sympa


Plusdeux, la scène du hors-bord avec le Chianti et le sandwich c'était juste tordant. :mrgreen:

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Re: Le topic cinéma

Messagede Ialda le Jeu 05 Nov 2015, 11:50

Plusquatre alors, bien marré aussi sur ce passage :D

Tetho a écrit:Sinon, mais ça ne te vises pas précisément, j'ai beaucoup de mal avec cette critique contemporaine qui veut que dès qu'un film est un peu convenu on se doive d'écrire "il ne révolutionne pas le genre" ou "n'apporte rien de nouveau". Je veux dire, The Terminator n'a pas révolutionné la série B de SF en son temps mais est-ce un défaut que l'on peut lui reprocher ? Toutes les œuvres n'ont pas vocation à changer la face du paysage culturel et être convenu n'est pas forcément un défaut en soit.


Très vrai. Un film ne devrait être jugé que sur la manière dont il accomplit ses objectifs ou non (esthétiques, et dans le traitement de son propos); au moins le film de Del Toro semble radicalement honnête dans son ambition ("qui n'a pas d'autre ambition..." :mrgreen: ) d'être une grosse pièce montée de tropes de la littérature et du ciné de genre.

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