Le club des litteraires ...

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Ileca
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ileca le Mer 12 Juin 2013, 01:40

Sauf que la guerre, on s'en fout : du début à la fin le sujet du roman, c'est la personnalité de Cheradenine Zakalwe. Dans les romans de la Culture, les passages se déroulant au sein la Culture sont rares : ce qui intéresse l'auteur, ce sont généralement ces personnages, souvent caractérisés par un malaise existentiel, vivant en bordure et faisant office de point de contact entre une utopie - donc une civilisation à la fois inhumaine et totalitaire, même si en l'occurrence et afin de renverser les habitudes, il essaie de la rendre la plus 'soft' possible - et d'autres, moins évoluées, auxquelles nous pouvons aussi nous identifier.

A partir du moment où l'on accepte le fait que le bouquin est autant un portrait psychologique qu'un récit de barbouzes SF, je pensais que ça passerait plutôt bien.


C'est pour ça que je dis que symboliquement, le livre est réussi. Le titre colle merveilleusement bien au contenu, Chéradénine est l'exemple type de ce qu'est une arme et de l'usage qu'il faut en faire mais c'est justement ça qui plombe le récit car on se tape une succession de faits inintéressants au niveau des flashbacks
[Montrer] Spoiler
(il est sous une tente, il se fait décapiter, il lui arrive un énième truc pas bien, il en a marre alors on va se faire chier avec lui sur une plage de galet dans sa cabane en bois)

puisque leur but est du domaine de l'abstraction au détriment de l'implication du lecteur, et tandis que le fil rouge devrait rattraper ça avec une quête, un but, à la place il se fait décapiter au profit d'un énième récit indépendant qui doit démontrer telle chose sans même se soucier de la cohérence d'ensemble. Pour être plus concret :

[Montrer] Spoiler
lorsque Chéradénine se sépare de Beychaé, la Culture lui confit une nouvelle mission qui est de gagner un guerre perdue d'avance, le but de la Culture étant que Chéradénine la perde ils vont donc mettre quelqu'un de doué aux commandes pour qu'il ne retourne pas une situation qui va fatalement dans le sens qui les préoccupe. Dit comme ça, c'est aussi stupide que dans le bouquin. Le principe est bel et bien de montrer le sacrifice des sentiments de Chéradénine sur l'autel des intérêts supérieurs, le mauvais usage des armes, etc. mais du point de vue du lecteur, ce n'est qu'une thèse bien encadrée, à la manière de tous les flashbacks précédents, médiocrement illustrée, coupée de ce qui a suivi jusque là parce que tout tend vers la démonstration sans notion de plaisir de lecture. Et la personnalité de Chéradénine, excuse-moi mais c'est un gros dépressif qui passe son temps à baliser sur des chaises.


Ialda a écrit:Nourrissant un faible coupable pour les romans à énigme, ou bien encore possédant une structure intéressante, pardon si j'ai survendu le truc. Désolé que tu es perdu ton temps


J'aime les romans à énigme, les romans qui demandent un investissement, ce que L'usage des armes ne requière pas vu qu'il faut le prendre de haut, sans compter qu'il n'y a aucune énigme à résoudre. (Le but d'une chute, c'est que tu ne dois pas la voir venir et quand on te tease depuis le début, il est impossible de laisser passer des indices.)
De mon côté, je crois que c'est lire des visual novels qui me rend toute structure prévisible insupportable. Je déteste cette propension chez les écrivains de VN à choisir la facilité en se basant sur une structure redondante ou prévisible. Le dernier yaruge que j'ai terminé, tu peux prendre les galeries CG de deux routes et tu verras en les superposant que les scènes de cul sont identiques quasiment à la position près ! Je peux te dire que gamin, j'ai bouffé du livre dont vous êtes le héros alors là, ça devient insultant.

Et tu n'as pas à t'excuser parce que si tu remontes quelques posts en haut, tu verras que je l'ai commencé l'année dernière quand je faisais mon ouin ouin. Vous m'avez juste donné le coup de pouce pour reprendre le chantier.

Ialda a écrit:Là par contre, je dois m'inscrire en faux : c'est beaucoup plus lisible qu'un Dan Simmons qui s'amuse aussi à multiplier les intrigues parallèles et coupe à chaque fois en plein suspens. C'est juste crevant à lire.


Tu dis que c'est bien parce que c'est moins pire que le pire ? Pas très convaincant.
Si seulement il y avait eu un peu de suspense, justement...

Pour la peine, j'hésite entre du Heinlein pécho au pif dans une bouquinerie, La Tour de Babylone de Ted Chiang ou le fameux Spin de Robert C. Wilson. Bref,de la SF qui ressemble à de la SF.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Mer 12 Juin 2013, 02:01

(j'aimais bien la scène sur la plage, c'était surréaliste, on aurait dit du Brussolo)

Ma lecture du bouquin remonte à trop loin pour argumenter de manière convaincante pourquoi tel ou tel passage ne me parait pas si chiant que tu le dis. Sinon j'aime bien les personnages fouillés, pas lisses, dont les contradictions et les facettes sont exposées par les événements du récit ? Je bloque parce que dans les souvenirs, je ne me rappelle pas d'un roman chiant, et du coup tu me donnes envie de rejetter un coup d'oeil, et il faut que je débute un autre roman cyberpunk, et :(

J'aime les romans à énigme, les romans qui demandent un investissement, ce que L'usage des armes ne requière pas vu qu'il faut le prendre de haut, sans compter qu'il n'y a aucune énigme à résoudre. (Le but d'une chute, c'est que tu ne dois pas la voir venir et quand on te tease depuis le début, il est impossible de laisser passer des indices.)


Remonter au noeud de la personnalité de la Chéradénine, l'instant t qui livre la clé du personnage ?
Je te sens limite agacé d'avoir été manipulé par le tour de bonneteau final qui lui, était peut-être un aspect plus critiquable de cette révélation finale. Ou le fait que l'on est passif devant cette révélation puisque, normalement , on ne peux pas la deviner ?

Par structure intéressante je pensais à tout ce qui sort d'une suite de chapitres linéaire. Plus Pale Fire ou Une nuit d'hiver un voyageur, bouquins olipo-compatibles, ce genre. Une strcuture prévisible, en effet ce n'est pas réellement un argument en soi.

De mon côté, je crois que c'est lire des visual novels qui me rend toute structure prévisible insupportable. Je déteste cette propension chez les écrivains de VN à choisir la facilité en se basant sur une structure redondante ou prévisible. Le dernier yaruge que j'ai terminé, tu peux prendre les galeries CG de deux routes et tu verras en les superposant que les scènes de cul sont identiques quasiment à la position près ! Je peux te dire que gamin, j'ai bouffé du livre dont vous êtes le héros alors là, ça devient insultant.


C'est concept, c'est peut-être voulu ? J'en connais qui change les accessoires de type lunettes ou bien qui proposent le bronzage en option, alors hein...

Des livres dont vous êtes le héros bien écrits, ça ne courrait pas les rues. Les Quêtes du graal peut-être pour l'humour anglais ? Les portes du temps pour le quasi-Lovecraft ? Les sherlock holmes de Pierre Lejoyeux chez Pocket ?!?

Tu dis que c'est bien parce que c'est moins pire que le pire ? Pas très convaincant.


Technique de défense désespérée.
(et Simmons-bashing, parce qu'un petit coup sec derrière la nuque en passant, ça fait toujours du bien - ouais mec, tu sais écrire des pastiches de genres ou d'oeuvres connues, tu es forcément un grand écrivain)

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Aer le Mer 12 Juin 2013, 02:38

Aheum. Bande d'enfoirés.

Spin c'est très sympathique, même si le personnage principal est assez "humoristique" sans le vouloir. Ca fait vraiment construction de perso sortie des années 60. L'écriture est très fluide donc ça se lit bien. Reste qu'après ça n'a rien de transcendant.
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ileca le Mer 12 Juin 2013, 02:56

Ialda a écrit:(j'aimais bien la scène sur la plage, c'était surréaliste, on aurait dit du Brussolo)


Une scène surréaliste sur une plage, je crois que ça se trouve aussi chez William Gibson sur fond de drum & bass, donc sans doute Neuromancien. Pour te dire que je ne suis pas anti-scène de plage. Sinon, comment j'aurais fait pour pouvoir voir les beaux abdos de Valmet dans Jormungand ? Non mais là c'était Chéradénine le gadjo au pays des roulottes.

Ialda a écrit:Je te sens limite agacé d'avoir été manipulé par le tour de bonneteau final qui lui, était peut-être un aspect plus critiquable de cette révélation finale. Ou le fait que l'on est passif devant cette révélation puisque, normalement , on ne peux pas la deviner ?


Je n'ai pas été manipulé puisque je savais qu'il suffisait d'attendre, que lorsque le chapitrage est volontairement descendant, c'est que rien n'arrive avant le chapitre I. C'est une question de logique et ça n'a rien de palpitant. Même en me rappelant progressivement que j'avais déjà lu ce livre, je n'ai jamais réussi à me souvenir à l'avance sinon quelques pages avant ce qui allait se passer de si terrible. Pour te dire, j'étais bien mieux placé que toi pour jouer aux énigmes avec mes propres souvenirs.

Ialda a écrit:C'est concept, c'est peut-être voulu ? J'en connais qui change les accessoires de type lunettes ou bien qui proposent le bronzage en option, alors hein...


Justement, c'est cool quand tu es fétichiste de telle couleur de cheveux, d'avec ou sans poils, de meganekko ou que sais-je. C'est du fanservice programmé. Il est vrai qu'il est préférable qu'un personnage s'impose par la force de son chara-design et de son caractère mais si ça peut t'éviter de passer à côté d'un bon yaruge parce que tu n'aimes pas les pettanko, je dis pourquoi pas. J'aurais mieux apprécié Sex Life si ça avait été paramétrable dès le départ et non pas un bonus à la fin pour augmenter la replay value.
Cependant, je confirme qu'un visual novel qui rend ça paramétrable est défaillant à imposer à son lecteur quelque chose de formidable. C'est partir perdant ou alors c'est parce que c'est trop fétichiste orienté, ce qu'est Sex Life, justement. On tombe plus dans le ludisme que dans le véritable récit.

Pour ce qui est de la structure, c'est tout à fait autre chose. Il s'agit d'amortissement de l'effort, de facilité, parfois tout simplement de médiocrité. Quand tes quatre routes sont identiques, c'est quatre fois moins d'effort à produire. Sans compter que tu produis moins d'erreur, que l'harmonisation est plus facile entre les routes.
De l'extérieur, ça fait symétrie, ça fait Cathédrale James Joyce (toujours un point en plus pour la critique quand son roman peut être structurellement exploré parce que ça veut dire que tu maîtrises ton roman dans sa globalité) mais ça tue toute notion de surprise.
Steins;Gate est sympa mais plus à partir du moment où un chapitre=une héroïne.
Tu dois quand même te faire sérieusement chier à écrire ça.

Ialda a écrit:Des livres dont vous êtes le héros bien écrits, ça ne courrait pas les rues. Les Quêtes du graal peut-être pour l'humour anglais ? Les portes du temps pour le quasi-Lovecraft ? Les sherlock holmes de Pierre Lejoyeux chez Pocket ?!?


T'es en train de demander à un gamin de primaire s'il aime les Chair de Poule parce qu'il trouve le style réussi... fada !

Aer a écrit:Spin c'est très sympathique, même si le personnage principal est assez "humoristique" sans le vouloir. Ca fait vraiment construction de perso sortie des années 60. L'écriture est très fluide donc ça se lit bien. Reste qu'après ça n'a rien de transcendant.


Triple arg !
J'en entends du bien partout, ça ne s'est jamais aussi bien vendu en France pour de la SF, ce qui suffisamment rare pour être noté. Et ce n'est guère transcendant. Putain, voilà, j'hésite. Heureusement que tu n'as pas lu le Ted Chiang.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Windspirit le Mer 12 Juin 2013, 03:00

J'ai beaucoup aimé La Tour de Babylone même si ce n'est pas vraiment de la sf, davantage de "l'imaginaire" ni vraiment sf ni vraiment "fantasy" (il y a deux, maximum trois nouvelles assez rigoureusement sf dans le lot).
Spin j'ai aussi trouvé ça ultra plat et laborieux (mon dieu des centaines de pages de vide, si ce n'est pas de la "littérature pure" (ref. Le Maréchal absolu cité plus haut) je suis incapable), malgré de bonnes idées - qui ne sont d'ailleurs jamais vraiment exploitées, c'est 600 pages de remplissage, de soap, intrigues familiales et amoureuses, sans intrigue et sans enjeux. Dallas avec un vague décor sf - le style "américain" avec les prénoms, le caractère des personnages, les expression, etc., bref, non franchement, comme tout ce que pond Robert Charles Wilson, ça me rappelle trop Dallas... ce côté petite bourgeoisie américaine sans intérêt, enfin bref....

Des livres sf vraiment rigoureux, y a la trilogie Mars la Rouge de Kim Stanley Robinson, là oui, tu seras servi.
Et plus récemment, le déjà cité sur ce topic Des milliards de tapis de cheveux d'Andreas Eschbach que tout le monde a probablement déjà lu et qui m'a VRAIMENT impressionné sur tous les plans - même la traduction est sublime, l'une des meilleures que j'ai lues tous genres confondus. J'ai essayé de relire Hypérion (que j'avais déjà lu en anglais plus jeune) dans sa traduction française (éditions Pocket) peu après et j'ai pas tenu plus d'une centaine de pages, sans doute la pire traduction, la plus laborieuse et la plus saturée de fioritures que j'ai pu lire dans la sf.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Mer 12 Juin 2013, 03:13

Une scène surréaliste sur une plage, je crois que ça se trouve aussi chez William Gibson sur fond de drum & bass, donc sans doute Neuromancien. Pour te dire que je ne suis pas anti-scène de plage. Sinon, comment j'aurais fait pour pouvoir voir les beaux abdos de Valmet dans Jormungand ? Non mais là c'était Chéradénine le gadjo au pays des roulottes.


Pas les mêmes sensations de couleurs à la lecture. Gibson y a un bunker, du gris, ambiance cold-wave, une plage de normandie en hiver. Celle de Chéradénine était onirique et achromatique. Mais ça manque de bikini tout ça, d'accord avec toi.

Pour ce qui est de la structure, c'est tout à fait autre chose. Il s'agit d'amortissement de l'effort, de facilité, parfois tout simplement de médiocrité. Quand tes quatre routes sont identiques, c'est quatre fois moins d'effort à produire. Sans compter que tu produis moins d'erreur, que l'harmonisation est plus facile entre les routes.
De l'extérieur, ça fait symétrie, ça fait Cathédrale James Joyce (toujours un point en plus pour la critique quand son roman peut être structurellement exploré parce que ça veut dire que tu maîtrises ton roman dans sa globalité) mais ça tue toute notion de surprise.
Steins;Gate est sympa mais plus à partir du moment où un chapitre=une héroïne.
Tu dois quand même te faire sérieusement chier à écrire ça.


C'est pas une structure alors en fait, c'est juste à chier !
(je ne comprends pas comment tu espère me vendre des VN avec des arguments pareils)

T'es en train de demander à un gamin de primaire s'il aime les Chair de Poule parce qu'il trouve le style réussi... fada !


Avoue que tu n'as pas oublié.


Ps : j'ai réussi à cacher le fait que j'avais lu Spin jusqu'à maintenant, et du coup je vais pouvoir aller me cacher derrière l'avis de Windspirit.
J'ai dû passer à côté du roman.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Windspirit le Mer 12 Juin 2013, 03:40

Je pense que c'est l'auteur qui est passé à côté de son roman.


Et je ne sais pas ce que foutent les visual poubelles sur ce topic littéraire :40:

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ileca le Mer 12 Juin 2013, 03:59

C'est pas de ma faute, c'est Ialda qui veut que je lui trouve un yaruge où on peut customiser les poils pubiens. En plus il faut que ce soit des poils de ninjettes alors j'te raconte pas la galère.

Windspirit a écrit:Des livres sf vraiment rigoureux, y a la trilogie Mars la Rouge de Kim Stanley Robinson, là oui, tu seras servi.
Et plus récemment, le déjà cité sur ce topic Des milliards de tapis de cheveux d'Andreas Eschbach que tout le monde a probablement déjà lu et qui m'a VRAIMENT impressionné sur tous les plans - même la traduction est sublime, l'une des meilleures que j'ai lues tous genres confondus. J'ai essayé de relire Hypérion (que j'avais déjà lu en anglais plus jeune) dans sa traduction française (éditions Pocket) peu après et j'ai pas tenu plus d'une centaine de pages, sans doute la pire traduction, la plus laborieuse et la plus saturée de fioritures que j'ai pu lire dans la sf.


Mars la rouge, impressionnant de précision. Atmosphère grandiose. Je crois que seul Herbert a été capable de décrire une planète de cette manière, avec un tel amour. (Oui, il faut inverser les noms.)
Des milliards de tapis de cheveux ne m'a pas marqué plus que ça. J'ai toujours regardé l'engouement autour de ce roman avec circonspection.
Content de voir que je suis le troisième ici a n'avoir pas accroché à Hypérion. Trop peur de me faire taper dessus.

Bon bah si même Ted Chiand va pas pouvoir me perfuser suffisamment, je n'ai plus qu'à me tourner vers du bon vieux Greg Egan et personne n'ira m'emmerder. Allez bim, Isolation, comme ça j'aurais l'impression de lire Spin.

Ialda a écrit:Avoue que tu n'as pas oublié.


Désolé mais quoi qu'on puisse dire, je ne suis pas du genre à cracher dans la soupe.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Aer le Mer 12 Juin 2013, 06:28

Je n'ai absolument pas regretté d'avoir lu non plus. L'histoire est certes plan plan mais se déroule bien, comme un bon petit film sans réel éclat de bravoure à aucun moment. Le développement des éléments sf reste censé (malgré la présence du frangin trop intelligent qui tue pas mal de choses, mais c'est récurrents dans la littérature sf américaine contemporaine). J'ai l'air de le casser comme ça mais y'a pas de raisons de ne pas lire, bien au contraire. Après c'est, à priori, un prologue à d'autre choses (j'ai cru comprendre qu'il avait poursuivi son récit, et il y a matière pour à la fin).
C'est sur que ce n'est pas mon livre de l'année, mais ça vaut quand même le coup. Notre caribou officiel est de toute façon un (jeune) vieux ronchon qui râle pour rien et tout le monde le sait.
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Afloplouf le Mer 12 Juin 2013, 07:41

Isolation n'a pas grand chose à voir avec Spin. Spin, bouquin que j'aime le moins chez l'auteur mais j'adore autrement RC Wilson : les Chronolithes, Darwinia, Blind Lake, etc.

Et en hard SF, outre Egan et Robinson (lisez aussi Chroniques des années noires - le titre est traduit avec les pieds mais pas le reste, de loin - cette uchronie vaut le détour), n'allez pas oublier la nouvelle vague avec le cycle des Inhibiteurs de Alastair Reynolds : space opéra + cyberpunk = win.
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ileca le Mer 12 Juin 2013, 08:38

Tu laisses entendre qu'Alastair Reynolds est de la hard SF. Pas vraiment en fait voir pas du tout. C'est bien une nouvelle vague sauf que c'est celle du NSO.
N'empêche que Diamond Dogs est une véritable pépite. Une nouvelle qui démontre qu'un auteur de SF est quelqu'un capable de pousser un concept dans ses derniers retranchements vers des horizons esthétiquement époustouflants. Je ne sais pas qui le premier a collé le mot vertige à la SF mais il avait tout compris.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Afloplouf le Mer 12 Juin 2013, 09:47

Ça se passe loin dans le futur donc il y a plus de supputations que dans la trilogie martienne (mais bon, là c'est même de la real SF) mais le bonhomme est astrophysicien de formation et ça se ressent : pas de piou-piou, univers relativiste (en tout cas dans les inhibitteurs), physique quantique, etc.
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Lun 17 Juin 2013, 01:05

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Le pire, c'est que ce n'est même pas une blague.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Merlin le Lun 17 Juin 2013, 01:35

Si j'ai bien compris, au travers des différents bouquins tu suis différents groupes de personnages à travers des époques plus ou moins éloignées?

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Lun 17 Juin 2013, 01:44

C'est un peu ça; s'ajoute à ça des concepts (magie, dieux) qui diffèrent de la fantasy lambda, et le fait que l'auteur ne croit pas aux vertues de l'exposition.

Bref, comme tout bon exercice de masochisme littéraire, ça a ses fans et ses détracteurs - tout deux avec de solides arguments en leur faveur.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Merlin le Lun 17 Juin 2013, 10:07

Les "vertus de l'exposition"? C'est quoi?

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Lun 17 Juin 2013, 10:09

Trente pages d'historique sur la culture de l'herbe à pipe dans la Comté.

:mrgreen:

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Merlin le Lun 17 Juin 2013, 10:29

Bah quoi?! C'est comme un traité sur la tomate. Ca peut intéresser des gens. :lol:

Disons que si ça ne fait pas avancer le récit ça participe à la mise en ambiance je trouve... enfin ce n'est peut-être pas le cas pour tout les auteurs.^^"

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Lun 17 Juin 2013, 10:58

Question d'équilibre côté auteur, question aussi de tolérance côté lecteur. C'est hautement subjectif. Et il y a le style aussi, Jack Vance pouvait te poser une civilisation extra-terrestre en quelques lignes là où un auteur plus malheureux n'arrivera qu'à t'engloutir dans des paragraphes et des paragraphes où l'information est déchargée de manière oiseuse, et sans réussir à restituer ce qui fait l'âme d'une culture.
Et l'inverse peut être aussi bien évidemment vrai, rien n'empêche d'avoir peux avoir de pages et des pages d'exposition écrites de manière magnifique...

Bah quoi?! C'est comme un traité sur la tomate. Ca peut intéresser des gens.


Oui mais est-ce qu'elle se fume ta tomate ? :mrgreen:

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Merlin le Lun 17 Juin 2013, 11:34

Ialda a écrit:
Bah quoi?! C'est comme un traité sur la tomate. Ca peut intéresser des gens.

Oui mais est-ce qu'elle se fume ta tomate ? :mrgreen:

Nan tu les manges, c'est meilleur. Après tu peux essayer de fumer les feuilles. :lol:

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Jeu 20 Juin 2013, 21:01

Bonne lecture que ce Wastburg. Les amateurs de Boogiepop Phantom apprécieront la narration éclatée, chaque chapitre proposant de nouveaux personnages et une tranche de vie Wastburgienne à priori sans relation avec les précédentes - et ce n'est que progressivement que se dévoile un fil rouge ténu -, mais que la gouaille joyeuse de l'écriture rendent vivante et agréable à lire, surtout quand, profitant de la familiarité du langage, l'auteur en profite pour balancer au détour d'une phrase un détail sur telle ou telle coutume, ou un bout d'histoire (de l'habitude locale d'enterrer les morts debout et de recouvrir leur tombe d'une plaque découpée en forme de bouclier aux habitudes vestimentaire de telle minorité), qui ajoutent de l'épaisseur à l'univers.

Bon, ensuite il y a les origines rolistes de l'auteur qui ressortent parfois, que ce soit dans un décors urbain qui renvoit aux grands modèles du genre (même si la tour centrale de Wastburg est probablement moins un emprunt à Ptolus qu'à Ankh-Morpock) ou justement ce découpage en saynètes qui rappellent autant d'instantanés et d'amorces de scénarios.

Conquis en tout cas - même si la conclusion coupe toutefois un peu court.
Je prendrai probablement le guide touristique qui va avec.

Le premier chapitre est dispo en lecture sur le site de l'éditeur :

Cédric Ferrand / Les Moutons électriques a écrit:De l’avis général, il fallait être grand et costaud pour entrer à la Garde.
Les gens avaient en tête l’image du soldat baraqué qui en imposait quand
il faisait sa ronde, dépassant d’une tête la foule qui grouillait au marché.
Il était vrai que quiconque avait goûté un jour aux méthodes de maintien
de la paix des gardes savait qu’à Wastburg, la loi avait une bonne droite.
Si bien qu’on attendait du gardoche moyen qu’il ait du chien.
Pourtant, Kleen était une crevette : non seulement sa tête dépassait à
peine le garrot d’un poney, mais ce gringalet était moins épais que son
ombre. Pas vraiment le genre de garde à qui on confierait a priori la
gestion d’une émeute ou même une castagne entre deux poivrots. Mais
Kleen appartenait pourtant activement à la garde de Wastburg. C’était
même précisément sa taille d’avorton et son poids plume qui étaient à
l’origine de son engagement dans la Garde par le recruteur qui sévissait
dans les bouges les plus crasseux de la ville.
Chez Bertolain n’était certainement pas le troquet le plus crapoteux,
mais il se défendait en bonne place dans la liste des tanières douteuses qui
rivalisaient dans le sordide. Malgré la sciure répandue un peu partout,
la saleté faisait coller au sol les godasses des clients s’ils restaient trop
longtemps sans bouger. La pisse d’âne locale était servie dans des pichets
d’une propreté douteuse, mais à un prix si modique qu’on lui pardonnait.
Les tables en bois étaient toutes gravées d’insultes dans une orthographe
assez approximative. Ici, il n’y avait pas de bagarre entre deux
picolons pour savoir qui avait vu telle demi-rousse le premier. Seuls des
habitués avaient l’idée saugrenue de se rincer le gosier Chez Bertolain. Et
les habitués ne se trouvaient pas là pour se voler dans les plumes, mais
pour écluser consciencieusement des verres jusqu’à plus soif en s’occupant
de leurs miches.
D’ailleurs, Bertolain donnait l’exemple le premier,
pinté qu’il était dès l’ouverture. Et si Kleen avait son ardoise dans ce rade
loritain, c’était justement qu’il ne jactait pas un mot de Loritain, il n’avait
donc pas à écouter les lamentations des autres piliers de comptoir.
Avant de signer comme gardoche, Kleen sévissait comme ramoneur :
sa minceur lui permettait de se glisser dans les conduits de cheminées, où
il brossait la suie pour un salaire de misère. Rude était la concurrence,
dans la profession : des morveux loritains de dix ou douze ans cassaient
les prix en turbinant pour une bouchée de pain. Cela devenait de plus en
plus difficile de manger à sa faim et de payer sa chambre chaque semaine.
Il en avait été à se demander s’il n’allait pas partager une piaule avec un
gusse qui bosse de nuit : Kleen aurait utilisé le plumard la nuit, et l’autre
nuitard la journée. En divisant le loyer par deux, ils auraient pu faire de
belles économies.
Polkan, le recruteur, lui avait payé quelques chopes et avait mis de
l’avant les risques du métier : les gamins qu’on avait retrouvés clamsés,
coincés dans des conduits trop étroits, et les vieux ramoneurs qui crevaient
étouffés par la poussière de suie qui s’insinuait partout et leur donnait une
toux permanente de tuberculeux. Et fait exprès, quand Polkan
avait abordé les petites misères de la vie de ramoneur, Kleen n’avait pu
s’empêcher de se racler la gorge, comme à son habitude. Une toux bien
grasse de poitrinaire qui était allée se mélanger à la sciure par terre et ne
s’était tue que lorsque Kleen avait vidé sa chope d’un trait pour se calmer
le gosier.

Polkan, un ancien garde à la solide réputation de vachard, s’était retrouvé inapte
au service à la suite d’une vilaine blessure au bras. Une
rencontre un tantinet brutale avec un manche de pioche lui avait réduit le
coude en compote. Dans le temps, les majeers auraient facilement remis
tout ça d’aplomb, mais de nos jours... Les os s’étaient mal ressoudés, il ne
pouvait maintenant plus plier son bras, qui pendait comme une branche
morte. On racontait dans son dos qu’il devait cette séquelle non pas à
une arrestation musclée, comme il le racontait à qui voulait l’entendre,
mais à un guet-apens organisé par un souteneur qui en avait marre de
cracher au bassinet.
Normalement, avec un coude disloqué, Polkan aurait dû être foutu à
la porte des gardoches, mais il savait tellement de trucs louches sur les
petites cachotteries des huiles de la Garde que ceux-ci lui avaient trouvé
un turbin pépère pour qu’il continue de palper sa solde. Il écumait donc
les rades de la cité pour dégoter des recrues, qu’il emberlificotait avec un
joli prêchi-prêcha alcoolisé, tout en jouant avec la longue mèche de cheveux
qu’il n’avait jamais coupé de sa vie d’homme et sur laquelle étaient
enfilée la vingtaine de perles de bois peintes en jaune, qui témoignaient de
son ancienneté. Habituellement, il choisissait quand même des gaillards
bien trempés, pas des baltringues, car il ne voulait pas faire patrouiller
des tocards, mais quand les quotas devenaient trop importants ou les
bons candidats trop rares, il jetait son dévolu sur de la bleusaille de second
choix afin de faire son chiffre.
Avec Kleen, il n’avait pas eu besoin de sortir tout son éventail de bobards:
le gamin était facile à manier, une bonne poire. Pas un abruti, non,
mais d’une naïveté désarmante. Polkan avait eu des scrupules au début,
mais il destinait Kleen à un poste où sa candeur ne serait pas un obstacle
à son boulot. Le recruteur avait donc sorti ses bonimenteries d’usage,
mais sans trop charger la mule. Avec Kleen, pas besoin de sortir les mots
à majuscule comme Honneur ou Devoir. Il avait su porter le coup de
grâce assez vite :
« Et puis, un travail aussi salissant que ramoneur, c’est indigne d’un
honnête Waelmien comme toi. Faut laisser ce genre de besogne à ces
crotteux de Loritains. Toi, Kleen, t’es taillé pour quelque chose de plus grand,
t’as un avenir à la Garde... »
La trogne couverte de noir, qui refusait de disparaître malgré les vigoureuses
frictions au savon, lassé de devoir se curer les ongles pour avoir
l’air un peu moins crasseux, Kleen s’était laissé enrôler à la quatrième
bière, en rêvant à un travail plus glorieux où l’on ne passait pas des heures
à se débarbouiller la fiole après avoir crapahuté dans des conduits
sans lumière où dégringoler s’avérait si facile.
Et histoire de le ferrer proprement, Polkan se permit une bonne tape
dans le dos en glissant un argument de taille :
«Tu pourras toujours ramoner, va, mais le conduit sera bien plus plaisant ! »
C’était vrai qu’elles n’étaient pas nombreuses à lorgner après un ramoneur
pour des épousailles. Kleen avait fait une croix en bas du contrat
d’engagement sous le sourire de joyeux luron de Polkan et reçu une poignée
de gelders en guise de prime de bienvenue.


La suite ici :
ftp://ftp2.moutons-electriques.fr/mouto ... /160-1.pdf

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Windspirit
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Windspirit le Jeu 20 Juin 2013, 21:21

Hmm, je comptais me le prendre en bibliothèque, mais comme c'est toujours au stade de "document à venir", 'vais plutôt me laisser tenter et l'acheter pour soutenir un compatriote local, surtout que pour une fois, le prix a l'air relativement raisonnable.

Parce qu'autrement, le prix des livres chez nous, c'est juste surréaliste.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Jeu 20 Juin 2013, 21:34

Ah ah ah. Non, sérieux ? Rassure-moi, c'est du dollar canadien et vous avez abusé de la planche à billets à en faire rougir même vos voisins ?

Sinon, histoire de faire mon petit Goebbels numérique, l'édition epub est chouette. Site de l'éditeur, envoi par mail sous pli discret, 6 euros, pas cher :D
Si t'en as pas au pire tu trouveras bien une liseuse au rabais au prochain black friday :)

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Ileca
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ileca le Jeu 20 Juin 2013, 23:32

My god, 69$, quelle injuste dissuasion envers un tel chef d'oeuvre. Déjà que le prix habituel des Lunes d'Encre est en soi dissuasif. Vous ne pouvez pas savoir comment j'hésite et ce, depuis leurs sorties, à mettre 18 balles pour 240 pages de Strougatski. L'Île habitée a un rapport page/prix plus décent (le double pour 5 euros de plus...) mais c'est celui qui me tente le moins des trois (Stalker & Il est difficile d'être une dieu).

Et bien sûr, chez vous, c'est encore plus abusé, si ce site est représentatif.

Afloplouf a écrit:Ça se passe loin dans le futur donc il y a plus de supputations que dans la trilogie martienne (mais bon, là c'est même de la real SF) mais le bonhomme est astrophysicien de formation et ça se ressent : pas de piou-piou, univers relativiste (en tout cas dans les inhibitteurs), physique quantique, etc.


Heureusement que l'ensemble de la SF peut prétendre à la rigueur scientifique jusque dans ses supputations tout autant qu'elle peut émerveiller avec des phénomènes connus et reconnus. Ses écrivains ne s'appellent pas tous Naotaka HAYASHI que je ne considère d'ailleurs pas comme un écrivain de SF ou alors, comme un petit amateur. Ca n'en fait pas pour autant de la Hard Science Fiction.
Je dirais même que plus l'on suppute dans un roman de SF, moins on a de chances d'être de la Hard SF. La trilogie martienne est justement un excellent exemple de Hard puisqu'elle utilise tous les outils de la Hard, qui n'est autre que la Science elle-même, ni plus ni moins, pour envisager le voyage sur Mars sous tous ses aspects, comme un véritable manifeste. Tu n'es pas sans savoir qu'à cette époque la question de la terraformation était une question scientifique d'actualité et ce livre est une argumentation comme une autre qui ne s'est pas faite sous forme de publication dans un magazine scientifique mais sous forme de fiction. Il y a trop de fantaisies dans L'espace de la révélation pour dire que c'est de la Hard. Ce n'est pas un reproche, c'est ce qui fait son charme.
Uchû Kyôdai ne sera jamais de la Hard même si tout peut se réaliser parce qu'il n'est jamais fait mention de la moindre mesure, du moindre détail technique, de la moindre expertise obsessionnelle d'une aridité quasi répulsive qui font que la plupart des livres de Hard sont difficiles d'accès car ils requièrent pour la majorité d'entre nous un effort qui nous est étranger et qui pourtant doit nous amener le plus pragmatiquement possible au plus près de la réalité.

Je me suis longtemps demandé en quoi Rendez-vous avec Rama était un pilier de la Hard mais je pense avoir compris qu'en sus d'attendrir ma critique par la vieillesse de cet écrit, son BDO était effectivement détaillé, envisagé, interprété avec la précision clinique et chirurgicale d'un matheux. C'était sans doute le verni mystérieux extrêmement opaque sur lequel se base ces bouquins qui m'a fait douter et me fait encore douter de temps en temps à mesure que mon souvenir s'éloigne.

PS : Gene Wolfe est l'écrivain favori de Robinson, histoire de lier mes deux parties.

PS 2 : Ialda, tu vas te tordre de rire mais L'usage des armes, je l'ai emprunté à la bibliothèque et là, je viens de me rendre compte à l'instant qu'il est depuis le début sur mon étagère !

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Ven 21 Juin 2013, 00:15

Que veux-tu, c'est ce côté délicatement tête-en-l'air qui fait tout ton charme :oops:


(... il y aurait-il du Pique-nique au bord du chemin du côté de Lunes d'encre ? Et surtout, cette édition aurait-elle un petit plus qui la rendrait plus séduisante qu'une version Denoel dégotée chez un bouquiniste ?)

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