Sauf que la guerre, on s'en fout : du début à la fin le sujet du roman, c'est la personnalité de Cheradenine Zakalwe. Dans les romans de la Culture, les passages se déroulant au sein la Culture sont rares : ce qui intéresse l'auteur, ce sont généralement ces personnages, souvent caractérisés par un malaise existentiel, vivant en bordure et faisant office de point de contact entre une utopie - donc une civilisation à la fois inhumaine et totalitaire, même si en l'occurrence et afin de renverser les habitudes, il essaie de la rendre la plus 'soft' possible - et d'autres, moins évoluées, auxquelles nous pouvons aussi nous identifier.
A partir du moment où l'on accepte le fait que le bouquin est autant un portrait psychologique qu'un récit de barbouzes SF, je pensais que ça passerait plutôt bien.
C'est pour ça que je dis que symboliquement, le livre est réussi. Le titre colle merveilleusement bien au contenu, Chéradénine est l'exemple type de ce qu'est une arme et de l'usage qu'il faut en faire mais c'est justement ça qui plombe le récit car on se tape une succession de faits inintéressants au niveau des flashbacks
puisque leur but est du domaine de l'abstraction au détriment de l'implication du lecteur, et tandis que le fil rouge devrait rattraper ça avec une quête, un but, à la place il se fait décapiter au profit d'un énième récit indépendant qui doit démontrer telle chose sans même se soucier de la cohérence d'ensemble. Pour être plus concret :
Ialda a écrit:Nourrissant un faible coupable pour les romans à énigme, ou bien encore possédant une structure intéressante, pardon si j'ai survendu le truc. Désolé que tu es perdu ton temps
J'aime les romans à énigme, les romans qui demandent un investissement, ce que L'usage des armes ne requière pas vu qu'il faut le prendre de haut, sans compter qu'il n'y a aucune énigme à résoudre. (Le but d'une chute, c'est que tu ne dois pas la voir venir et quand on te tease depuis le début, il est impossible de laisser passer des indices.)
De mon côté, je crois que c'est lire des visual novels qui me rend toute structure prévisible insupportable. Je déteste cette propension chez les écrivains de VN à choisir la facilité en se basant sur une structure redondante ou prévisible. Le dernier yaruge que j'ai terminé, tu peux prendre les galeries CG de deux routes et tu verras en les superposant que les scènes de cul sont identiques quasiment à la position près ! Je peux te dire que gamin, j'ai bouffé du livre dont vous êtes le héros alors là, ça devient insultant.
Et tu n'as pas à t'excuser parce que si tu remontes quelques posts en haut, tu verras que je l'ai commencé l'année dernière quand je faisais mon ouin ouin. Vous m'avez juste donné le coup de pouce pour reprendre le chantier.
Ialda a écrit:Là par contre, je dois m'inscrire en faux : c'est beaucoup plus lisible qu'un Dan Simmons qui s'amuse aussi à multiplier les intrigues parallèles et coupe à chaque fois en plein suspens. C'est juste crevant à lire.
Tu dis que c'est bien parce que c'est moins pire que le pire ? Pas très convaincant.
Si seulement il y avait eu un peu de suspense, justement...
Pour la peine, j'hésite entre du Heinlein pécho au pif dans une bouquinerie, La Tour de Babylone de Ted Chiang ou le fameux Spin de Robert C. Wilson. Bref,de la SF qui ressemble à de la SF.