Je ne devrais plus jamais avoir le droit de toucher une console, et laisser ça aux tru gamerz.
C'est pour éviter de passer pour un espèce de nazi du jeu vidéo que je m'étais abstenu d'intervenir, mais je peux pas laisser l'
élite être représentée par un troll tentaculaire et sa mère. Elitiste, d'accord, mais avec classe s'il vous plait.
Si y'a quelque chose qui me dérange vraiment dans ton message, c'est ça :
n'ont pas forcément envie de se taper les gloires du rétrogaming vingt ans après tout le monde...
Parce que ça sous-entend que ça serait une plaie. Y'avait déjà un peu cette idée dans le message de Natth qui disait qu'elle n'aurait pas le courage de se payer des heures de scènes piliers de glace (sur lesquels il ne faut sauter qu'en de très rares occasions, l'élément de game design du pilier de glace étant qu'ils glisseent jusqu'à toucher un autre objet. Un coup classique du jeu d'aventure qui est utilisé d'une manière assez ingénieuse dans
Alundra). On y entend que ça serait un peu pénible et pas divertissant, quand même. J'en accepte l'augure venant d'un non-initié, mais ça m'emplis
d'une tristesse infinie.
A mes yeux, le
retro gaming n'est absolument pas inaccessible. Un de mes exemples préférés, c'est
Lemmings. C'est rigolo, c'est joli, c'est intuitif et facile à prendre en main mais c'est aussi un jeu qui peut se montrer d'une difficulté réellement effrayante, avec un
gameplay vraiment bien huilé. Si ce jeu peut donner l'impression qu'il demande faire partie de l'élite, c'est parce que la-dite élite a tartiné l'esprit du monde entier avec un
bulllshit sur son
skill. En prenant le temps de réellement aller jouer au jeu, on se rend compte qu'il a été pensé et conçu pour faire progresser le joueur, avec des tableaux conçus autours de stratégies particulières qui soulignent différents aspect du jeu jusqu'à en arriver à des énigmes plus corsées, qui demandent d'être résolues avec des moyens plus limités. Mais ça ce stade, le joueur n'est selon toute vraisemblance plus un joueur lambda et est déjà armé contre toutes les crasses que le jeu va essayer de lui lancer à la tronche sur fond de
chipt-tune cool et de
remix de musique classique des plus kawaii~~ du monde. C'est bien le
puzzle game, le peu d'enrobage rend la manière dont le jeu est pensé plus apparente, puisque résoudre l'énigme proposée revient à déchiffrer les codes du jeu de manière encore plus directe que dans un jeu de plate-forme ou pire, un jeu d'aventure.
Et ce dont on se rend compte en regardant bien, c'est que ce que le
hardcore gamer ta mère prend pour son talent au jeu vidéo est en réalité le résultat d'un
game design correctement pensé. En plus d'installer des mécaniques propres, beaucoup de jeux posent des codes visuels plus généraux qui seront reconnaissables en un clin d’œil (un item à l'effigie de ton héros est certainement une vie supplémentaire, principe qui marche de
Megaman à
Thunder Force). Si ce même joueur aborde un nouveau jeu qui réutilise des codes déjà assimilés, il va avoir l'impression de passer tous le obstacles les doigts dans le nez alors que le jeu lui-même fait une grande partie de boulot. Mais si ce même jeu apporte un détail qui peut changer la donne, tous le skillz du monde ne va pas l'empêcher de se casser la gueule. Et plus y'a d'assurance, plus la gaufrage sera majestueusement pathétique. Ca va me permettre de réutiliser (un peu) ce pour quoi ce sujet existe : hier j'ai reçu
Etrian Odyssey 2 et y'a pas à dire, c'est de la gaufrette de qualité.
Dans le genre jeu qui aplatit toute notion de talents du joueur, il s'impose assez grandement. Pour donner un ordre d'idée, j'avais juste battu le dernier boss du premier jeu, qui est un emmerdeur de rang cosmique à la mauvaise manie de retourner la situation à son avantage en un seul tour alors même que ça faisait cinq minutes qui tu lui mettais la raclée de son existence. Après avoir réussi ce que certains être à juste titre un combat entre la témérité, la perte de temps, la stupidité profonde et sans doute un cruel manque d'attention, je me suis dis que l'aventure c'était dans le poche et que je pourrais explorer le deuxième labyrinthe comme un héros. Résultat : premier
game over en moins de cinq minutes. Et encore, là je compte la création de personnages.
Etrian Odyssey, c'est une série qui est réputé difficile et dont le noyau est plus dur que le titane mais, au final, le pire des
n00b n'aura pas plus de mal à survivre qu'un joueur expérimenté. Parce que cette difficulté n'est pas question des compétences du joueurs mais d'un design qui veut te voir mort, quitte à employer les pires truanderies imaginables (genre, faire apparaitre aléatoirement un monstre bien trop puissant pour ton niveau pendant la récolte d'objet, phase essentielle du jeu puisque c'est ton gagne-pain principal). Il n'y a rien à faire et le jeu même passe son temps à répéter que s'enfuir en hurlant comme une fillette est tout simplement la stratégie de ceux qui survivent. C'est pensé de manière tellement impitoyable que tout le
hardcore gaming du monde passe pour une vaste plaisanterie.
D'ailleurs, toi qui parlait de tension dramatique dans le jeu vidéo,
Etriand Odyssey est certainement un des jeux qui réussit les plus grand tour de force à ce niveau et je pourrais me baser sur ce titre seul pour pouvoir affirmer que la difficulté dans un jeu vidéo est un vecteur de narration d'une efficacité rare. Ce moment où le jeu te dit que la bête qui te regarde dans le blanc des yeux n'est pas de celles que l'on peut combattre, là, il y a une véritable tension dramatique avec un véritable enjeu. Tout ces moments où le jeu s'arrête pour te dire qu'une créature rode dans les parages ou que les secret du labyrinthe se doivent de rester dans le labyrinthe ne marchent que parce que tout ce que tu as vu jusqu'à maintenant confirme cette impression de danger et te faire ressentir concrètement que tu es où tu ne devrais pas être. C'est pas les quelques instants de narration écrite qui font ça, c'est le jeu dans son ensemble qui créé ça, avec
ses musiques, ses paysages bizarres, son bestiaire d'un autre monde et son intention palpable de te voir ton armée de lolis se faire massacrer à la moindre occasion (cherchez pas, je sais que vous aussi avez choisis la guérisseuse avec ses chaussettes rayées roses bleues).
J'oblige personne à jouer à quoi que ce soit sous prétexte que ce serait le véritable
gaming. Mais c'est de mon devoir de te dire que ne pas s'y essayer c'est passer à coter de quelque chose. Je cite pas
Alundra en boucle parce que ça va me donner des
cool point auprès des vieux de vielle, mais parce que c'est mon jeu préféré que je préfère, que j'estime (à juste titre) que c'est un chef-d’œuvre sur tous les tableaux. Du coup, laisser même sous-entendre la possibilité que ça ne serait qu'une réussite circonstancielle de vieux con élitiste qui ne serait qu'une expérience pénible pour un être humain normalement constitué est au-delà de mes capacités.
Si tu veux un exemple qui pourrait te parler, ce que tu proposes est à mes yeux exactement la même chose que tous ces grand amateurs d'animation japonaise qui disent ne pas aimer les robots géants ou que ce n'est pas fait pour eux. Bien sûr qu'il faut éprouver un minimum d'intérêt pour les vieux consoles, mais je peux te jurer que ce qu'ils ont à offrir est déjà accessible au premier venu.
L'arcade en est la preuve (presque) vivante : c'est le sommet du jeu vidéo dans ce qu'il d'immédiat et c'est sur ce support que tu vas trouver parmi les jeu le plus impensablement compliqués qui existent. Essaie juste de te renseigner sur les mécanique des
gameplay d'un
DoDonPachi Ressurection pour constater à quel point c'est avancé dans le domaine du délire. Pourtant, l'arcade est aussi le jeu auquel tout le monde joue par excellence, puisque c'est publique et qu'il suffit de mettre une pièce dans la machine pour pouvoir faire une partie. Je en sais plus qui avait fait un billet sur le fait que le japonais moyen mettait sa race au
gamer occidental moyen dans n'importe quel jeu de
versus fighting (Exelen, peut-être ? C'était un article vachement rigolo qui faisait le tour de la population habituelle d'une salle d'arcade au Japon). C'est pas parce qu'ils ont plus de
skill, c'est juste parce que les salles d'arcade sont plus accessibles et un mec qui va aller titiller un
joystick en rentrant des cours (ou du travail) et se fritter avec tous le quartier sur sa borne d'arcade. Une manière assez raisonnable d'utiliser sa petite monnaie.
Au final, c'est peut-être plus accessible de manière occasionnelle que ne le serait un jeu cinématographique qui te pousse à tout faire d'une traite (comme un film).
Pour conclure, je dirais que voir une joueuse PC qualifier les joueurs console de sale cons élitistes est un grand moment pour moi. Toutes ses années d'oppression mais le jeu en valait la chandelle : je jubile très fort.
Et
Mass Effect est plutôt sympathique, mais je lui préfère mais jeux d'aventures et d'exploration avec de gros boss pas beaux à la fin du donjon. Et comme la génération actuelle n'est pas très généreuses dans le genre, je me donne le droit de râler si j'ai envie quand j'en ai envie.