de Zêta Amrith le Dim 19 Sep 2010, 02:25
Comme la plupart des anime de Takahashi, la principale thématique de Gasaraki est l'ambition, la quête du pouvoir d'un homme ou d'une pré-oligarchie, qui finissent par dégénérer. A travers les incursions du mystique et du folklore dans la série - qui sont sous-entendues dès le premier épisode histoire de relativiser le décalage - le réalisateur essaie de mettre en parallèle deux prises de pouvoir situées à des périodes différentes du Japon ; et de prétendre par là que si la surface des choses change, les mêmes structures mentales et auto-représentations de la nation japonaise existent à travers les âges, enfouies sous les systèmes qui défilent les uns après les autres. Par la suite, Takahashi a lui-même concédé qu'il n'avait pas réussi à transmettre le propos qu'il souhaitait au public - disons le peu de public resté après la première semaine, d'une aberrante complexité dans le cadre d'un anime de robots.
La toute fin, effectivement décevante sur le plan de la résolution, sent quand même à plein nez le vingt-sixième épisode amputé par les sponsors faute d'audimat, et la solution d'urgence qui va avec. Je n'ai pas l'info pour le corroborer mais... enfin, globalement, Gasaraki souffre surtout d'être trop riche : c'est à la fois un anime de guerre, la vie d'une famille aristocratique, un plaidoyer pour l'indépendance militaire du Japon, une débauche d'effets real robot pour otakus hardcore, une leçon d'économie spéculative, une histoire d'amour platonique, un récit brassant mystique, légendes et SF... des motifs qui parviennent à peu près à co-exister mais qui des fois se court-circuitent les uns les autres.
L'anime le plus real robot à ce jour est probablement FLAG, du même réalisateur.
Moins détaillé, moins centré sur les machines, en 3D qui plus est, mais sans aucun hors-piste.