de Gemini le Dim 14 Mar 2010, 12:32
Ce tome 5 commence par le plus grand classique du cinéma de Georges A. Romero ; quelques personnes ont réussi à trouver refuge dans le temple du capitalisme moderne : un centre commercial. Ici, nos héros se retrouvent confrontés à un nouveau groupe - loin d'être aussi organisé et fiable que celui qu'ils viennent de quitter pour partir à la recherche des parents de deux d'entre eux - et la tension monte entre les rescapés.
Ce que j'ai trouvé bizarre dans le premier chapitre, c'est qu'il me donnait l'impression d'avoir loupé un épisode : le précédent tome s'achevait par les personnages se dirigeant vers le centre commercial, tandis que celui-ci commence en nous montrant une situation déjà établie, où notre groupe de lycéens a très bien compris à qui il avait affaire... Cette entame est à l'image de l'ensemble de ce volume 5 : je l'ai trouvé bancale, avec une narration à ce point éclatée que j'en arrivais à mettre en doute la qualité de la traduction, tant les discussions entre les personnages semblent parfois n'avoir ni queue ni tête. Cette partie de l'histoire privilégie une montée de tension par rapport à l'action (même si elle reste présente), mais les auteurs paraissent avoir plus de mal à gérer cet aspect que les scènes de baston avec des crânes éclatés et des petites culottes apparentes. Dommage...
Mais ce qui est encore plus dommage, c'est que nous en sommes arrivés à la fin de ce manga. Quoi ? Comment ? Pourtant, il reste encore énormément de choses à raconter ! Oui, mais le tome 5 est sorti au Japon en Septembre 2008, et depuis plus rien. Voilà qui est terriblement frustrant : c'est bien gentil d'offrir aux lecteurs une situation impossible à surmonter, mais nous ne saurons peut-être jamais comment les personnages vont évoluer... En même temps, les auteurs reprennent les poncifs du film de zombies à la sauce japonaise, et après le passage dans le centre commercial, normalement, il y a la fuite en avant et la disparition progressive du groupe ; sans compter que comme le format film est limité dans le temps, la plupart s'achèvent sur des fins très ouvertes, ce qui évite de voir les personnages principaux sombrer dans le désespoir en comprenant qu'eux-mêmes n'ont aucun moyen de s'en sortir (s'ils survivent jusqu'à la fin du film). A bien y regarder, les œuvres allant plus loin dans le temps et dans la survie ne sont pas nombreuses, et vu ce qu'il nous a offert jusque-là et l'ampleur de la catastrophe, je vois mal les auteurs de Highschool of the Dead tenir le coup sur la longueur.
J'ignore si l'absence de publication au Japon est la conséquence d'un manque de succès (ce n'est apparemment pas le cas) ou de l'incapacité des auteurs à trouver des solutions aux problèmes qu'ils ont mis en place dans leur manga, mais la récente annonce d'une adaptation en anime va peut-être donner un coup de fouet à la licence et relancer la parution.
En attendant, si j'avais su que Highschool of the Dead se terminait de manière aussi brutale, je ne l'aurais peut-être pas commencé...