J'ai vu le 7e film de
Kara no Kyoukai, et comme pour ses 6 prédécesseurs, j'ai apprécié dans l'ensemble cet univers sombre, tortueux, mystérieux, glauque, et très violent par moment.
Je salue le travail apporté sur les décors urbains, l'animation (surtout les combats au style plus que remarquable) et aussi la musique. Pour moi, KNK sonnait comme la découverte des oeuvres de Kajiura et de Kalafina, et j'ai été charmé par l'OST des films. Mention particulière pour
Oblivious,
Aria et
Splinter, et surtout prix spécial pour le thème de Shiki, une pure merveille dont je ne me lasse pas d'écouter les différentes versions proposées.
Du côté des personnages, je dois reconnaitre que, d'entrée de jeu, Shiki dégageait à mes yeux un charisme et une classe folle, ajoutée à cela une aura de mystère qui la rendait très attractive et intéressante. Dès le premier film, je me suis fait à l'idée que ce n'était pas une humaine normale malgré son apparence. La séquence où elle se tranche le bras gauche pour échapper à l'emprise de l'esprit maléfique, et le fait que la magicienne Aozaki puisse le lui changer aussi facilement, m'a fait accepter rapidement l'idée que Shiki était surhumaine. Dès lors, le fait qu'elle bondisse de 20 mètres entre 2 toits d'immeubles, qu'elle se réceptionne sans difficultés d'une chute de plusieurs étages ou qu'elle soit aussi dangereusement virevoltante lors des ses danses du poignard aussi aussi magnifiques que mortelles, ne me surprenaient guère ...
Le deuxième film a levé une partie des mystères au sujet de sa personnalité, et le quatrième film avec l'avènement des
Chukoshi no Magan, fut pour moi comme un aboutissement. Entre ce nouveau pouvoir, le thème musical
Aria et le premier grand rôle d'importance d'Aozaki, je pense que ce 4e film restera mon préféré. Et quelle joie de voir Shiki activer ces yeux à volonté et passer d'un noir impavide à un bleu brûlant d'une intensité jamais vue. Le film 5 m'a également plu avec le véritable ennemi qui accepte enfin de tomber le masque, tout comme il m'a dérangé avec ses nombreuses scènes à répétition qui sont pour le moins déroutantes. Je ne m'explique toujours pas comment Shiki a pu se laisser enfermer dans la structure de l'immeuble crée par Araya, alors qu'elle semble avoir la possibilité de s'en libérer selon son bon vouloir. Quant au 6e film, même s'il était amusant de découvrir le personnage d'Azaka et de la voir travailler en équipe avec Shiki, cela reste l'épisode qui m'a le moins captivé.
Je reconnais aussi avoir encore du mal à cerner la personnalité de Shiki, ou plutôt ses personnalités. Ce n'est que lors du 4e film que j'ai compris qu'il y avait plusieurs Shiki en Shiki. Cet aspect d'importance m'avait notamment échappé dans le 2e film.
Pour les autres personnages, je dois avouer que par rapport à Shiki qui supporte souvent tout l'intérêt de l'histoire de l'histoire sur ses épaules, les autres personnages m'ont semblé secondaires. Même si le personnage de Mikiya Kokutoh est plus présent et plus dynamique, je n'arrive pas à le voir comme un héros principal. Pourtant, il a un sacré mérite de ne pas s'être fait tué alors qu'il en a eu l'occasion bien plus d'une fois. Je ne le crois pas aussi bête et naïf qu'il n'y parait au premier abord, je pense plutôt qu'il a une grosse force mentale pour affronter toutes ces épreuves et évoluer dans un tel environnement surnaturel qui lui échappe, d'autant plus qu'il est le seul humain normal dans cette aventure et ne pratique pas la magie.
Quant à Aozaki Touko, elle est à la fois un coup de coeur pour le charisme qu'elle dégage et pour ses performances lorsqu'elle donne la pleine mesure de ses pouvoirs et de ses connaissances, mais elle est aussi une petite déception car elles ne les utilisent pas assez souvent à mon goût. Pourtant, à chaque fois, j'ai trouvé ses démonstrations éblouissantes.
Pour le reste, en dehors de ce trio, les autres personnages, qu'ils soient bons ou méchants ne m'ont pas beaucoup marqués. Mais je me suis plu à retrouver les nombreux clins d'œil aux autres œuvres de
Type Moon que j'ai eu l'occasion de visionner. Outre les petites scènes d'avant-film dans la salle de projection avec Neko-Arc, j'ai relevé pas mal de références :
- Aozaki Touko est la soeur de Aozaki Aoko, la magicienne qui remet les lunettes annulant les effets des
Chokushi No Magan au petit Shiki Tohno dans
Tsukihime- Azaka Kokutoh enfant avec ses
twintails, est la copie conforme en miniature de Rin Tohsaka (
Fate/Stay Night)
- Enjou Tomoe est un véritable clone de Shiro Emiya (
Fate/Stay Night)
- Lio Shirazumi me rappelle le vrai Shiki Tohno, celui qui se fera posséder par Roa dans
Tsukihime- Mikiya Kokutoh est on ne peut plus ressemblant au Shiki Tohno officiel de
Tsukihime, alias en réalité Shiki Nanaya.
Et pour les clins d'œil à d'autres animes, je n'ai pas pu m'empêcher de voir du
Evangelion durant les scènes d'introjection dans l'esprit de Ryougi Shiki dans le 4e film, mais là, cela relève d'une appréciation beaucoup plus suggestive ... ^^
Pour en revenir à ce 7e film, comme beaucoup, j'ai trouvé qu'il trainait un peu trop en longueur vers le milieu. J'ai même failli m'endormir ^^'. J'ai bien apprécié l'éclaircissement apporté sur les circonstances qui ont envoyé Shiki à l'hôpital. Et pour le final, Lio Shirazumi ne fait pas vraiment un méchant très impressionnant malgré ses capacités, j'ai même tendance à le voir plus comme une victime d'Araya. En fin de compte, sa folie semble l'affaiblir, plutôt que le renforcer. La séquence où il bave de tout son être sur Shiki m'a même déplu.
Quant à la conclusion du film, l'expression "
tout ça pour ça ?", est également passé dans ma tête. Et pour le happy end, je trouve que le ciel bleu azur et les cerisiers florissants tranchent beaucoup trop avec l'ambiance glauque et les immeubles assombris par la nuit qui nous ont été présenté tout au long des 7 films.
Mais pour le reste, j'ai vraiment apprécié ce 7e film, tout comme l'œuvre dans son ensemble, et j'ai hâte que paraisse un éventuel 8e film car j'en redemande ...
