

(couverture du premier volume, première édition et réédition 2008; il y a un mieux non ?)
Etudiant fauché, Suekichi apprends un jour que son grand-père décédé lui lègue sa collection de timbres, estimée à plusieurs millions, à condition que celui-ci réussise ses études, se trouve une fille à épouser et devienne un honnète et productif citoyen Japonais. Autant dire que le coup est dur pour notre héros, qui était de son côté tenté par les aléas de la vie d'artiste heureux (mais misérable) au sein de la petite troupe de théatre indépendant tenu par ses amis. D'autant plus quant la mystérieuse Aya vient ajouter à sa confusion en se mettant à squatter sans vergogne l'appartement et la vie de ce dernier, jouant de ses charmes dans le but peu avouable de faire main basse sur le magot...
Les mangakas japonais ont un talent indéniable pour évoquer la vie quotidienne dans ce qu'elle peut avoir de plus ridicule et de plus cru, mais également dans ce qu'elle recèle de poésie et d'émotion. A travers les tracas de tous les jours de cette galerie de personnages déjantés que ne renierait pas Rumiko Takahashi, c'est à une jolie évocation mélancolique du temps qui passe que Naoki Yamamoto nous convie là. Alors oui, les nombreuses scènes chaudes qui parsèment ce manga ne plairont pas à tout le monde et réservent ce titre à un lectorat mature; de même pour le graphisme qui risque de provoquer un rejet brutal chez le nouveau fan qui n'a jamais ouvert de manga vieux de plus de dix ans avant celà. Ceux qui sauront faire fi de ces quelques caveat auront là un titre qui a su garder intact son charme, sa fraicheur et sa spontanéité au fil des années. Merci donc infiniment à Tonkam pour cette réédition tant attendue (et un peu inattendue) d'un des premiers mangas qu'ils aient édité dans notre beau pays, et qui mérite largement d'être (re)découvert.
A noter qu'il existerait aussi une OAV en deux épisodes, produite par le studio Knack au début des années 90s. Si quelqu'un l'a déjà vu et voudrait poster un avis, you're welcome
