Bon essayant vainement de cultiver la flamme vacillante de la Brigade Mechaphile, étouffée par des décennies de productions
Gundam pourries, j'ai rattrapé deux courts anime de robots récents.
AMAIM Ultra SteelLe chant du cygne de Sunrise Beyond (et par là même de la dernière structure portant la mention "Sunrise" au fronton) consiste en six courtes ONA, qui une fois cumulées représentent une OVA au format standard de 40 minutes et des poussières. C'est un spin-off de la peu mémorable
AMAIM, aux enjeux survolés et factices, et qui ne se cache pas d'endosser le rôle de gros spot publicitaire pour les tous nouveaux model-kits de chez Bandai. Inutile de chercher un scénario là-dedans, rien que des tropes paresseux issus de la série principale : traumas à deux balles, victimisation des Japonais etc... L'argument est purement mechaphilique avec de longs combats animés en 2D qui permettent à Masami Ôbari, aka la Légende, de montrer (une dernière fois ?) ce qu'il a sous la semelle. Est-ce que ça vaut le coup ? Non, mais à l'instar d'un
Votoms Case Irvine, le matériel vire au
metal porn dessiné et un féru de gros robots japonais ne peut pas rester complètement froid ou insensible à cette débauche stylistique traditionnelle, supervisée par le maître en personne juste avant la reddition
Bravern.
BULLBUSTERMêlant récit de robot et cadre entrepreneurial, l'anime de NUT succède quelque part à des titres comme
Dai-Guard ou
Robotics;Notes. Il empile les maladresses (invraisemblances multiples, design inepte des créatures mutantes) mais il faut lui concéder une certaine originalité, en ce qu'il n'accorde finalement que très peu d'importance aux combats mécanisés. L'idée est plutôt de valoriser la PME japonaise, figure populo-patriotique montrée comme unité de production au sein de laquelle morale et vérité comptent encore, par opposition aux
keiretsu ou aux multinationales que la cupidité dispute à la dissimulation. Il y a un motif intéressant présent dans les lignes de l'anime, de ceux qui mériteraient une meilleure rigueur narrative. Car tel quel
Bullbuster est affaibli par son traitement très typique de la production japonaise contemporaine : un sentimentalisme qui ne débouche sur rien, des situations justifiées par des couches superposées d'explications plutôt que par une logique simple... Les bonnes intentions et la salutaire décision de tenter un truc différent de la sempiternelle formule
Sunrise Bandai Namco ne suffisent pas toujours à marquer l'essai. On est quoiqu'il en soit assez loin de l'abomination décrite sur /m/, devenu vrai trou à merde depuis que
Gundam y a monopolisé la parole.
