J'ai lu ce numéro de Otomo : il est vraiment excellent.
Même si on apprend pas grand chose d'inédit dans le dossier consacré à Buichi Terasawa, celui-ci n'en demeure pas moins fort bien écrit et véritablement passionnant et met bien en lumière les sources d'inspiration de Buichi Terasawa pour créer son oeuvre majeure.
Le dossier consacré à
Cobra quant à lui est absolument fantastique, l'auteur analysant à la perfection les raisons pour lesquelles la série animée de 1982 réalisée par Osamu Dezaki et Yoshio Takeuchi est un chef d'oeuvre immuable et intemporel.
En revanche, autant je savais que Buichi Terasawa a détesté le film d'animation de "Cobra", autant j'ai été stupéfait d'apprendre que le studio Tokyo Movie Shinsha ne l'avait pas informé de la production d'un film adaptant sa première oeuvre majeure et qu'il l'ait appris complètement par hasard dans un journal !
Je ne sais pas toi Guwange, mais ce qu'il a vécu et ressenti à ce moment là fait écho à qu'ont éprouvé René Goscinny et Albert Uderzo quand ils ont découvert qu'un film de
Astérix le gaulois a été réalisé à leur insu et sans leur aval et qu'ils ont été catastrophé par le résultat final qu'ils ont trouvé lamentable !
Pour les adaptations animées suivantes on peut faire un parallèle entre les trois auteurs : Buichi Terasawa s'est énormément impliqué dans la production de la première série animée télévisée, largement plus fidèle et respectueuse de son manga et dont il a été infiniment plus satisfait, et de leur côté Goscinny et Uderzo ont réalisé le film d'animation
Astérix et Cléopâtre adaptant leur album et qui s'avèrera beaucoup plus drôle et réussi que le précédent film.
Après la différence, c'est que le premier film de
Astérix est médiocre tandis que le film de
Cobra en dépit du fait qu'il soit une très libre adaptation du manga de Buichi Terasawa n'en demeure pas moins un long métrage magnifique, superbement réalisé pour l'époque et à l'ambiance onirique hors du commun.
Tu fais bien d'évoquer le 12e épisode de la série TV originale qui m'a fortement marqué étant enfant quand je l'ai découvert sur Canal + en 1985. Le fait que Sandra devienne une géante grâce à l'arme suprême, traque sans relâche Cobra pour l'abattre et qu'elle se laisse consumer par la folie (elle en vient même à tuer ses "femmes de main" et à trahir plusieurs membres de la Guilde des Pirates de l'Espace) rend cet épisode mémorable.
En fin de compte c'est vraiment le sens de l'observation et la perspicacité de Cobra qui lui permettront de triompher de la terrible Sandra...
Et comme d'habitude avec notre héros, même dans les situations les plus délicates, il arrive toujours à plaisanter et à nous gratifier de blagues très drôles de son cru. Je pense au moment où Sandra brandit l'arme suprême qui est un oeil incrusté dans un oeuf, notre blondinet préféré taquine son ennemie borgne lui annonce alors "Hé, hé, mais avec cet oeil, tu as maintenant deux yeux comme tout le monde !"
Parmi les épisodes majeurs de la série, je citerai justement celui qui a lancé la première grande saga de Cobra, le 3e épisode introduisant deux personnages majeurs : Jane la chasseuse de prime soeur ainée des soeurs Royal et le terrible Homme de Verre alias Crystal Boy.
On voit Cobra quitter nonchalamment le cimetière en ayant demandé "gentiment" la permission à l'Homme de Verre de s'en aller, ce dernier accepte puis ordonne à ses hommes de l'abattre. Les pirates le traquent, Cobra esquive leurs tirs et
LE moment où il retire son bras artificiel pour dégainer son Psychogun et tue tous ses poursuivants est mythique tant Dezaki parvient à rendre iconique ce passage clé et à le rendre très impressionnant. Et ensuite l'Homme de Verre prit de stupeur quand un de ses hommes agonisant lui déclare que leur ennemi a un Psychogun, le futur némésis de Cobra déclare "Il avait longtemps disparu, mais c'était la seule personne sur Terre à avoir un Rayon Delta. Cobra... Cobra n'a pas été tué !"
On soulignera aussi que Jane a su profiter de la confusion générale pour frapper le pirate qui la gardait et à lui échapper.
Cet épisode est un joyau de mise en scène, magnifiquement animé qui plus est !

Edgar, Edgar, prince de la Cambriole...