Bodycount
Scénario: Kevin Eastman
Dessins: Simon Bisley
Midnight une jeune femme traquée sans relâche par un tueur ainsi qu'un fou de la gâchette du nom de Johnny.
Elle tombe complètement par hasard sur Casey Jones et Raphaël.
Elles leur demandent de l'escorter et de la protéger jusqu'à ce qu'elle soit arrivé à destination.
Si Casey est ravi de le faire, Raphaël l'est nettement moins...
Ce comic book crée par l'un des pères des Tortues Ninja ainsi que par l'un des dessinateurs de comics les plus fous et déjantés de l'industrie et on pouvait légitimement s'attendre à un résultat survolté... Et c'est bel et bien le cas et encore c'est un euphémisme !
On ne va pas se mentir, le scénario n'est clairement pas le point fort de ce titre tant il est simpliste et basique.
Toutefois, le fait que Bisley y ait participé avait énormément éveillé mon intérêt (sans oublier bien sûr Kevin Eastman).
Aer connaît très bien le bonhomme étant donné qu'il fut l'un des meilleurs dessinateurs de l'un de ses comics favoris, Judge Dredd. Et il est encore à ce jour l'artiste qui est le mieux parvenu à rendre pleinement la démesure du personnage de Lobo, le célèbre chasseur de primes dans le génial Lobo: Portrait of a Bastich.
Et bien là... Mon dieu, il s'est complètement lâché et défoulé ! Ses cases regorgent de personnages arborant des expressions faciales complètement délirantes, hallucinantes, à tel point qu'on à l'impression que ceux-ci vont avoir un décrochement de la mâchoire !
Ses délires graphiques ne sont pas sans rappeler ceux du dessinateur Sam Kieth qui lui aussi excelle dans le dessin totalement perché et sans retenue.
A ce titre les gunfights nous en mettent plein les mirettes !
Et c'est aussi à ce jour, la BD la plus violente des Tortues Ninja qu'il m'ait été donné de lire (même si Leonardo, Michelangelo et Donatello sont absents). Il y a des hectolitres d'hémoglobine qui dégoulinent et nous éclaboussent littéralement à la figure dans presque chaque duel et combat jalonnant le récit, l'oeuvre ne fait vraiment pas dans la dentelle !
Raphaël se montre à ce titre particulièrement bestial et sauvage, cédant totalement à ses instincts de combattant les plus primaires et ne faisant qu'une bouchée des malheureux bandits qui auraient l'outrecuidance et la folie de s'en prendre à lui et il éprouve une joie délectable à employer des flingues en plus de ses saïs habituels (
Un des seuls reproches que je ferai est la sous exploitation de Casey Jones: à l'exception du début où il se marave la tronche avec un colosse et de la fin où il se sert de ses battes de baseball et de ses clubs de golf pour tabasser des bandits et aider son pote Raph, on le voit peu passer à l'action.
Ce sont surtout Midnight, Johnny et Raphaël qui sont mit en avant. Midnight d'ailleurs arbore vers le dénouement une tenue hyper sexy et minimaliste nous rappelant que Eastman a été aussi le réalisateur du deuxième film d'animation Heavy Metal où l'héroïne portait une tenue tout aussi légère et suggestive !
En bref, Bodycount est un vrai bon exutoire et une bonne BD d'action qui défoule bien !
L'édition française de Vestron est de bonne qualité et on a droit à des pages bonus passionnantes où Kevin Eastman et Simon Bisley évoquent la genèse et le développement du projet et nous découvrons plusieurs croquis préparatoires.