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Snack Bar chez Léon : Venez parler sur tout et rien voir surtout de rien
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Zêta Amrith a écrit:Pour moi la question centrale c'est vraiment l'hyper-feuilletonnisme qu'a engendré de façon presque organique le streaming : c'est une vue de l'ego de croire qu'on peut créer un excellent film de plusieurs dizaines d'heures.
guwange a écrit:J'ai netflix dans ma tv mais je ne peux même pas trier par catégorie. La galère pour faire des recherches.
Dernièrement, sur netflix j'ai repris et terminé baki.
Et là, je ne sais pas encore quoi regarder.
J'ai essayé les premières minutes du premier épisode de la série de docu toys that made us.
Je pense que je vais me lancer sur shigurui.
Xanatos, toi qui suit les animes occidentaux, j'avais essayer 2-3 épisodes de seis manos, c'est un mix de mafia mexicaine mixé au vaudou saupoudré de kung fu.
Sinon, fin octobre tu auras blood of zeus.
Ialda a écrit:C'est également un phénomène que j'ai du mal à comprendre.
Zêta Amrith a écrit:Ialda a écrit:C'est également un phénomène que j'ai du mal à comprendre.
Je dirais que ça résulte du point d'intersection de la facilité, recherchée inconsciemment par tout auteur, et du format qui permet de s'y adonner. Si le feuilletonnant est longtemps resté l'apanage des soap-operas (la première inflexion dans les séries dramatiques est Hill Street Blues au début des années 80) c'est qu'ils étaient diffusés quotidiennement, donc à intervalles ultra-rapprochés ; le téléspectateur n'avait pas le temps d'oublier les évènements de l'épisode précédent et pouvait enchaîner avec le suivant sans jamais se perdre. Le streaming de Netflix et Amazon, ses "saisons" de huit-dix épisodes englouties en 48h, finalement c'est la même chose en plus condensé.
Il y a aussi eu une sorte de "gentrification" de la série TV après le vingtième siècle. On a fait croire à une génération de producteurs et scénaristes qu'ils avaient réussi à transformer des programmes primaires conçus pour y caser des pages publicitaires en oeuvres d'art dotées de toutes les libertés. Or, ce que nos présupposés nous cachent est que la plupart des grandes créations naissent d'avoir à dépasser la contrainte (économique, thématique), pas d'avoir reçu carte blanche ; avec de l'or on fait souvent du plomb, mais avec des ficelles on sait jamais... Du coup, on estime aussi qu'un formula-show n'est pas assez artistique... on ne peut paraît-il pas y rattacher de "vision". Quand bien même il s'agit du seul exercice reposant uniquement sur le story-telling intégral, donc sur la compétence pure du scénariste. On tient pour talent le fait d'aligner les high concepts ou les scènes de sexe supposées choquer Francois Fillon, mais le vrai talent c'est de rendre exaltant un show banal du style Les Rues De San Francisco, de conférer une profondeur à la simplicité. Ca donne Homicide, ça donne Deadwood.
Combien de personnes dans ton entourage te disent "Je ne regarde plus de films, juste des séries parce que les premiers on n'a pas le temps de s'attacher aux personnages". En creux ça parle comme remarque.
guwange a écrit:midnight gospel c'est un peu trop expérimental pour moi.
Ialda a écrit:Ce phénomène de gentrification qu'on retrouvait aussi plus largement dans ce qu'on a appelé plus largement le geek chic et le phénomène de prise de contrôle par les grosses industries de l'entertainment de ce qu'on appelle la culture geek ?
Quand on se souvient de la manière dont les séries ont trouvé une nouvelle légitimité artistique dans les 90s via des séries comme Twin Peaks, Les Sopranos ou Millenium, je trouve aussi dommage qu'on ait perdu cette tension entre contrainte et création qui faisait aussi l'intérêt de cette démarche de "contrebandiers" - pour le dire à la Thoret.
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