de Yo-Dan le Mer 15 Avr 2020, 00:17
Je suis loin d'avoir fait un retour sur tous les jeux auxquels j'ai joué ces derniers mois, mais je voulais revenir sur le cas de Yoshi's Crafted World, qui incarne à mes yeux ce que la collectionnite peut générer de pire quand elle ne sert qu'à ajuster artificiellement la durée de vie et adjoindre au forceps une dimension "challenge" tout aussi factice. En enlevant le "gras" des défis bidon et des stages à faire en mode "reverse" juste pour dégoter (aussi vite que possible) les trois chiens qui y ont été planqués, l'essentiel du jeu est pourtant vraiment bon. C'est inventif avec un level design au poil, relativement varié, pas aussi mollasson que d'aucuns voudraient le faire croire et les Boss seraient excellents s'ils étaient juste un peu plus coriaces. Pour couronner le tout, la DA fait indéniablement son effet, jusque sur la map. Cette simple conjonction d'éléments fait que le titre est très plaisant en ligne droite.
Mais Good Feel s'est certainement senti un peu court, alors le jeu multiplie les artifices pour nous contraindre à refaire les stages 2 ou 3 fois minimum, jusqu'à nous tirer laborieusement une trentaine d'heures, avec la carotte du niveau post-game à débloquer complètement. Du moins j'imagine parce que je ne m'efforcerai pas de trimer pour en avoir le cœur net. Encore eut-il fallu que ce soit amusant, mais là, je rends mon tablier : pas envie de passer encore dix heures à chercher des chiots ou autres babioles dans le décor, même pour ouvrir de nouveaux stages qui eux, semblent effectivement intéressants. C'est d'autant plus dommage que - histoire de me faire mal - j'ai relancé Yoshi's Island premier du nom, lequel illustre combien la meilleure formule est tout entière contenue dans la proposition initiale, laquelle n'exclue certes pas le ramassage parcimonieux d'items (fleurs, pièces rouges et PV), sans dévier pour autant de ce qui fait le sel d'un platformer : la plateforme. Pas des séquences de cache-cache par douzaines à plier en temps limité. Par ailleurs, je suis peut-être pris d'amnésie, mais je n'ai pas le souvenir que Wooly World sur Wii U tombait dans cet écueil.
Quant aux musiques, tout le monde l'a dit : la répétitivité du thème principal, resservi à foison, est une grossière erreur. Là aussi, rejouer à l'opus 16 bits rappelle combien il y avait mieux à faire, de ce point de vue.