Oh non, c'est fortement méconnaître la série 3D que de croire qu'elle est exclusivement destinée à un public enfantin, très loin de là.
Il y a un nombre incalculable de références culturelles et cinématographiques dont regorgent plusieurs épisodes faites à des classiques comme "Les Griffes de la Nuit", Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin", "la Mouche", uniquement perceptibles par des spectateurs adolescents et adultes. Et certains épisodes très légers et délirants en côtoient d'autres résolument sombres et dramatiques, quelques uns d'entre eux se terminant parfois très mal !
Le pulvériseur transformé en blob ayant perdu la faculté de communiquer, la pauvre Karaï transformée en femme serpent sous les yeux horrifiés de Splinter et Shredder...
Certains épisodes sont aussi bien plus violents qu'ils n'y paraissent comme
Splinter qui tue de sang froid le Roi des Rats afin qu'il ne menace plus jamais sa famile
.
De plus, certains personnages évoluent considérablement au cours de l'histoire comme Léonardo qui devient plus mature et responsable, réalisant l'importance primordiale d'être le chef de sa bande ou encore quand il sollicite l'aide de Splinter pour qu'il lui inculque des techniques qui lui permettraient de faire face à des situations inattendues. On peut penser aussi à Karaï très ambivalente et qui saura se remettre en question au fil du récit.
Même Shredder, pourtant cruel et impitoyable envers ses ennemis dévoile occasionnellement des facettes plus humaines de sa personnalité, et on sent qu'il aime sincèrement Karaï.
J'ai apprécié aussi le fait que Bebop et Rocksteady soient plus intelligents et moins stupides que dans la série des années 80 (enfin surtout Rocksteady), ce qui est le cas aussi des comics actuels de IDW qui leur rendent également leurs lettres de noblesse.
Il y a aussi beaucoup de clins d'oeil et d'hommages faits non seulement à la série animée de 1987, mais aussi au premier film live de Steve Barron et aux comics originaux de Kevin Eastman et Peter Laird.
D'ailleurs, j'ai l'impression que le staff de la série de 2012 est bien plus respectueux du dessin animé des années 80 que celui du film "Turtles Forever" (où celles ci étaient souvent tournées en ridicule).
Déjà, dans l'épisode où les tortues des années 2010 rencontrent celles des années 80, pour ces dernières, ils ont fait l'effort de reprendre les comédiens d'origine, ce qui a du faire fortement plaisir aux fans Américains de la première heure ! D'ailleurs, la scène où le Raphaël des années 80 critiquait la voix du Donatello des années 2010 m'a bien fait rire car ils sont tous deux interprétés par le même comédien Rob Paulsen !
Cela m'avait rappelé le court métrage des oeuvres de Rumiko Takahashi où Inu Yasha trouvait que la voix de Ranma ressemblait à la sienne, ce qui est normal, vu qu'ils sont tous deux interprétés par Kappei Yamaguchi !
La série de 2012 est beaucoup plus fine et subtile qu'il n'y paraît et propose plusieurs niveaux de lecture. Et, si, elle est extrêmement populaire auprès de nombreux enfants, elle jouit aussi d'une belle popularité auprès de beaucoup de fans adultes du fandom (elle est par exemple fortement appréciée et plébiscitée sur les forums de Mad Movies et de La Tour des Héros).
Edgar, Edgar, prince de la Cambriole...