Le parcours politique d'Akamatsu est cohérent compte-tenu de sa tendance à dénuder des corps prépubères (fussent-ils ceux de personnages immortels) dans un pays qui revient peu à peu sur sa tendance à présenter ouvertement des œuvres très tendancieuses s'agissant de mineures. Il est en mode "on peut plus rien dire". Je me demande même si sa volonté de ne mettre en scène que des immortels·elles dans UQ Holder ne vient pas justement de là : elles sont majeures, monsieur le juge.
Pour en revenir à la série elle-même. J'ai trouvé qu'il s'agissait d'un très gros bordel, dont le scénario savait rarement où il voulait aller. Ce dernier point n'étant pas déplaisant en soi. Le manga pouvait surprendre à tout moment en prenant une direction inattendue, ou en rajoutant une ellipse de plusieurs dizaines d'années au milieu d'un arc. Akamatsu ose tout et n'importe quoi, et c'est à ça qu'on le reconnaît, avec quelques idées pas dégueulasses au passage. Les origines de Gengorô Makabe, traitées vers la fin de la série, sont un régal que je me garderai bien de détailler. Disons seulement que le mangaka sait s'adapter à l'air du temps.
Néanmoins, je dois souligner le gros point faible de la série : c'est une fanfic de Negima. J'en veux pour preuve que UQ Holder n'est (presque) jamais aussi réussi que quand elle convoque les événements et les personnages de Negima. Les révélations sur la fin de Negima sentent bons le fanservice (je ne doute pas que l'heureuse élue était une des plus populaires auprès du lectorat - dont votre serviteur), de même que l'apparition sous forme de Deux Ex Machina de personnages cultes,... c'est extrêmement satisfaisant, mais à tel point que cela m'obligeait à réaliser que (presque) aucun passage d'UQ Holder ne me paraissait aussi gratifiant ou ne me donnait envie de pousser des cris de joie devant mon manga, que (presque) aucun protagoniste inédit n'était aussi flamboyant que ceux que le mangaka avait pris soin de développer sur plus d'une trentaine de tomes. UQ Holder ne sait pas où aller, lance de nombreuses pistes sans vraiment les exploiter, et en vient à devoir citer Negima pour maintenir l'attention du public. Ce n'est jamais désagréable à lire sur l'instant car suffisamment bordélique pour rester amusant, mais jamais au grand jamais aussi mémorable que Negima, à moins justement de faire apparaître les héros·ïnes de Negima. Et même là, ça reste un joyeux bordel pas toujours lisibles.
Je me demande si UQ Holder n'est pas ce qui se rapprocherait le plus du nanar en manga. Il y a des défauts évidents, mais aussi quelque chose de fascinant qui ne peut naître qu'à condition que l'auteur n'ait aucune idée de ce qu'il fait tout en restant persuadé du contraire. Le fanservice est malheureusement un tantinet trop cynique pour être compatible avec le nanar.
Toutefois, si Akamatsu a l'intention de se lancer dans les aventures de Kirie dans une autre dimension (même si ce serait une solution de facilité), je suis partant
