Tu fais bien de bumper. J'ai vu le film en avant-première et c'est pas très bon du tout.

Le film a un mal fou à iconiser son héros et son robot ou même son antagoniste. A aucun moment le film n'envoie une image ne serait-ce à moitié ou au quart aussi forte que celle de son affiche. Ce qui quand ton intrigue tourne autour de la découverte d'un Mazinger géant de la taille d'une montagne sous le mont Fuji
(c'est fou tout ce que les civilisations oubliées ont pu y cacher, un vrai dépotoir) sent plutôt le sapin.
Le scénario est une accumulation de clichés et les dialogues sont beaucoup trop lourds et lénifiants. A titre d'exemple dans les premières minutes du film Koji va "trouver" :
-Une fille enfermée dans un cristal...
-...aux cheveux bleus...
-...amnésique...
-...dotée de pouvoirs...
-...et qui l'appellera "maître" tout du long du film.
Et tout le film est à l'avenant. Les persos reviennent tous faire un coucou (sauf ceux de
Gueule de Rat, parce que ils sont les persos de
Gueule de Rat) avec des rôles plus ou moins importants. Il y a quand même quelques redesigns sympas comme Shirô et son faux air de Kururugi Suzaku.
Les combats manquent d'intérêt, parce qu'ils mettent en scène Mazinger ou Great contre des armées de
kikaijûs à chaque fois au lieu de duels tendus. La 3D assez plastique du film n'aidant pas malgré un
storyboard régulièrement inspiré. J'aurais aimé que les plans très
tokusatsu avec la caméra au sol pour filmer les machines soient plus nombreux, pour montrer qu'ils étaient issus d'une vraie volonté de mise en scène.
Même le combat final, dont je ne dirais rien, déçoit.
A la fin Sayaka, s'exprimant devant des journalistes, dit "
On fera mieux la prochaine fois.". De là à prêter ces mots au réalisateur il n'y a qu'un pas que je franchis allègrement.
Si on y cherche du
Mazinger "comme à l'époque", c'est sans doute satisfaisant. Quoi que,
Mazinger tai Ankoku Dai Shôgun était déjà de plusieurs degrés un meilleur film que celui là. Mais pour du
Mazinger en 2017, avec une vraie volonté de mettre à jour la série comme le montre le fait de la situer plusieurs années plus tard, ça ne peut être que décevant.
Aussi branquebalante qu'elle soit
Shin Mazinger était une série dotée d'une vraie vision de ce que devait être
Mazinger au XXIe siècle. Ici rien de tout ça, on continue de faire du
Mazinger comme on en a toujours fait. Le traitement de l'énergie photonique, qui reste l'énergie miracle du futur, dans un Japon post-Fukushima montre à quel point le film n'a rien à dire sur son époque.