
Attention SPOILERS
Et bien voilà...
Quatre ans après ses débuts, Souvenirs de Gravity Falls s'est conclu en février de cette année aux Etats Unis et les derniers épisodes ont été diffusés sur la chaîne Disney XD il y a deux semaines...
Est ce que le dénouement de la série a été à la hauteur ?
Et bien OUI et mille fois OUI !!!

Alex Hirsch s'est surpassé afin de nous donner une conclusion digne de ce nom à sa série, et, bien que ces derniers épisodes ne soient pas parfaits, leurs nombreuses qualités l'emportent incontestablement sur ses rares défauts !
Bill Cipher est parvenu à ses fins: après avoir dupé Mabel en ayant possédé le corps de Blendin le voyageur du temps, il a brisé le seul objet susceptible de l'empêcher de faire venir ses congénères dans sa dimension. Non seulement il fait sombrer dans le coma l'infortunée jeune fille mais en plus il fait déferler son invasion de monstres sur la ville de Gravity Falls !
Autant dire que le 18e épisode est apocalyptique: soit les habitants de Gravity Falls sont pétrifiés par le diabolique Bill et lui servent de trône, soit il transforme les gens en monstres hideux. Sans oublier que ses semblables sèment le chaos et la destruction dans le village en attaquant les rares rescapés.
Ce qui est bien aussi avec cet épisode, c'est qu'il accorde une place de choix à Wendy qui démontre une fois de plus qu'elle est l'un des meilleurs personnages de l'histoire.

Elle a échappé aux diverses transformations dont ont été victimes ses ami(e)s et sa famille et a pu subvenir à ses besoins. Elle accepte bien sûr sans hésitation de venir en aide à Dipper afin qu'il sauve sa soeur bien aimée. D'ailleurs, tout au long de l'épisode, Wendy se montre courageuse, héroïque, débrouillarde et forte: elle arrive même à mettre la pâtée aux complices baraqués de Gideon et à capturer ce dernier afin que Dipper lui fasse entendre raison !
On assiste même à des scènes visuelles complètement hallucinantes, telle que celle ci où Wendy et Dipper sont tour à tour victimes de métamorphoses délirantes: on les voit tour à tour se transformer en oiseaux, en héros d'animés japonais ainsi qu'en acteurs "live" !

Après moult péripéties, notre duo accompagné de Mousse (qui s'en est miraculeusement sorti et a voulu aider aussi Dipper) arrive dans la prison de Mabel... qui est très particulière, car celle ci est prisonnière d'un monde imaginaire dont elle refuse de sortir !
Wendy et Mousse sont victimes de leurs "tentations" et seul Dipper résiste face à ses illusions !
Ce passage du récit rappelle fortement les sirènes de l'Odyssée de Ulysse où celles ci envoûtaient les marins pour mieux les dévorer ensuite.
Le moment le plus captivant de l'épisode est le procès que Mabel fait à Dipper: les propos qu'il tient vis à vis de sa soeur jumelle afin qu'elle accepte la réalité sont d'une incroyable justesse, sans jamais être pontifiants ou moralisateurs... Et il arrive à convaincre sa soeur de quitter cette "geôle idyllique" et à délivrer Wendy et Mousse de l'emprise de leurs illusions...
Le dernier épisode est un vrai festival, puisque notre quatuor se réfugie dans le Mystery Shack et, non seulement l'Oncle Stan a bien entendu survécu, mais pratiquement toutes les créatures étranges qu'ils ont croisé au cours de leurs aventures ainsi qu'une poignée d'habitants tels que le vieux McCroquette ont pu se planquer dans la maison et ont échappé aux monstres de Bill !
A présent, il leur reste à sauver Stanford le frère jumeau de l'Oncle Stan qui est entre les griffes de Bill et à neutraliser celui ci une fois pour toutes !
S'ensuit une bataille dantesque au cours de laquelle le Mystery Shack est transformé en mécha et affronte dans un combat sans mercis l'ignoble Bill Cipher !
Arrive ensuite l'une des seules scènes décevantes de l'épisode: Toute la bande forme un cercle qui dégage une énergie pouvant anéantir Bill... Mais les jumeaux Stanley et Stanford se querellent et brisent le cercle !
Certes, je peux comprendre la rancoeur de l'Oncle Stan, car il s'est démené pendant plus de 20 ans pour faire revenir son frère dans notre monde... Mais ce n'était vraiment pas le moment, là, le sort du monde était en jeu, et ils auraient pu attendre d'avoir réglé le compte de Bill et résoudre plus tard le différend qui les opposaient !
Comme de bien entendu, Bill pétrifie quasiment tout le monde, les frères Stan sont emprisonnés dans cellule et après ils traquent nos deux héros.
Et c'est ensuite que l'on assiste à l'une des toutes meilleures scènes de l'épisode et même de la série tout entière: Bill menace de tuer Mabel et Dipper, et Stanford accepte que Bill pénètre dans son esprit afin que celui ci puisse aller au delà de Gravity Falls et détruire le reste du monde...
Et c'est là qu'il se rend compte, mais bien trop tard, qu'il s'est introduit dans l'esprit de l'oncle Stan alias Stanley et non celui de Stanford !
Et oui, Bill, pourtant rusé comme un renard, le roi de la duperie ainsi que de la supercherie s'est fait berner par nos deux jumeaux qui se sont montrés plus malins que lui !
Une idée brillante de Alex Hirsch le créateur de la série: vaincre par la ruse, le méchant le plus fourbe et le plus intelligent de l'oeuvre, surtout via un stratagème aussi habile, c'est un vrai coup de génie !
Stanford actionne alors le pistolet anihilateur de mémoire pour détruire une fois pour toutes Bill.
Celui ci implore Stanley de lui laisser la vie sauve et lui promet monts et merveilles: en vain. La décision de l'Oncle Stan est prise et il balance un coup de poing à l'infâme triangle, et peu avant de sombrer dans l'amnésie il contemple une photo de ses petits neveux et déclare "Au moins, je n'ai pas tout raté dans ma vie".
Les scènes suivantes sont certes très émouvantes, avec nos petits jumeaux bouleversés de voir que leur oncle adoré ne les reconnait pas et erre comme une âme en peine... Mais heureusement, il recouvre la mémoire grâce à Dandinou le cochon de Mabel (entre autres !). Ce passage a peut être été un peu rapide à mon goût...
Les toutes dernières minutes sont en revanche parfaites: Mabel et Dipper fêtent en beauté leur anniversaire auprès de tou(te)s leurs ami(e)s...
Stanford repère des évènement surnaturels ayant lieu en arctique et décide de s'y rendre avec son frère.
L'occasion pour eux deux de réaliser enfin leur rêve de jeunesse: voyager autour du monde en bateau, plus unis que jamais...
Et puis évidemment, vient le moment de la séparation avec Mabel et Dipper qui doivent quitter Gravity Falls et rejoindre leurs parents... Et là l'Oncle Stan fait comprendre au chauffeur de bus qu'il ne peut pas refuser Dandinou, et que le petit cochon de Mabel doit rester avec elle. Wendy fait aussi un très beau geste en offrant son chapeau à Dipper. Même si bien entendu elle n'est pas amoureuse de lui, on percevait bien à travers cela, l'affection, la tendresse et l'amitié sincère qu'elle lui voue ainsi qu'à sa soeur...
C'est ainsi que se termine avec maestria Souvenirs de Gravity Falls. La conclusion résout la quasi totalité des mystères de l'histoire, tout en laissant une petite ouverture via la quête des frères Stan, permettant aux fans de laisser libre cours à leur imagination...
Souvenirs de Gravity Falls est indéniablement une des meilleures séries animées américaines de ces dix dernières années. Elle bénéficie d'une réalisation technique solide, d'un character design soigné et expressif et d'une animation dynamique et excellente. Ses personnages sont tous très typés, drôles, attachants, hauts en couleurs et chacun a une psychologie fouillée ainsi qu'une personnalité à multiples facettes, certains protagonistes n'étant pas toujours ce qu'ils paraissent être. Et puis cette oeuvre est à la fois hilarante, délirante, mais également très intelligente, subtile et incroyablement émouvante.
Un pur joyau qui fait d'ores et déjà partie du panthéon des meilleures séries animées Disney et Alex Hirsch démontre qu'il est bien l'un des réalisateurs les plus talentueux et créatifs de sa génération.
Au revoir Mabel, Dipper, Oncle Stan, Wendy et Mousse. On ne vous oubliera pas de sitôt et encore merci à vous de ne nous avoir tant fait rire et vibrer à travers vos formidables aventures.

