Wii U [2012 - 2017]Avec moins de 14 millions de ventes, pas plus de 3 réelles années d’activité (2016 n'ayant en définitive été qu'une longue agonie à peine troublée par deux ou trois sorties notables) et une ludothèque qui accuse des manques criants, la Wii U s'est indéniablement ramassée dans les grandes largeurs. Et soyons clairs, elle ne sera guère plus évoquée que comme un plantage historique - du moins, dans l'hypothèse où les choses s'arrangeraient avec la Switch, sinon la tempête sera moins passagère que prévu pour Big N. Pourtant, la Wii U n'a pas que des défauts. Elle a même des bons jeux : des exclu', pour l'écrasante majorité des titres qui justifieraient d'investir dans cette machine, affublée d'un Gamepad que tant auront cru être une console portable et/ou un add-on pour la Wii... Plombée par une communication catastrophique et une offre quantitativement famélique, la dernière-née des consoles de salon Nintendo a très vite montré des signes d’essoufflement précoce, voire de coma anticipé, avant de figurer pour de bon au palmarès des plus gros échecs du géant Japonais. Et pourtant, peu de ceux qui l'ont achetée l'ont regretté.
Ayant personnellement fait l'impasse sur quelques titres forts de la console (du moins, pour l'instant), le "classement" ci-dessous est de fait maladroitement bricolé, d'une profonde mauvaise foi (puisque je parle aussi de jeux auxquels je n'ai pas joué) et n'a aucun autre intérêt que celui de rappeler que, malgré tout, cette "console d'appoint" avait du (bon) temps de jeu à offrir. Sachant qu'il s'en trouvera bientôt pour une bouchée de pain, si le cœur vous en dit...
26 - Tekken Tag Tournament 2
Sorti en début de vie de la machine et passé un peu inaperçu - comme quelques autres titres tiers multiplateformes venus soutenir la Wii U à son lancement - ce Tekken a pour relatif atout d'être sur Wii U ce qu'on appelle la "superior version", c'est-à-dire celle qui se montre à la fois la plus complète et aboutie, même si les différences (techniques, notamment) restent minimes. Sans concurrence dans son créneau et même si le jeu a forcément vieilli depuis sa date de sortie initiale sur PS3 et XBox 360 (en 2011), il pourra être salutaire de se rappeler que cette valeur sûre est à portée de Gamepad.
25 - Pullblox World
Inconnu au bataillon pour qui n'a jamais vraiment prêté attention à la ludothèque 3DS (ce qui est précisément mon cas), mais redoutablement bien noté à peu près partout où son cas a été abordé, ce petit puzzle game version Wii U, vendu 6 € sur l'eshop, rappelle combien il y avait des choses à la fois sympathiques, accrocheuses et modestes à caler en Off-TV sur son Gamepad. Avec le recul, il m'aura d'ailleurs surtout servi à ça : à faire office de fausse portable pour me faire moins envahissant sur la canapé familial.
24 - Nintendoland
De loin le meilleur party game de la Wii U - un créneau dont Nintendo s'est fait le spécialiste attitré depuis la Wii - Nintendoland est surtout le seul qui fasse un usage à la fois fun, créatif et intelligent du Gamepad. Initialement présenté comme un avant-goût de ce que permettrait le gameplay asymétrique à terme, Nintendoland en a surtout très vite éprouvé les contours, au point que personne ne fera mieux par la suite.
23 - Star Fox Zero
Un peu découragé par les retours mitigés qu'il aura suscité, je n'y ai pas (encore ?) joué. Ce n'est pas tant sa réalisation d'un autre âge qui me retient - en se forçant un peu, on pourrait presque y voir un hommage volontaire à l'esthétique géométrique typique de la série - que les gros efforts d'adaptation qu'il exigera, au nom d'un gameplay asymétrique a priori inintuitif au dernier degré. Victime de l'obsession de Miyamoto d'en faire la démonstration - un brin désespérée - que le Gamepad était un atout pour proposer des expériences innovantes, Star Fox Zero tente l'impossible, ou presque. Et forcément, il s'y casse les dents, avec plus ou moins de panache, c'est selon. Reste un soft détonnant et courageux ("kamikaze" diront les moins indulgents), qui a divisé la critique comme rarement, et qui méritera qu'on s'y frotte pour savoir où on se situe.
22 - Duck Tales Remastered
Le choix d'intégrer ce titre dans un "Top Wii U" pourra sembler bancal, la machine ne manquant pas de platformers exclusifs autrement plus ambitieux que cet excellent remake, toutefois disponible chez la concurrence. Difficilement contournable pour quiconque serait sensible aux mécaniques de jeu "à l'ancienne", ce beau remaster demeure une irrésistible madeleine de Proust : Parce qu'on peut nager la brasse coulée dans un tas d'or, parce que le Moon Theme et parce que Flagada Jones.
21 - ZombiU
Survival horror de bonne facture, ZombiU a réussi ce que très peu d'autres jeux Wii U ont ne serait-ce qu'effleuré : faire du Gamepad quelque chose d'utile, pour des phases de gameplay un tant soit peu originales et immersives. Résultat : un jeu véritablement oppressant et non dénué de challenge, comme la Wii U n'en offrira plus un seul. L'effort se soldera toutefois par un relatif échec commercial, le soft restant difficile, voire punitif, techniquement sommaire et peu à même de séduire un public encore captif resté chez Sonycrosoft.
20 - Kirby et le pinceau arc-en-ciel
Conçu pour le Gamepad, et exclusivement lui puisque ça n'est jouable qu'au stylet, ce Kirby porte toute l'ambiguïté d'une machine qui hésite entre deux écrans. Ici, oubliez la TV : vous n'aurez guère le loisir de lever le nez pour profiter d'un spectacle graphique optimal, gameplay tactile oblige. Passée l'incongruité de la chose, reste un soft joliment coloré, soigneusement level-designé, très relax et moins évident qu'il n'en a l'air si vous avez l'âme du parfait complétiste. Du pur made in Nintendo, en somme. En roue libre, certes, mais porté par un savoir-faire reconnaissable entre mille.
19 - Captain Toad : Treasure Tracker
Spin-off un peu opportuniste de Super Mario 3D World, ce Captain Toad fournit une preuve éclatante du niveau d'inventivité assez exceptionnel de son géniteur : Il y a tellement d'idées dans 3D World qu'il fallait décliner la chose en plusieurs softs. Cet essai, à mi-chemin entre la plate-forme minimaliste et le casse-tête 3D, convainc sans forcer, même si on sent les limites de la spontanéité du projet : c'est un peu court, ça relève de la formalité en ligne droite, mais c'est suffisamment captivant et bien pensé pour que l'on soit justement poussé à ne pas bâcler l'aventure.
18 - New Super Mario Bros U / Luigi U
On pourra trouver malhonnête le rapprochement des deux softs - pourtant bel et bien réunis au sein d'un Bundle dédié - mais le second n'étant guère qu'un prolongement un peu "hardcore" du premier, le procédé n'a rien d'injustifiable. Souvent décriée comme le NSMB de trop, cette photocopie Wii U d'une formule surexploitée en est surtout l'itération la plus aboutie. Quant à Luigi U, en proposant des stages extrêmement courts mais relativement tendus, il invite à prolonger l'expérience sur des bases beaucoup plus intenses et complexes, héritées du "Die & retry". L'ensemble, parfaitement maîtrisé, ne décevra pas les fondus de plate-forme, malgré un manque patent d'ambition et zéro prise de risque.
17 - Fast Racing Neo
Ersatz revendiqué de F-Zero, ce jeu de course futuriste accumule les clichés comme Sarkozy les mises en examen. Ça va vite sur fond de musiques électroniques, les décors - minimalistes - recyclent tout ce qu'on a vu dans le genre depuis 20 ans et le succès dépendra souvent de votre capacité à lâcher les turbos au bon moment. Aucune fioriture ni prise de risque, Fast Racing Neo joue la carte de la course brute, et il la joue bien. C'est nerveux, exigeant mais juste, parfaitement fluide et grisant à maîtriser. Avec des tracés un brin plus tortueux et inventifs, c'eut été parfait, mais à prix réduit, ce petit jeu remplit largement le contrat et on l'en remercie.
16 - The Wonderful 101
Beat'em'all à la sauce PlatinumGames, The Wonderful 101 a pour lui une frénésie spectaculaire indéniable, une originalité manifeste et de la pêche à revendre, malgré des soucis de lisibilité qui tiennent tant à la surabondance d'ennemis à l'écran qu'à une caméra peu encline à vous faciliter la tâche. C'est ce qui m'a retenu de tenter le coup, étant déjà suffisamment mauvais dans ce registre de jeu en temps normal. Mais, aux dires de beaucoup de joueurs, j'ai eu tort.
15 - Paper Mario : Color Splash
Dernière véritable exclu' sortie sur Wii U, ce Paper Mario s'appuie sur une réalisation (et surtout un direction artistique) aux petits oignons, un humour habile et absurde juste ce qu'il faut, une bande son accrocheuse et une bonne humeur de tous les instants (ou presque), pour proposer une aventure mi-exploration mi-combat au tour par tour, à la fois fraiche et loufoque. Une occasion d'ailleurs de souligner qu'en termes de gameplay, entre un jeu Mario et un autre jeu Mario, il peut y avoir un monde.
14 - Sonic & All Star Racing Transformed
Seule alternative crédible à Mario Kart, SASRT mise sur un feeling plus arcade, des sensations de vitesse nettement plus appuyées et des situations plus variées. Alors bien qu'inégal et techniquement perfectible, SASRT peut capitaliser sur les atouts de sa différence, tout en proposant un challenge à la fois plus corsé et plus juste (car délesté de l'écueil des injustices typiques de Mario Kart : ici, pas de punitions aléatoires ou de malchance plombante).
13 - Zelda - The Twilight Princess & Zelda - The Wind Waker
Faute de proposer un seul Zelda exclusif - rappelons en effet que même "Breath of The Wild" sortira aussi sur Nintendo Switch - Big N aura tenté de combler les trous en proposant notamment deux portages HD des excellents opus Gamecube. Wind Waker, en plus de démontrer que son esthétique cel-shadée n'a pas pris une ride, profite de quelques corrections bienvenues (les phases de navigation sont moins pénibles et certaines séquences ont été délestées de leurs lourdeurs objectives). Quant à Twilight Princess, il confirme, en 2016, qu'il compte les meilleurs Donjons de la série : des dédales labyrinthiques redoutablement construits, fondus dans une progression passionnante et suffisamment complexe pour accrocher sans frustrer. Indispensables pour qui ne les a jamais approchés, encore très recommandables pour les autres.
12 - Yoshi's Wooly World
Héritière de l'inoubliable "Yoshi's Island" sur SNES (1995), cette dernière itération Wii U a pour elle la direction artistique la plus mimi' du monde entier, un level design impeccable et varié, une finition irréprochable et quelques bonnes idées. Sans surprise, le jeu n'offre toutefois que peu de résistance - à peu près aucune en ligne droite, déjà un peu plus si on est un aficionado du 100 % - mais il offre quelques heures de plaisir si pures, légères et reposantes qu'il serait dommage de s'en priver, Nintendo démontrant une énième fois qu'il maîtrise comme personne les fondamentaux du platformer léché et abouti, sans forcer son talent. C'est d'ailleurs tout ce qu'on peut bien lui reprocher : de ne pas forcer grand-chose.
11 - Pikmin 3
Dernier éclair créatif que l'on doit à Shigeru Miyamoto, la série Pikmin a vu débarquer sur Wii U son indiscutable meilleur volet. Original, bourré de charme, doté d'une durée de vie très honnête, joliment mis en scène et profitant d'une densification progressive des tâches à accomplir, le soft ne lasse jamais et fait figure de référence incontestable dans son genre. Si tant est qu'on puisse considérer que Pikmin appartienne à un "genre" autre que celui qu'il s'est lui-même forgé, ce qui ne serait pas le moindre des tours de force dont on pourrait le créditer.
10 - Shovel Knight
Petite perle indé' à l'esthétique rétro', Shovel Knight n'est cependant pas qu'un petit plaisir nostalgique. C'est une ode au jeu vidéo : level design exemplaire, bande son qui déchire, maniabilité irréprochable, belle pincée d'humour, charme à l'ancienne incommensurable, varié tout en allant à l'essentiel, challenge savamment dosé, pas une once de lassitude à l'horizon et des contenus additionnels d'une rare densité. Difficile de lui trouver le moindre défaut et à moins d'être allergique à l'esthétique 8 bits, y jouer relève de la quasi-obligation.
09 - Rayman Legends
Initialement prévu pour être - et demeurer - une exclu' Wii U, Rayman Legends aura vite connu les honneurs d'un portage multiplateformes, en raison de l'insuccès de la machine de Nintendo, déjà dans le rouge en 2013. Fait suffisamment rare pour être souligné, c'est toutefois bien sur Wii U que le soft s'est avéré le plus abouti, la faute à des séquences tactiles pensées pour le Gamepad, sans grand intérêt via une manette traditionnelle. Pour le reste, portés par le UbiArt Framework, les graphismes 2D sont éblouissants, le gameplay millimétré, les contenus ultra généreux, la bande son excellente et les Boss mémorables. Une fois n'est pas coutume, c'est Nintendo qui devrait en prendre de la graine pour la lignée 2D de sa mascotte moustachue, qui, à force d'immobilisme, fait aujourd'hui bien pâle figure en comparaison.
08 - Splatoon
Cinglant démenti aux détracteurs voyant en Nintendo une firme incapable de se décentrer de Mario et ses déclinaisons pour générer du million selling, Splatoon - une licence flambant neuve - a réussi l'exploit de s'imposer immédiatement et en grande pompe (à peinture, Ahahah), en donnant même l'impression que la fanbase était déjà là. Taillée pour le multi-joueurs, cette espèce de variation loufoque du paintball et de la conquête de terrain, prenant place dans des arènes aux allures industrielles (rappelant d'ailleurs vaguement un certain Jet Set Radio), ne manque ni de feeling, ni de variété tactique, ni de fun en 4 contre 4, d'où un succès éclair mérité, apparemment fait pour durer. Même s'il est plus en retrait, notons que le mode solo - très soigné - mérite d'être sérieusement considéré, d'autant qu'il propose un dernier Boss assez épique...
07 - Donkey Kong Country : Tropical Freeze
Encore un platformer - et pas le dernier de cette liste - le dernier Donkey Kong signé Retro Studios fait honneur à ce qu'est devenu la saga depuis que ce sont ces derniers qui en ont hérité : un modèle du genre, à condition d'aimer s'arracher les cheveux. Car n'en déplaise aux vanneurs de 12 ans et demi qui s'estiment "gamers" parce qu'ils jouent à des FPS qui ne demandent aucune autre aptitude que de se cacher derrière des caisses en bois, se frotter à un DK estampillé Retro Studios, C'EST du hardcore gaming. Il vous faudra de la patience, une précision diabolique et des patterns appris par cœur, pour venir à bout du jeu, même en ligne droite. Malgré quelques crises de nerfs, ce n'est toutefois jamais une corvée tant le soft enchaine les séquences de haute volée avec un savoir-faire indiscutable. Retors mais accrocheur et techniquement étincelant, il va sans dire que la rejouabilité du titre figure très au-dessus de la moyenne.
06 - Xenoblade Chronicles X
D'une ambition titanesque, le RPG de Monolith Soft n'a finalement pour seul véritable défaut que de réclamer au joueur un investissement à la hauteur de sa démesure : n'espérez pas en faire le tour en moins de 100 heures. C'est immense - presque trop, pour certains - et c'est une affaire de temps et de patience, avant d'évaluer à peu près rationnellement l'immensité d'une aire de jeu qui pousse la Wii U au bout du bout de ce qu'elle est capable d'offrir. Techniquement époustouflant - et même si justement, on sent la machine toussoter régulièrement - ce Xenoblade recèle avant tout les atouts de sa grandeur : la jouissance de la conquête en premier lieu, lorsque qu'après des dizaines et des dizaines d'heures à courir, escalader ou plonger, vous pourrez enfin enfourcher un mécha pour réapprécier totalement l'espace, et vous le réapproprier selon un autre point de vue. En résumé : Ce Xeno sera une expérience jusqu'au-boutiste, ou ne sera pas.
05 - Mario Kart 8
Çà et là propulsé meilleur volet de la série depuis l’épisode SNES – à condition certainement d’y adjoindre les DLC qui sont venus surgonfler le contenu, avec quelques-uns des meilleurs circuits jamais proposés dans un Mario Kart – cette itération Wii U vaut surtout pour sa capacité à pousser dans ses derniers retranchements une formule gagnante et inchangée. Beaucoup mieux équilibré que son prédécesseur sur Wii – même si, Mario Kart oblige, la (mal)chance fera toujours partie du jeu – ce monument de fun demeure inaltérablement chronophage, enfin porté par une réalisation HD léchée qui lui fait le plus grand bien. Doté d’une durée de vie démente (le soft – dans sa version complète – totalise la bagatelle de 48 circuits), recyclant avec soin et parcimonie quelques classiques hérités d’anciens épisodes et permettant enfin de dégommer ces saletés de carapaces bleues, Mario Kart 8 ne pourra partiellement décevoir que les puristes inconditionnels du premier volet (largement moins vicié que les autres) ou les joueurs attachés au mode Battle (totalement inepte ici, faute de proposer des arènes dédiées).
04 - Bayonetta 2
Il aura certainement manqué à la Wii U quelques autres jeux de cette trempe pour finir de convaincre un public moins Nintendophile dans l’âme. Parce que Bayonetta 2 n’est certainement rien de moins que le jeu le plus incroyablement nerveux et énergique jamais réalisé. Mais le tour de force, c’est de n’avoir en rien sacrifié le gameplay à des artifices spectaculaires : ça bastonne certes dans tous les sens et de loin, ça ressemble surtout à un ballet chorégraphié avec la violence d’une quadruple explosion nucléaire. Pourtant, c’est aussi très technique – pour ne pas dire subtil – et quiconque prétendrait à un niveau de maîtrise autre que "Je martyrise deux boutons dès que je croise un ennemi" va devoir s’investir et bosser ses enchaînements. Dégageant une puissance hallucinante, Bayonetta 2 reste avant tout un jeu d’action d’une richesse rare, puisant même dans ses excès (scénaristiques et esthético-gothiques, notamment) une forme d’outrance galvanisante. Plus qu’une baffe, un énorme coup de latte en pleine mâchoire.
03 - Super Smash Bros
Jeu de combat unique en son genre et arme ultime de fan-service, Nintendo avait tout misé sur ce titre foisonnant de mille univers (des univers fondamentalement hétérogènes, mais, par magie, solubles à merveille dans un seul et même écrin) pour sauver une Wii U qui dégainait là sa dernière vraie grosse cartouche. C'est peu dire que le jeu fut à la hauteur de la tâche qui lui était assignée, débordant de personnages et de modes de jeu, de clins d’œil innombrables aux mondes imaginaires appartenant aux combattants convoqués ici, techniquement sans la moindre faille et très largement à la hauteur de la réputation de la saga en termes de fun. Sans conteste, ils ont tout mis dans ce Smash Bros - voire plus que tout - et le prochain aura fort à faire pour maintenir le niveau.
02 - Super Mario Maker
Encore un platformer ? Oui et non. Car si Super Mario Maker est un soft incroyable, ce n'est pas tant pour y "jouer" que pour "y faire jouer". Sorte de builder ultime, SMK vous met devant un défi absolu : vous mesurer au "maître" Shigeru Miyamoto. A vous en effet de vous improviser level designer et de vous dépatouiller avec une feuille blanche. Il vous apparaîtra alors très vite qu'il n'est pas si simple de construire des niveaux agréables et attrayants, challengeants sans être imbuvables, originaux sans être too much etc. Parce que le level design est une science et en cela, elle obéit à des règles. Très vite, la petite élite communautaire bossant d'arrache-pied sur le soft en sortira toutefois des créations complètement folles, flirtant régulièrement avec les limites de ce qu'il est humainement possible de réaliser, manette en mains. L'exercice est parfois purement démonstratif, histoire d'épater le chaland, mais c'est le geste qui est beau. Sorte de méta-jeu, hymne et hommage à lui-même, ce Mario n'a pas d'autre fin que celle de vos propres limites et rien que ça, c'est déjà complètement dingue. En un sens, SMK n'est qu'un outil, mais c'est certainement le plus génial qu'on vous ait jamais proposé de posséder.
01 - Super Mario 3D World
Alors que ce qu'il avait laissé entrevoir lors de ses premiers dévoilements furtifs n'avait rien de follement rassurant, ce dernier Mario 3D a vite balayé les craintes qu'il avait soulevées. Loin de la (relative) fadeur de l'opus 3D Land (sorti sur 3DS, pour rappel), auquel il fait toutefois largement penser, ce volet Wii U décline une à plusieurs idées fortes par niveau. Ainsi ne fait-on jamais deux fois la même chose et rarement un platformer n'aura aussi peu inspiré l'ennui que ce Super Mario 3D World, sorte de fourre-tout ultra-maîtrisé où chaque segment est une leçon créative. Une leçon de gameplay, en sus. On pourra certes regretter que les choses ne se corsent que si tard (mais quand ça se complique, c'est pour de vrai), ou que les développeurs ne s'en tiennent à une formule déjà éprouvée, il n'empêche qu'on ne le ressent jamais comme une frustration patente, tant on s'amuse sans discontinuer, porté par l'impatience de découvrir ce que la suite nous réserve. Alors, c'est qui le patron ? Bah désolé, mais dans son jardin, c'est bien toujours le même mec en salopette.
Hors classement - Zelda : Breath Of The Wild
Ouais, il n'est pas encore sorti. Et ouais, il sera très certainement plus fini et abouti sur Nintendo Switch, ce qui en soi est déjà un semi-camouflet. Mais impossible d'enterrer la Wii U sans mentionner ce Breath Of The Wild, qui figure à ce jour comme le plus gros jeu jamais produit par Big N, tant en termes de moyens humains et techniques mobilisés, que d'ambition conceptuelle pure, s'agissant là d'un monde ouvert citant comme principale influence... Zelda premier du nom sur NES.
On attendra d'avoir la bête entre les mains pour en juger, mais toute autre place à terme que la première sur Wii U pour ce projet hypé depuis plus de 3 ans serait une amère déception.