de Gemini le Sam 16 Juil 2016, 20:44
Ghostbusters : Oh surprise, nous sommes bien loin de la bouse annoncée. Nous n'avons pas affaire à un grand film pour autant.
Avant de commencer, précisons que je ne suis pas un fan de l'original. Je l'apprécie, je l'ai regardé plusieurs fois, mais il ne s'agit pas d'un de mes films d'enfance et pour cause : je l'ai découvert à l'âge adulte. Une situation qui devait me permettre d'aborder cette nouvelle version - qui n'est en aucun cas une suite - avec le recul nécessaire.
Or justement, comme nous parlons de l'original, commençons par ce qui saute aux yeux : Ghostbusters a le cul entre deux chaises, puisqu'il essaye de développer sa propre personnalité - à la différence d'un Star Wars VII - tout en multipliant les références. Outre la structure scénaristique similaire et la présence obligatoire de l'Ecto 1, il nous balance les caméos les plus forcés et les moins convaincants de l'univers ; d'autant plus énervants qu'ils nous rappellent sans cesse l'héritage du premier opus, alors que le film essaye de s'en émanciper. Preuve de cette ambiguïté, une Melissa McCarthy forcée de lisser sa personnalité pour les besoins d'une production à gros budget - et de fait moins drôle que dans l'excellent Spy - mais dont le style ressort malgré tout comme s'il était impossible de le contenir (d'où une blague de prout).
Les personnages principaux sont bons. Melissa McCarthy et Kristen Wiig remplissent peu ou prou la même fonction - celle de la caution scientifique théorique - mais dans des registres différents, Kate McKinnon est épatante en ingénieure survoltée et inventive, et Leslie Jones apporte son bagou et sa connaissance poussée de New York. Chris Hemsworth incarne ce que j'appellerai le mec le plus stupide de l'histoire du cinéma (mais il le fait bien), et mes seuls reproches viendraient du maire et de son assistante, qui en plus d'être débiles sont excessivement irritants. Surtout, l'alchimie fonctionne entre nos quatre héroïnes, et nous sentons que tout ce petit monde prend plaisir à se trouver là, en particulier un Chris Hemsworth déchainé. Quoique. J'ai quand même bien eu l'impression que certaines scènes avaient été tournées après la diffusion de la première bande-annonce et sa réception catastrophique, ce qui aura forcément plombé un peu l'ambiance ; quand Melissa MacCarthy lit un commentaire Youtube expliquant que la chasse aux fantômes n'est pas un métier pour des "salopes", c'est typiquement ce que nous pourrions trouver sous la bande-annonce en question.
Globalement, les deux premiers tiers du film fonctionnent, mais sans plus. Avec pas mal de bonnes blagues et une scène d'ouverture convaincante, mais perturbé par tout autant de petites erreurs et maladresses. Notamment car le studio tient beaucoup trop à citer l'original. Là où il se distingue, c'est dans la profusion d'armes anti-spectres préparées par Kate McKinnon et sa proportion à mettre des réacteurs nucléaires de partout, et par dessus tout dans le traitement visuel des spectres en question. Ils sont superbes et apportent un cachet, une identité à l'ensemble. Ce complément d'âme fait du bien au projet, mais ne suffit pas.
Puis vient la dernière partie, du déjà-vu dans les deux autres volets, mais ici très bien traité par le réalisateur et le département effets spéciaux. Ça dégomme du fantôme sur de la musique rythmé, avec ce qu'il faut d'humour, et c'est là que le film devient le plus efficace, plaisant à regarder, en un mot divertissant. Le niveau remonte clairement d'un cran, et je n'ai pas boudé mon plaisir. Fait rarissime, je suis resté pendant le générique de fin, le plus mémorable que j'ai pu voir au cinéma depuis Tropic Thunder.
J'avais déjà résumé mon avis dans le premier paragraphe, donc maintenant, c'est à vous de vous faire le votre. Si vous savez déjà que vous n'allez pas aimer, ce n'est même pas la peine d'essayer.