Rewind This!
Un documentaire sur la VHS, ou plutôt sur les derniers fadas de ce format. Le film se veut exhaustif et passe en revue l'histoire du format de ses origines à la sortie de An History of Violence, dernier grand film a être sorti en VHS, puis ce qu'il en est advenu ensuite. Tous les épisodes important de la vie du format son là, de la guerre avec la Beta (forcément meilleure) au porno en passant par les vidéo d'aquarium et les direct-to-video tournés au caméscope pour quelques centaines de milliers de dollars.
Tout ça est traité de loin, sans jamais rentrer dans les détails, faute de temps, et je pense que personne ici agé de plus de 25 ans apprendra quoi que ce soit. Mais le vrai intérêt du film n'est pas vraiment là.
Non tout ce qui fait le charme de ce docu c'est sa galerie de personnages. Ces fanatiques et leurs histoires improbables. De celui qui a passé son adolescence a refilmer plan par plan Raiders of the Lost Ark avec des amis et ce avant la sortie du film en VHS à celui qui a 82 films dont le titre commencent par "death", "deadly" ou "dead", à ce type qui ressort une VHS avec un homme torse-nu et une mitraillette dans les mains d'un de ses nombreux cartons et quand on lui demande si il l'a vu répond "je vous mentirais si je disais "oui", mais ce film a vraiment l'air génial".
Et parmi ces types on verra des guest de prestige qui nous parlent de leur rapport à ce format comme Mamoru Oshii, qui enregistrait ses propres séries sur cassettes pour en avoir des archives personnelles, Elvira, qui avait parié sur la Beta, Loyd Kaufman, qui nous parle des débuts de Trauma, et bien d'autres.
Mais au delà de cette célébration des films de genre de la pire espèce, de la culture nanarland du film de ninja sans ninja et des actioners fauchés, au delà de cet amour de ce cinéma alternatif même pour le cinéma alternatif, c'est la question de la préservation de la culture qui transparait dans ce documentaire. La majorité des films abordé ici ne seront jamais réédités en DVD ou en blu-ray, et comme le fait remarquer un des intervenants, un film peut être retiré de Netflix ou iTunes sans préavis.
Ha et je salue le travail du monteur, Christopher Palmer, qui a réussi a donner une narration vraiment fluide au docu à partir de morceaux éclatés d'interviews. On saute d'une personne à l'autre sans prévenir, mais le propos reste cohérent. Je ne sais pas combien d'heures de rush ils avaient, mais ça a du lui prendre un temps fou. Chapeau bas.
Bref je recommande à tous les vieux cons du coin, en particulier Jet et Gemini, ça leur rappellera que tout était forcément mieux avant et ce même si la VHS était un média inférieur par nature. On se retrouvera forcément dans certaines anecdotes et cette cinéphilie un peu perverse que les vidéo-club nous avaient enseignée.
Et moi maintenant je veux la même chose sur l'histoire du LD au Japon

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Sinon, l'offre vidéo de GOG est à saluer, c'est comme les jeux mais avec des films. On ne peut plus user-friendly, encodage de qualité, pas de DRM, on peut donc archiver le film sur notre DD ou le re-DL à volonté. Et le prix est juste.
C'est ce que devrait être toute offre de VOD.