de Tetho le Mar 04 Nov 2014, 13:25
Jodo's Dune AdventurePartagé.
D'un coté Jodorowsky est étincelant dans ce film. Il explique son film, sa vision, ses ambitions avec une énergie et un enthousiasme assez communicatif. Et tous les anciens membres de son équipe partage cette vision.
De l'autre le docu est vendu à Jodo et à son projet babylonien, et personne ne questionne sa mégalomanie ou sa façon de se voire en prophète investi d'une mission divine. Non, si ça a échoué c'est parce que les studios étaient trop frileux, ils ne comprenaient pas. Certainement pas parce que Jodo leur annonçait un film de 12 ou 20H avec Dali, Wells et Jaeger, non pas ça. Devin Faraci a la phrase la plus sensé du film quand il dit que Jodo demandait plus d'argent que Lucas pour
Star Wars, 3 ans avant
Star Wars, et pour réaliser des choses que même Lucas lui même n'a pas osé dans la seconde trilogie.
Car c'est un peu le problème, j'ai du mal à imaginer comment ce film aurait pu se faire sans être au mieux complètement kitch, au pire sembler complètement factice comme un film d'Ed Wood. Même avec les moyens actuels ça resterait un défi de taille, alors en 75...
Du coup on rêve avec Jodo et ses anciens partenaires de ce film complètement halluciné. Seydoux ne voulant ou n'osant pas dire non à son réal de génie, il fini par accepter tous ses caprices. Aussi fous soient-ils. Nul doute que ça aurait été un objet cinématographique unique, mais un bon film ça je ne sais pas... D'autant qu'un tel projet aurait rencontré bien des problèmes en cours de tournage, sans l'ombre d'un doute.
Il y a de très bonnes anecdotes, comme celle du jeu avec Dali pour le convaincre de participer au film et qui a du couter une fortune. C'est aussi très plaisant de voir tous ces designs mis en mouvement, tous ces extraits du board de Giraud, même si ça bloque l'exploitation du docu chez nous. La masse de travail abattue était quand même dingue.
Le plus gros point du docu c'est malheureusement l'absence de Moebius, je ne sais pas quand ça été tourné mais ça a du se jouer à quelques mois, voir une année. Dommage. L'autre c'est que j'aurais préféré une approche plus critique, au lieu de prendre chaque mot de Jodo pour argent comptant. Surtout quand on sait que
les faits sont sujets à beaucoup de subjectivité avec lui.
Du coup je vais peut-être redonner sa chance à la catastrophe de
Lynch Smithee.