
Terminé
Leviathan Wakes. Le bouquin commence plutôt bien avec sa description d'un futur proche (enfin, un ou deux siècles, quand même) où l'humanité est en bonne voie de coloniser l'ensemble d'un système solaire qui se retrouve découpé en deux parties bien distinctes : d'un côté la Terre et Mars, les deux super-puissances en terme de population pour la première et d'avance technologique pour la seconde, et de l'autre une Fontière avec les colons de la ceinture et des lunes de Jupiter, à l'environnement plus âpre, restant dépendants des ressources ne pouvant être produites que sur les deux planètes principales, mais qui voit se développer petit à petit des velléités d'indépendance(1).
Cowboy Bebop, la géopolitique en plus (ainsi qu'une courte problématique liée au racisme : nés et ayant passé leur vie dans des habitats à faible pesanteur, les habitants de la ceinture sont devenus distinct de l'humain de base et même leur dialecte sera incompréhensible pour un terrien ou un martien).
(Vénus n'a pas été colonisée : apparemment, même deux cents ans dans le futur les avocats continuent de mettre le boxon, et la propriété des droits d'exploitation de la planète se sont perdus dans un labyrinthe juridique depuis plusieurs décennies)
La première partie va mettre joyeusement le feu à ce baril de poudre via deux intrigues développées en parallèle et qui finiront par se rejoindre, avec d'un côté Holden le capitaine d'un vaisseau de transport qui va se retrouver poursuivi par la moitié du système après avoir fait la découverte d'un vaisseau apparemment abandonné en plein milieu de nulle part, et de l'autre Miller un détective appartenant aux force de l'ordre de Ceres chargé de retrouver la trace d'une jeune fille. Clairement la meilleure partie, les événements s'enchaînent avec un bon rythme avec du côté de Holden une gradation assez cocasse de ses péripéties, et un petit côté roman noir pour Miller.
Après un épisode versant dans l'horreur (avec des trucs Gigériens en liquéfaction qui tâchent la moquette en évacuant leurs radiations tout en chantant la gloire des Grands Anciens) et qui marque le milieu du bouquin, par contre, ça se gâte et l'intrigue retombe comme un soufflé. Le rythme ralentit, et avec moins d'événements à raconter, forcément, le roman a de plus en plus de mal à cacher la misère de la grande pauvreté de ses personnages, ses personnages féminins absents (voir fantomatique dans un cas - littéralement) ou caricaturaux, et ses délires de puissance de littérature pour la jeunesse (j'ai volé un super vaisseau aux martiens, j'obéis aux ordres si je veux ! Et le personnage principal, c'est moi !). Il y a des envies de retrouver une montée en puissance dans les cents dernières pages... mais qui n'aboutissent à rien, le final est expédié en trois pages tel le plus parfait des pétards mouillés. L'épilogue se contente de faire mollement de la figuration en espérant que le lecteur se précipite sur la suite.
En fait, j'ai appris après coup que le roman avait été écrits à quatre mains, et si logiquement on pourrait penser que chacun s'est focalisé sur les chapitres d'un seul des deux personnages principaux, je me demande plutôt si la répartition du boulot ne s'est pas fait au niveau des deux parties...
Donc au final : peut mieux faire, et tester la suite à l'occasion (l'expérience ne paie pas).
(1) comment être sûr de reconnaître un roman de SF américain ? C'est très simple, si vous avez mention de colons croulants sous les taxes imposées par la puissance colonisatrice principale, félicitation, vous pouvez considérer avoir de bonnes chances d'en tenir un exemplaire dans les mains.