009 RE:Cyborg"
Si on ne laisse pas cela se terminer, rien ne pourra commencer."
Le
Cyborg 009 de Kamiyama. Film doublement ambitieux qui tente à la fois de donner une place à ses héros dans notre époque troublée mais aussi nous montrer ce qui serait le futur de l'animation japonaise avec un c
el-shading très poussé visant un rendu similaire à l'animation traditionnelle.
He ben tuons le suspens, sur les deux plans le film se viande magistralement.
Je passe vite-fait sur la 3D, posing mou, actions sans convictions et trop de moments avec des visages qui ne ressemblent à rien. Les scènes d'action sont ridicules, les FX pitoyables, l'acting inexistant... Pour le coup c'est l'échec total et j'ai assez peur pour la future série de Sangigen avec les navires.
Mais tout ça n'est RIEN à coté du Waterloo scénaristique. Le film commence bien pourtant, même si de manière un peu trop lente et molle. Le groupe des numéros Zéro-Zéro a été dissout autour de la fin de la guerre froide et chacun a suivi sa voie. Pyuma est devenu archéologue, Chang restaurateur et Great, Jet et Albert sont rentrés dans les services secrets de leurs pays respectifs. Quand à Joe il a perdu la mémoire et est (re)devenu lycéen au Japon...
La première partie du film s'interroge sur la place de tels héros qui combattaient des organisations maléfiques bien identifiées pendant la guerre froide dans notre (dés)ordre mondial actuel, quand l'ennemi est partout et surtout intérieur. "
Quand avons nous arrêtés d'être du coté de la justice ?" se demande Great Britain au début. Kamiyama tenait là un angle original et avec lequel il y avait vraiment de quoi faire un grand film d'espionage avec un vrai commentaire sur la pertinence actuelle de l'œuvre qu'il adapte. Ça allait être grand.
Sauf que passé le premier tier le film tourne à la fanfiction officielle à plusieurs millions de dollars de budget. Le scénario perd tout sens, le commentaire disparait et les scènes s'enchainent sans la moindre logique entre elles. Le tout mâtiné d'une quête de Dieu, d'anti-impérialisme et d'humanisme de supermarché. Mais surtout le film fini par ne se concentrer que sur le duo Joe/Françoise, Pyuma est écarté trop vite car son pouvoir ne sert à rien dans le contexte actuel, Great n'a rien à infiltrer alors il est aussi écarté et Geronimo et Chang finissent par utiliser des armes à feux au moins autant que leurs pouvoirs... Le commentaire politique n'a aucun sens et la vague tentative philosophico-théologique est ridicule, la citation sur Hitler et le squelette de l'Ange est le moment où j'ai décroché pour de bon. Kamiyama singe Oshii mais il n'en a clairement ni le talent, ni les épaules, du coup son film ne ressemble à rien et a de quoi décevoir quand on pense à ce qu'il avait avancé il y a 10 ans dans la seconde partie de
Stand Alone Complex. Il faut croire que depuis sa réflexion a régressée...
Circulez, il n'y a rien à voir. Le dernier Kamiyama fini au fond du ravin et cette fois ci il n'y a rien qui peut sauver les meubles. Serait-ce le début de la fin pour le fils prodige d'IG ?