
Quand Asuka a republiée le manga j'avais commencé à le lire, mais lâché en cours, lassé par ces histoires trop courtes et sans continuité entre elles. 9 ans plus tard j'arrive à faire abstraction de la non continuité, renforcée par le fait que les histoires ne sont pas organisée dans l'ordre de publication originale, mais je trouve toujours une bonne partie des histoires trop courtes, Tezuka lui même s'en moquera dans un chapitre d'ailleurs. Trop souvent les histoires me semblent se terminer trop tôt et de 4 à 8 pages en plus ne seraient pas du luxe pour les terminer proprement et aller aux bouts des choses. Dommage.
Une fois ces considérations de formes mises à part, reste le portrait d'un homme. Héros romantique, voir byronien, par excellence. Seul contre le reste du monde, assumant ses honoraires démentes, conscient de son talent et fier, voir arrogant, c'est un personnage fascinant. La façon qu'il a d'être près à sauver n'importe qui qui lui démontre sa volonté de vivre, que ce soit en lui payant tout ce qu'il a ou d'une autre manière, mais d'être le premier à souffrir en cas d'échec, incapable de reconnaitre, malgré ses dire, qu'il n'est pas tout puissant. Son refus de toute récompense, au delà de ses honoraires, d'une autorisation de pratiquer et même d'une attache, libre de sauver qui il souhaite comme il le souhaite en font vraiment un personnage plus vrai que nature. Je ne sais pas si j'accroche à la thèse comme quoi il serait une projection idéalisée de Tezuka qui serait devenu médecin car au fond je crois que tout homme (lire "mâle avec une paire de couilles" et non "être humain") a rêvé d'être un tel homme capable de vivre selon ses principes sans faire de compromis un jour, fondamentalement c'est ça "la romance d'un homme".
Du coup au travers de toutes ces histoires c'est l'humanisme de Tezuka qui s'exprime, certes de manière moins efficace qu'à travers des œuvres plus travaillées comme les Trois Adolf, Demain les Oiseaux ou surtout (et surtout !) Phoenix. Mais chacune a quelque chose à dire, aussi insignifiant fut-ce. Une fois de plus on ne peut que saluer le Génie de Tezuka.
Du coup je suis assez content de m'être réconcilié avec cette œuvre. La prochaine étape c'est probablement de revoir les OVA tant que le manga me reste en tête et d'enchainer sur le film et les deux dernières que je n'ai pas encore vus.
Et pour finir, quelque chose qui m'a frappé un peu après la fin de ma lecture et que je n'avais jamais remarqué : Ginko de Mushishi n'est rien d'autre qu'un Black Jack moderne. Moins romantique, bien plus en retrait, mais tout autant humaniste. Leurs histoires ne trompent pas, ils ont tout deux été en situations de vie et de mort plus jeune et cet expérience, ce traumatisme, est ce qui a façonné le reste de leur vie, ils en gardent tout deux une marque à vie au visage, tout deux sont souvent plus intéressés par le défi que représente le cas devant eux que par leur salaire...