J'ai vu Indie Game The Movie. J'en avais entendu du bien, mais j'étais moyennement motivé pour payer les 10€ demandé par les créateurs sur leur site, et encore moins motivé pour le pirater, je me serais sentis coupable. Mais comme il faisait parti du dernier Humble Indie Bundle, ben je ne me suis pas gêné et je l'ai enfin vu.

http://www.indiegamethemovie.com
Et c'était vraiment très intéressant.
Sauf que c'était vraiment pas ce à quoi je m'attendais. Je pensais voir un docu sur l'émergence de cette scène grâce à l'apparition de Steam et des autres plateformes de vente en dématérialisé, en fait que dalle, tout ça est balayé en une ou deux minutes au début et on y revient plus vraiment. En fait le film est surtout un portrait de Edmund McMillen et Tommy Refenes de la Team Met, ainsi que de Phil Fish, créateur de Fez. A ça s'ajoute Jonathan Blow qui revient sur la création et le succès de Braid.
Blow ouvre le film en expliquant que les jeux actuels des gros studios sont trop lisses, trop polis, ils n'ont plus la moindre aspérité et sont conçus pour procurer une expérience divertissante et sûre au plus grand nombre. Pour lui un jeu indé c'est tout le contraire, c'est un jeu qui a des défauts et des vulnérabilité, c'est un jeu qui reflète son créateur pendant sa création, c'est un jeu qui ne se destine pas à tout le monde, mais qui va tenter de créer un vrai lien entre le joueur et le créateur. Et c'est ça qui va être la ligne directrice du docu, comment est-ce que les états d'esprit variants de ces 3 personnes pendant les longs développement de leurs jeux ont influencé leurs créations.
On voit donc McMillen parler des monstres qu'il imagine depuis sa plus jeune enfance (à ce sujet, lire le fabuleux post-mortem sur The Binding of Isaac), Refenes explique que si le jeu sort et est un succès il payeras les dettes que ses parents ont contracté suite à la crise des subprimes, enfin Fish est en plein nul part, entre deux retard de son jeu et coincé par des problèmes légaux avec son ancien associé (que les réalisateurs n'auront même pas contacté) et semble vraiment à deux doigts d'appuyer sur la détente par moment et montre à la caméra de beaux pétages de plombs. Et c'est ça qui est intéressant, les voire douter, stresser que les 2/4 dernières années perdent tous leur sens si ils ne finissent pas ces jeux, mais aussi s'exprimer, tourner leurs incertitudes en force pour leur jeux... Le passage sur les retours et les tests des jeux était vraiment intéressant, car au final leur plus grande crainte est de ne pas transmettre ce qu'ils essayent de faire passer via leur jeu.
J'en ressort avec une impression assez tenace que tout ces gens ont quand même un gros travail sur eux même à faire et qu'ils devraient réinvestir une partie de l'argent gagné avec ces jeux dans une thérapie. Mais aussi la sensation que tous ces jeux en sont d'autant plus humains, et je crois que c'est le propos du docu.
Visionage chaudement recommandé.