
Oeuvre originale : KISHI Yuusuke
Réalisateur : ISHIHAMA Masashi (Sa première à ce poste, plutôt animateur jusque là.)
Composition de la série : SOGO Masashi (Bleach, Fairy Tail, Tokyo Mew Mew, de mieux en mieux mais je m'en va vous rassurer : scénariste sur Rurouni Kenshin : Tsuioku Hen)
Animation : A-1 Pictures
Pour le coup, on aurait préféré que l'habituel style A-1 Pictures déteigne sur la production plutôt que d'approuver celui de Chikashi KUBOTA (basé sur celui de YORI/依り), rudimentaire et sans inspiration. Ils n'ont même pas l'excuse de se servir du faux-mignon pour installer un contraste fond/forme puisque ça n'y ressemble que de loin. Cela fait mentir le reste qui est assez ambitieux avec un scénario qui opère un bon vieux retour vers les pouvoirs psychiques d'antan, avec en particulier, ici, la télékinésie. L'intro annonce la couleur, on va avoir de la pulpe. Tout y concourt, l'institution dans laquelle nos protagonistes évoluent ressemblant fortement à l'une de ces sectes dont la façade cache des buts inavoués, son mode de fonctionnement reposant sur la rivalité, ce qui a tôt fait de scinder le groupe. Il y a les histoires plus réelles que mythiques qui n'ont rien à envier à nos histoires d'ogres et qui laissent présager un éveil brutal lorsque nos jeunes héros découvriront ce qu'il en est de cette mécanique où les enfants disparaissent lorsqu'ils ne remplissent pas les attentes. La mise en scène n'est pas en berne avec une colorisation fade qui alterne avec une dominance monochromique lors de certaines scènes pour appuyer le surnaturel de la situation comme on allume de l'encens pour saturer l'odorat. D'ailleurs, durant la scène du rituel où la "gravité" de Saki est scellée, on vire carrément au noir et blanc pour appuyer la présence du sang et opérer la délimitation de l'émotion dans une sorte de stase temporelle où tout va trop vite à l'extérieur, appuyant la désorientation du novice. S'ajoute à cela un soupçon de folie avec un passage à la MASAAKI qui ne fait que renforcer l'étrangeté de la situation, en espérant que celui-ci se renouvellera et ne se limitera pas qu'à du contenu conté. Dommage que le chara-design soit si peu convainquant. Quant à la musique, si elle est essentiellement atmosphérique, on retiendra surtout le thème d'entrée largement inspiré de Kenji KAWAI pour Ghost in the Shell. Autant dire que l'on a vraiment une impression d'ampleur et de profondeur.
En fait, Shin Sekia Yori rappelle Kamisama Doll de l'année dernière. (Et un petit peu Fractale.)
Si elle en reprend le potentiel, elle se débarrasse pour l'instant d'un de ses travers qu'était la trop grande présence de fanservice ecchi. Est-ce qu'elle se donnera les moyens de ses ambitions ? Ca, c'est une autre histoire puisque nous ne sommes pour l'instant que dans de l'énonciation, l'élément perturbateur ne pointant le bout de son nez qu'à la toute fin. L'essentiel nous est fourni, il ne reste plus qu'à lancer ce qui sera très certainement une quête initiatique.
L'intro indique aussi autre chose d'intéressant : à côté de ce que les résumés présumaient, c'est-à-dire que la série se situe 1000 an avant notre ère, il semblerait qu'elle prendra aussi pied à notre époque. Les trailers laissent pourtant voir un monde extérieur type fantasy donc je ne sais pas comment ça va se raccorder mais je leur souhaite bon courage. J'espère personnellement que la série s'acheminera plus vers de la science-fiction vu qu'on nous l'a promis, l'oeuvre originale ayant remporté un prix de SF, que vers des interprétations religieuses/fantasy. Pour l'instant, je cherche encore.