
Réalisation : Kazuki Akane (Vision Of Escaflowne, Birdy The Mighty : Decode)
Scénario : Miya Asakawa (Mars Daybreak, Teenager Onmyouji)
Chara-Design : CLAMP (Tokyo Babylon, X)
Animation : Sunrise
En 2017 A.T.B, l'armée européenne de l'Euro Universe est sur le point de céder face aux assauts répétés de l'Empire de Britannia. Elle place alors ses derniers espoirs dans l'unité W-O, formée de jeunes pilotes issus de l'Area 11 et au sein de laquelle un certain Akito Hyuuga semble survivre à tous les dangers...
Le plus si attendu que ça spin-off de Code Geass, une OVA en quatre épisodes, émerge aujourd'hui des décombres après plusieurs années de retard sur le planning et autant de problèmes de personnel chez Sunrise - on soupçonne qu'il fut longtemps considéré de représenter les Knightmares en animation traditionnelle, avant que le Yen Tout Puissant opte pour un revirement 3D et ne chamboule toute la pré-production. Sur la forme, l'anime est solide, pas spécialement ébouriffant eu égard au format, mais le réalisateur a au moins trouvé la décence d'exploiter les CGs omniprésents à bon escient, c'est-à-dire de produire avec la technologie ce que la main humaine ne saurait retranscrire sans un budget cosmique et cent bénévoles - caméras tournoyantes, ralentis... le problème étant que, techniquement parlant, la computique reste légèrement moins impressionnante que celle utilisée par le même studio sur Votoms Finder deux ans plus tôt, et qu'en termes plus artistiques le mecha-design se montre quelque peu foireux, ou, à tout le moins, de goût incertain. Les personnages sont, quant à eux, conformes à l'esthétique de la première série, donc laids une fois sur deux ; Akito lui, devrait ravir les fujoshis et la clientèle de Mylène Farmer avec sa tresse, mais au moins il ne tombe ni dans le travers emo, ni dans l'écueil du monolithe.
Sur le fond... ça se laisse suivre avec un rictus, Akane n'ayant pas pour habitude de nous fournir de la merde imbuvable. Les personnages, quoique tous plus ou moins clichés, sont raisonnablement ébauchés en à peine quarante minutes, et l'action fonctionne à peu près. Les émanations victimistes de l'ancienne mouture prennent ici une ampleur monstre avec l'utilisation par l'Europe (en particulier la France qui semble dominer l'ouest du continent) de chair à canon exclusivement japonaise ; parce que, selon le haut-commandement, les européens sont lâches et préfèrent voir clamser des jaunes ou des harkis tant qu'à faire - oui c'est powerful l'animation japonaise en 2012. Bref, nos copains mangeurs de ramen dont la Constitution empêche l'usage de ballons à eau sont donc les seuls combattants compétents et téméraires sur Terre, ce qui ne surprendra plus personne sur MATA. Le rythme contrôlé et plaisant du premier épisode n'atténue pas non plus les présentations anachroniques - la bourgeoisie parisienne et quasi-incestueuse qui danse la valse et commente les dernières toiles des maîtres expressionnistes - mais bon, il serait mesquin de reprocher à l'OVA ces envolées kitsch qui faisaient l'une des tonalités cardinales de la série de 2006. La musique des combats, aux percussions enlevées et aux accointances jazz, est plutôt iconoclaste et bienvenue.
Bref, je n'en attendais strictement rien - pour ne pas dire une nullité - et je découvre un produit diminué par le choix de la 3D, un tantinet bateau, idéologiquement egocentré et ridicule mais, c'est l'essentiel, assez fun.