
Yusaku Godaï est un lycéen qui vit dans une pension, la "Maison Ikkoku". Il ne supporte plus du tout les autres locataires qui passent leur temps à faire la bringue, à hurler et à chanter à tue tête!
Et pour couronner le tout, ils ne cessent de se moquer de lui et le traitent constamment de raté.
Leur brouhaha perpétuel l'empêchent constamment de se concentrer sur ses études, surtout qu'il prépare des examens d'entrée à l'université. Déterminé à réussir ses études, il est persuadé qu'il doit quitter cette maison de fous et il décide de déménager illico presto...
Au moment où il s'apprête à quitter cet enfer, il fait la connaissance de Kyôko Otonashi, la nouvelle concierge, une magnifique jeune femme âgée de 20 ans. Godaï tombe fou amoureux d'elle, revient sur sa décision et décide de rester afin de pouvoir conquérir l'élue de son coeur...
Comme il a été dit précédemment dans ce topic, Maison Ikkoku est à la base un seinen manga de Rumiko Takahashi. C'est la deuxième série longue de cette grande mangaka et elle travailla en parallèle sur cette oeuvre avec Urusei Yatsura qui se concluront toutes les deux en 1987.
Maison Ikkoku fut adaptée dans une série télévisée de 96 épisodes à partir de 1986, alors que le manga original allait doucement vers son dénouement, ce qui a permis à la série TV de ne pas rattraper le rythme de publication du manga. De plus, il y a très peu de "filers" dans la série animée, surtout que bon nombre d'entre eux ne trahissent pas l'esprit du manga original.
Il existe également des OAVs et un film d'animation (ainsi qu'une série live récente!) mais ils ne sont jamais arrivés en France.
Comme plusieurs membres du forum, j'ai d'abord connu la série animée sous son sobriquet français "Juliette je t'aime" en 1988 lors de sa diffusion dans le très célèbre Club Dorothée. C'était déjà en ce temps là l'un de mes DAs favoris que je suivais assidûment et dont je ne loupais pas un épisode tant il me passionnait. Après, je ne l'ai plus revu pendant de très longues années mais j'en avais gardé des souvenirs magiques.
Lorsque j'ai redécouvert le titre dans les années 2000, ce fut le coup de foudre, et, contrairement à certaines séries animées ayant bercé mon enfance, elle n'avait pas du tout vieillie, bien au contraire, elle s'est avérée être encore meilleure que dans mes souvenirs d'enfance.
Tout d'abord, elle est techniquement splendide. Le character design de Yuji Moriyama sur les 26 premiers épisodes est très joli et fidèle au trait de Rumiko Takahashi, sans être aussi maladroit que le sien sur les tout premiers volumes. Puis à partir de l'arrivée d'Akemi Takada à ce poste au 27e épisode, le character design deviendra absolument magnifique et constitue un enchantement pour les yeux. Akemi Takada a réellement sublimé la série quand elle a intégré le staff.
Il en va de même pour l'animation: elle est déjà très bonne sur les 26 premiers épisodes et deviendra excellente dès le 27e épisode, étant plus proche d'une série d'OAVs au budget confortable que d'une série TV ordinaire, certains mouvements des protagonistes étant d'un réalisme saisissant et d'une fluidité inouïe.
Cerise sur le gâteau, la réalisation technique est homogène sur la totalité des épisodes, le character design et l'animation ne connaissent aucune fluctuation choquante, contrairement à d'autres séries de la même époque.
Les musiques composées par Kenji Kawai et Takuo Sugiyama sont également somptueuses et sont un véritable émerveillement pour les oreilles. Certaines sont très déjantées, d'autres sont au contraire très apaisantes et mélancoliques...
Et qu'en est il de l'histoire?
Et bien, il s'agit tout simplement de la plus belle comédie sentimentale de l'histoire du manga et de l'animation japonaise.
L'histoire est très bien construite, elle est passionnante à suivre, ne s'éternise jamais et n'est ni trop longue, ni trop courte.
Les protagonistes du récit ont une psychologie fouillée et sont profondément humains.
Yusaku Godaï au premier abord est bourré de défauts: il est un peu mou, timide, trop rêveur, beaucoup trop conciliant et son impossibilité fréquente de dire "Non" et de s'expliquer clairement avant que la situation dégénère le plongeront dans de nombreuses situations cauchemardesques (pour le plus grand bonheur de nos zygomatiques).
Mais à côté de ça, il a aussi de très belles qualités: c'est une jeune homme très gentil, sympathique, compréhensif et chaleureux. Il évolue énormément au cours de l'histoire et prend de l'ampleur et dès lors qu'il a trouvé sa vocation, il s'investit ardemment dans celle ci en donnant le meilleur de lui même et devient très responsable.
Pour lui, il est hors de question de demander la main de sa bien aimée tant qu'il ne sera pas devenu indépendant financièrement et qu'il n'aura pas eu un travail.
Pour ce qui est de Kyôko Otonashi son égérie, contrairement aux apparences, ce n'est pas une "princesse parfaite" et elle est aussi blindée de défauts.
Elle est très susceptible, s'emporte rapidement, a trop tendance à sauter aux conclusions, elle est têtue comme une mule ainsi que d'une jalousie maladive...
Mais à côté de ça, elle est très sensible, a un coeur d'or, elle est perspicace et elle est très lucide aussi bien envers elle même qu'envers les autres.
C'est également une femme tourmentée, qui a été traumatisée par la mort de son époux Soïchiro qu'elle aimait plus que tout au monde. Elle a peur de tomber à nouveau amoureuse, d'une part, parce qu'elle aurait la sensation de trahir Soïchiro en épousant un autre homme, et d'autre part, en ouvrant son coeur à un autre homme, elle craint d'éprouver à nouveau la même souffrance et le même chagrin si celui ci venait à mourir avant elle, en bref, elle est terrifiée à l'idée de ressentir la même douleur que celle qu'elle a eu lors du décès de son mari.

L'évolution de Kyôko est admirablement menée tout au long de la série, nous la voyons peu à peu retrouver goût à la vie grâce à ses ami(e)s, ses loisirs, son travail et la voir retomber amoureuse est extrêmement touchant...
Edgar, Edgar, prince de la Cambriole...