Depuis la nouvelle génération de console (PS3, 360), il est devenu monnaie courante de dénigrer le RPG japonais au profit du RPG occidental. Les critiques s'en donnent même à cœur joie en parlant de déclin voir même de leurs fins programmés.
Autant le dire, The Last Story n'est absolument pas une révolution et pourtant, avec ce jeu, Hironobu Sakaguchi, fait ce qu'il sait faire de mieux : raconter une histoire. C'est aussi l'occasion de rappeler à certaines personnes que l'on ne recherche pas la même expérience entre un jeu occidental à la Elder Scrolls et un RPG japonais. Un retour aux sources qui ne pourra que satisfaire certains joueurs délaissés depuis quelques temps déjà.
Le système du jeu :
Il s'agit d'un action-rpg des plus traditionnelles malgré quelques inventivités et raccourcis pour la console Wii. Par exemple Zael, le héros, tape automatiquement sur l'ennemi à son approche. Cela peut paraitre étonnant mais je pense qu'il s'agit d'une alternative intéressante au matraquage de la touche action d'une manette (je me souviens de la touche de ma souris après une partie de Diablo à l'époque

La ou le jeu innove un peu, c'est avec la magie. Le héros ne dispose de rien hormis du sort rafale et de pouvoir focaliser l'attention de l'ennemi si besoin. Les sorts viennent donc avant tout de nos camarades qui font apparaitre des halos lumineux. Rien qui ne soit déjà vu pour le moment sauf que le héros avec son sort rafale à la possibilité de dispersé les halos afin de créé des effets différents de manière instantané. Ainsi, disperser un halo de soin localisé rendra de la vie à tous les alliés. Un halo de feu dispersé brisera la garde des ennemis...
Un système intuitifs et qui surtout, ne manque pas de rythme en nous offrant des combats dynamiques et c'est bien tout ce que l'on demande à un jeu!
A noter que les accessoires de la Wii ne sont guère utiles dans ce jeu et qu'une manette standard aurait largement fait l'affaire
L'histoire :
Une histoire de chevaliers, de princesse en détresse et de trahison. Je vois déjà les mauvaises langues critiqués les thèmes bateaux et ils n'ont pas tout à fait tord mais comme on dit: "c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe". Point d'originalité donc mais une histoire d'aventure et d'amour avec deux grands A.
Les personnages n'ont d'ailleurs strictement rien de simples avatars. Chaque personnage à sa propre personnalité et le jeu ne l'oubli à aucun moment (il suffit de lire les dialogues savoureux des protagonistes entre eux durant les donjons).
Mais Last Story, c'est aussi une romance comme on savait la faire à l'époque de la PS1. Désormais, cela semble être devenu tabous au point de n'apparaitre qu'à demi-mots dans les softs (problème de virilité de certain joueur ?). Il suffit de voir les FF mettant la sourdine de ce coté la tel le 12 et le 13 alors que les précédents nous avaient offerts de magnifiques moments (7, 8, 9 ou 10).
Ne vous attendez pas non plus à différentes fin ou liberté scénaristique. Fidèle au style Sakaguchi, l'histoire du jeu est linéaire de bout en bout et ce savoure comme on lit un manga ou regarde un animé. Style narrative qui semble se perdre dans les RPG actuels au profit d'une liberté totale. Pourtant, certain joueur comme moi aime pouvoir se laisser transporter dans une histoire comme si on était au cinéma sans avoir à étudier chaque action dans le jeu de peur de louper le bonne fin.
La Durée de vie:
Si comme les testeurs de site de jeux vous courrez le marathon, vous finirez le jeu en 20h mais si comme moi vous y allez en profitant du jeu, comptez plutôt 25-30h. Nous avons pas mal de quêtes annexes à l'importance variable. Il peut s'agir pour les petites de faire le garçon de course pour qu'un cuisiner prépare son gâteau (truc rébarbatif par excellence) ou au contraire, de véritables donjons optionnelles pour les plus grandes quêtes. Ainsi, les chapitre 20, 21, 42 et 43 seront optionnels et rallongeront de quelques heures la durée de vie du jeu tout en approfondissant les personnages (à ce sujet, le chapitre 42 est un incontournable pour tout les fans de Zael et Calista).
Difficulté et re-jouabilité :
Le jeu n'est pas très difficile à proprement parlé. Nous avons 5 vies qui se renouvellent après chaque fin de combat et à dire vrai, seul certains boss ou une très mauvaise tactique peut entrainer le game over.
En revanche, pas besoin de vous inquiétez pour vos camarades (ma crainte dans ce genre de jeu est le game over à cause de la bêtise de l'IA) car même si leurs vies tombent à 0, ils seront juste KO jusqu'à la fin du combat. Seul la perte des 5 vies de Zael conduit au game over et cela a du m'arriver à 3/4 reprises max (et je ne suis pas un grand joueur). De plus, on peut choisir entre recharger une partie sauvegarder par nos soins ou une sauvegarde automatique (qui nous conduit souvent juste avant le boss redouté).
Pas non plus nécessaire de faire 10h de level up. Des petits cercles rouge dans les donjons font apparaitre des ennemis et nous permettent de nous mettre à niveau en 10 petites minutes. Après ça, seule le fait de ne pas avoir fait évoluer armes et armures pourra vous être fatales.
Niveau re-jouabilité, le jeu dispose d'un new game + qui permettra de conserver son niveau et son inventaire. Ce n'est pas grand-chose mais c'est déjà beaucoup plus que bon nombres de jeux qui n'ont pas compris que quelque chose d'aussi simple était encourageant pour tout joueur.
Les Graphismes :
Voila le gros point noir du soft. Si on est tout de suite attiré par le design et les arts works de Kumihiko Fujisaka, fort est de constater que le jeu est plutôt laid. Bien que la Wii ne soit pas une bête de course, on à quand même beaucoup de mal à croire que la console soit seule fautive. Cela n'empêche pas le jeu de dégagé un coté enchanteur de par ses décors.
La Musique :
Avec Nobuo Uematsu, on avait de quoi s'attendre à de très beau morceaux et c'est effectivement le cas même si la musique n'est pas toujours présente quand on joue. Dans tout les cas, le papa des plus belles compositions des Final Fantasy nous offre la encore un travail remarquable et ce n'est pas "Kanan's theme" (le thème de Calista) qui va me contredire (très belle chanson chanté par Kanon (certains auront peut-être reconnu la chanteuse de l'ending de Guin Saga "This is my Road")).
Conclusion :
Au final, Last Story me donne l'impression d'un vivant hommage aux jeux qui ont fait les heures de gloires de la PS1. Hironobu Sakaguchi ne cherche pas à satisfaire les exigences de joueurs toujours plus difficiles mais préfères revenir sur une histoire et des mécaniques tout en simplicités.
Les détracteurs des RPG japonais auront de quoi aiguiser leurs griffes mais ceux qui se rappellent des meilleurs moments de la Playstation 1 prendront plaisir à jouer à ce jeu qui n'est peut-être pas très beau ni très long, mais qui possède à contrario, bel et bien une âme.
The Last Story est un jeu qui m'a offert ce que peu de jeux actuels ont réussi à m'offrir malgré leurs surenchères techniques et cela, seulement en reprenant des mécaniques plus anciennes (le choix de porter ce jeu sur la Wii ne semble d'ailleurs pas fortuit). Rien que pour ça, merci Mr. Hironobu Sakaguchi...