La colline aux coquelicots

[Aer]

Réalisé par Goro Miyazaki et (lourdement a priori) supervisé par Hayao Miyazaki, le film est enfin sortit officiellement en salle chez nous, depuis mercredi dernier. Nonobstant les parisiens ayant eu accès à une avant première il y a quelques mois, nous avons enfin tous pu aller le voir en salle et nous émerveiller devant la dernière production du studio Ghibli.

Sans attendre plus longtemps, le film est bien. Franchement bien. Ce n'est pas une œuvre mémorable comme a pu l'être Mononoke, Le tombeau des lucioles ou d'autres, mais un film très plaisant à suivre et surtout un renouveau créatif dans le studio depuis leurs dernières productions mi-figues mi-raisin.

Je ne reviendrais pas spécialement sur le synopsis ni le scénario, suffisamment efficace pour maintenir l'intérêt éveillé, juste signaler que le déroulement se fait sans anicroches particulières. Nous nous attendons aux divers retournements, dont et surtout le final, et le film ne surprendras clairement pas sur ce point.

L'ambiance musicale est une fois encore très sympathique et plaisante (bien que pas autant recherchée que, pour citer un film récent que j'ai vu, Mai Mai Shinko), et le film est remplis de chansons, une première je crois pour le studio. Chansons je suppose faisant parties du patrimoine japonais (si quelqu'un peut confirmer ?) et qui sont toutes très plaisantes.

L'aspect technique est évidemment bon, même si je trouve depuis Arriety que la représentation graphique des personnages est en retrait par rapport à leurs anciennes productions. Peut être dut à une simplification des traits, ou une colorisation qui fait un peu trop ordinateur. Après, fopadéconé, ça reste du très bon, bien sur au niveau des décors mais aussi la vie générale et le soucis du détail propre au studio. Les passages au Quartier Latin, l'un des lieux principaux du film, m'ont en ce sens particulièrement enchantés, avec son ambiance bordélique de fourmilière. Un véritable plaisir de découvrir ce lieu de l'intérieur lors de la première visite de Umi et Sora, qui me fait presque regretter que nous n'en voyons pas plus.

J'ai pu voir le film en VO, ce qui en soit ne change pas grand chose à mon niveau, vu que les VF des films Ghibli sont toujours très bien. Pas de surprises à ce niveau, je regrette juste le détourage pas très marqué des sous-titres rendant parfois la lecture délicate, et la volonté de toujours appeler Umi par son prénom (malgré le faite que l'on entende distinctement à de nombreuses reprises les personnages l'appeler Mer). Je chipote mais sinon c'est du très bon.

Un film qui fait grandement plaisir après les tours et les détours continuels du studio depuis le succès international de Chihiro, un film à voir par tous pour ne pas changer des habitudes qui reviennent. En clair, un film qui s'inscrit bien dans ce renouveau que nous voyons refleurir tranquillement depuis l'année 2011 et que l'on espère continuer sur cette lancée.

[Ialda]

Le film est bien. Très largement meilleur à Terremer, et sans doute le Ghibli le plus plaisant post-Chihiro, Ponyo mis à part. Un peu trop fleur bleu, adapter un shoujo doit faire partie des moyens de bizuter les jeunes réa au sein du studio. Les visages m'ont aussi semblés moins bien animés et moins vivants que du temps de papa, mais c'est peut-être purement subjectif.


De là à intégrer le film au sein d'un quelconque renouveau de quoi que ce soit, il y a un pas - tout au plus l'installation de Ghibli dans une sorte de moyennitude.

[Gemini]

Je vais lire le manga, mais le film ne m'inspire pas des masses...

[Aer]

De là à intégrer le film au sein d'un quelconque renouveau de quoi que ce soit, il y a un pas - tout au plus l'installation de Ghibli dans une sorte de moyennitude.

Des moyennes comme ça, j'en voudrais plus souvent.

Je vais lire le manga, mais le film ne m'inspire pas des masses...

Nous attendrons avec impatience tes éloges dithyrambiques une fois que tu l'auras vu.

[Merlin]

J'ai pas vu Terremer truc mais celui là de Goro Miyazaki est quand même très sympa je dois dire.
On ne reviens pas sur les prouesses d'animation, de décors et de musiques qui sont toujours au top et qui serait scandaleux si Ghibli n'y parvenait plus.
Là où ça pèche un peu c'est plutôt au niveau de l'histoire et plus précisément sur la relation entre nos deux héros.
Attention spoil.
Leur relation est tellement fondue dans les évènements qu'on ne voit rien. Connaissant Ghibli on se doutait de ce qui allait se passer mais le problème c'est que c'est assez mal amené. Pouf pif pof ils s'avouent leurs sentiments mais avant ça on avait quasi rien dans leur comportement qui mène a un sentiment amoureux.
Et c'est là que c'est dommage car leur histoire ne nous émeut pas ou peu alors que c'est le centre d'intérêt du film.
Dommage parce que pour moi tout le reste est vraiment bon et on regretterait presque la cure de Jouvence du quartier Latin tellement l'ancien était assez... pittoresque.

[Aer]

Leur relation n'est pas assez creusé dans la première partie c'est vrai, même si des indices évidents jalonnent le parcours, mais il faut quand même attendre un certain temps avant la déclaration elle même je trouve. Mais perso ça m'a plu comme ça ^^.

Je pense que tout le propos du film est dans cette bâtisse, certes pittoresque comme tu dis, mais qui en devient tellement anachronique qu'elle est menacée de destruction. Il n'y a qu'en la "maquillant" que les lycéens arrivent à la garder et perpétuer une forme de mémoire. Une méthode qui n'existe même plus de nos jours tant on ne s'embarrasse pas à détruire à tout va pour reconstruire du neuf aux design modernes.

[Chadauw]

Vu ce soir, c'était très plaisant, clairement mieux que les Contes de Terremer du même fils Miyazaki. J'ai beaucoup aimé l'ambiance du quartier latin

Par contre, il y avait beaucoup d'enfants dans la salle, et je me suis vraiment demandé s'ils pouvaient vraiment apprécier le film (vu la thématique de la peur de l'inceste, les débats étudiants, ...).

[Ialda]

Et c'est là que c'est dommage car leur histoire ne nous émeut pas ou peu alors que c'est le centre d'intérêt du film.

J'avoue que l'histoire des deux tourtereaux m'a moins intéressée que l'ironie d'un canevas faisant la part belle à une vision nostalgique et idéaliste de l'agitation étudiante des années 60, dans un film réalisé par le fils d'un soixante-huitard notoire.

(surtout que si je me souviens bien, d'après Tetho l'action du manga original se déroulait durant les 70s)

Des moyennes comme ça, j'en voudrais plus souvent.

Certes, mais on ne m'accusera pas d'aborder les sujets qui fâchent.

[Sora334]

Vu hier soir. Je n'ai pas aimé. Je trouve que le film met énormément de temps à trouver son sujet. Je ne comprend pas les choix scénarisitiques. Le schéma narratif avait l'air d'être composé de trois introductions et d'une conclusion. Il n'y a aucune péripétie. Je ne comprend pas pourquoi le récit fait des virages entre l'endroit ou il nous amène et la route qu'il nous fait prendre pour y parvenir.

[Montrer] Spoiler

-Premier sujet : Umi va t elle réussir à assurer son rôle de petite fille à l'école en pleine adolescence ( rencontre de l'amour, développement de l'opinion et de l'esprit de contradiction ) et celui de mère qu'elle doit assumer ? Elle réussie à y parvenir sans trop de difficulté. Aucun choix, dilemme ne s'impose à elle. Le retard chez le poissonnier n'a aucune répercussion sur sa vie sociale.
-Deuxième sujet : Plutôt une question. Faut il avoir un esprit conservateur du patrimoine ? Ou faire table rase du passé et reconstruire ? Le problème est assez bien posé grâce à l'analogie avec le quartier latin qui fait débat dans l'école et la tête de l'héroïne. Le personnage n'est, encore une fois, pas réellement confronté à la question. Ce sont les évènements qui la guident. L'autographe sur la photo, les polycopiés et l'amour... Ce qui rend le personnage assez fade.
-Troisième sujet : L'inceste. Un sujet que j'aime beaucoup, car il est tabou. J'aurai aimé que le sujet soit creusé, exploité pendant le film. Le caractère conservateur du film interdit leur relation. Cependant, les personnages refusent d'arrêter de s'aimer. Ce qui est dommage, c'est de ne pas découvrir comment allaient ils accepter cette relation, la concrétiser, la repousser. Ils disent qu'ils s'aimeront toujours, mais ils ne parlent jamais de concrétiser leur relation ou autre. Ils s'avouent qu'ils s'aiment, comme on le savait déjà. Et là ou le film me déçoit, c'est que, bien heureusement, la relation incestueuse est en fait un quiproquo. Tout va bien qui finit bien. Dans le meilleur des mondes. Happy end. Fin.

J'ai trouvé que ce film ne faisait que survoler ces sujets. Je n'ai rien à dire sur la réalisation technique du film qui est plus qu'acceptable. Mais j'ai trouvé l'histoire mauvaise et sans intérêt. De plus, je n'ai pas aimé la facilité affligeante avec laquelle les personnages peuvent s'écarter des problèmes qui leurs font faces. Umi et Shun auront découvert leur passé mais cette expérience ne les aura pas fait grandir. Ils restent -à mon avis- prisonnier du passé et de ses lois. Umi continuent toujours à monter ses drapeaux.

Cependant... Il y a une chose qui interpelle : On ne voit pas la discussion entre la vraie mère de Umi et le père adoptif de Shun. Ce qui serait intéressant, c'est que les deux parents conviennent d'une supercherie pour tromper les enfants sur leur véritables liens de parentés. Ainsi, shun et Umi ignorent qu'ils sont frères et sœurs, les parents ayant décidés de porter en secret le fardeau. Mais aucun indice ne laisse supposer une telle interprétation. Je crois que je tente d'aimer ce film car je n'ai jamais passé un si mauvais moment devant un film Ghibli.

J'avais apprécie Terremer bien qu'il m'est légèrement endormi. Mais celui-ci, je l'ai vraiment pas aimé du tout. C'était désagréable. Toute manière, rien ne peut sortir de Goro tant qu'il aura son père dans les pattes. La colline aux coquelicots c'est le mélange de deux interprétations, qui, visiblement, s'accorde très mal. J'attends avec impatience que Goro prenne son envol au lieu de rester dans l'ombre de son père et de ses idées. Sans rire, c'est pas pour rien que Terremer commence avec un

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FRATRICIDE