
Réalisation : Masayuki Kojima (Piano Forest)
Chara-Design : Naoki Urasawa (20th Century Boys)
Animation : Madhouse
Production : China Film Group
Oeuvre Originale : Yang Zhijun
Après la mort de sa mère à la ville, le jeune Tianzhin est contraint de partir vivre dans les montagnes tibétaines aux côtés de son père, lequel avait abandonné sa famille quelques années plus tôt. Mal à l'aise avec ce géniteur distant et perdu dans ce nouvel environnement difficile, Tianzhin va puiser son courage dans l'amitié qui le lie à Dhorje, un énorme chien des hauteurs à la fourrure dorée...
Bonne surprise que ce Tibetan Dog co-produit par la Chine et le Japon.
Adapté d'un conte pour enfants chinois, dénué de toute considération politique, le film déroule un scénario très simple, centré dans un premier temps sur la vie quotidienne de Tianzhin auprès des marchands et brigands tibétains, et virant à une classique mais plaisante chasse au chien lors de la seconde partie. Les thèmes abordés par le métrage, notamment l'amitié, la loyauté et la bravoure animale, ont été vus et revus quelques centaines de fois mais l'animation japonaise ne les avait pas ressortis du placard depuis de nombreuses années : conséquence, une fibre old-school, qui n'est pas sans rappeler quelques standards de Nippon Animation, parcourt le film de long en large. Les paysages élevés, les costumes des autochtones, le bestiaire sont d'autant plus crédibles que le réalisateur consciencieux s'est déplacé jusqu'au Tibet pour étudier les lieux. Tout comme les gens de Disney procédaient naguère sur flopées de mammifères, Kojima a également capturé sur pellicule les dogues de montagne et examiné leur comportement à la loupe pour les animer au mieux par la suite. La production ne fera sans doute pas grand bruit au Japon mais l'on ne peut qu'être respectueux des efforts fournis par Madhouse afin de figurer cette petite histoire sans grande prétention intellectuelle.
L'animation est solide, peut-être pas exceptionnelle eu égard au studio mais tout à fait opérante. Elle offre notamment une pincée de combats de chiens - après vérification des mastiffs colossaux qui existent réellement - et un duel final sur sommet enneigé, dont je me garderais de parler pour cause de spoiler mais qui vaut son pesant de cacahuètes : les amateurs de dessin-animés animaliers, c'est mon cas, feront fi des raccourcis du script, des psychologies à peine ébauchées, et y trouveront un intérêt certain. Le design de Urasawa est reconnaissable mais relativement sobre comme à l'accoutumée. La musique échappe aux clichés les plus folkloriques en reléguant les flûtes à la portion congrue. La direction artistique du film est à la hauteur des trois années consacrées au produit, sans faux pas rédhibitoire.
Tibetan Dog ne développe aucune idée neuve, évolue dans un classicisme outrancier, mais c'est pourtant là que résident ses qualités. Un sympathique divertissement venu d'une autre époque, ou bien d'une réalité parallèle dans laquelle l'animation japonaise serait restée familiale et portée sur de nobles sentiments.