
Nom : Cynthia et le Rythme de la Vie
Nom VO : Hikari no Densetsu
Auteur : Izumi Aso
Année : 1985
Hikari Kamijô (Cynthia) rêve de devenir championne de GRS. Voilà un an qu'elle a pu rencontrer son idole, la grande Diana Groïtcheva, et elle intègre enfin un établissement qui offre aux élèves la possibilité de pratiquer cette discipline ; c'est aussi là qu'étudie et s'entraine Hazuki Shiina (Déborah), la tenante du titre nationale pour les collèges. Dès son arrivée, elle trouve un soutien de taille en la personne de Takaaki Ôishi (Willy), un jeune gymnaste proche de Shiina, qui décide de devenir son entraineur particulier, impressionné par les talents de Hikari.
Je ne pensais pas lire un jour ce manga, dont a été tiré un de mes animes préférés ; les vieux shôjo, ce qui n'est pas franchement ce qui marche le mieux en France, mais Tonkam semble se lancer dans une véritable politique à ce sujet, donc tant mieux.
Hikari no Densetsu date de 1985. A la vue de ce manga, je dirais qu'il s'agit d'une époque charnière pour les shôjo, puisque la plupart des mimiques et des codes propres aux œuvres majeures des années 70 ont disparu, avec un trait plus clair et parfois plus lisible ; en réalité, ce manga donne une impression de synthèse entre tradition et modernité, puisque nous conservons malgré tout un élément fondamental : les yeux extrêmement détaillés, profonds, dans lesquels s'épanouissent tous les sentiments des personnages. A ce titre, je pense que ceux qui trouvent le style d'une Riyoko Ikeda ou d'une Yumiko Igarashi "moches" pourront tout de même apprécier le trait de Izumi Aso.
Reste le découpage, propre aux shôjo. L'important, c'est de capter le rythme de la page, de suivre le mouvement, et là tout devient clair. "Rythme", "mouvement", des termes majeurs pour la GRS. Effectivement, la mangaka exploite au maximum cette liberté pour mettre en valeur les prestations de ses personnages, pour un résultat saisissant, élaboré, qui les rend incroyablement vivantes ; mais l'auteur sait aussi ne pas en abuser, et revenir à un découpage plus classique pour la vie de tous les jours.
Évidemment, un manga sur la gymnastique rythmique et sportive, j'en imagine déjà qui font la gueule. Sauf que, finalement, qu'il s'agisse de gymnastique ou de n'importe quel autre sport - individuel - cela ne change pas grand chose ; bon, peut-être si un peu, car la GRS possède une dimension à la fois sportive et artistique, cet aspect se ressentant énormément dans les très belles phases de démonstration. Si je dis que cela ne change rien, c'est que Hikari no Densetsu n'est pas un manga sur la GRS, mais un shôjo sur le sport. Énorme différence ! Il s'agit vraiment d'un manga qui va combiner les aspects inhérents aux titres sportifs - les compétitions, les rivalités, avec toute la tension et la passion que cela suppose, voire parfois le côté épique - avec un traitement des personnages plus axé sur les sentiments, sur les relations amoureuses, sur la discussion, sans pour autant que cela n'impacte sur l'importance des affrontements. A tout cela, l'auteur rajoute quelques pointes d'humour du meilleur effet, notamment grâce à l'irrésistible chien de Hikari : Chachamaru.
Hikari no Densetsu incarne le mariage réussi entre le manga sportif et le shôjo, bénéficiant de manière combinée de leurs qualités intrinsèques. Après seulement un volume - mais un volume double - je suis totalement conquis, alors que vu l'intérêt que je porte à l'anime, je risquais fort de me montrer difficile. J'attends la suite avec impatience.
Pour finir, je préciserai que le prix - 9€ le tome - ne doit pas vous décourager, car comme indiqué plus haut, il s'agit de tomes doubles. Donc cela revient à 4€50 pour l'équivalent, en terme de taille, de la plupart des manga disponibles chez votre libraire. Une bonne affaire, pour un titre entrainant. J'aime la gym !
Par rapport à l'anime, je m'attendais à quelques différences, mais sur la longueur puisque l'adaptation compte à peine plus d'épisodes (19) que le manga de volumes dans son édition simple (16). Pourtant, différence notable d'entrée : l'absence du groupe de musique dont le spectateur suivait la progression en parallèle de celle de l'héroïne, et qui apportait non seulement un enjeu supplémentaire, mais aussi de belles musiques ; surtout, le chanteur du groupe, Mao Natsukawa (Frédéric) formait un triangle amoureux avec Hikari et Takaaki. Le personnage n'avait rien d'anecdotique dans l'anime, et intervenait énormément dans l'intrigue. Je me demande s'il ne va pas apparaître par la suite, car là il reste tout de même l'équivalent de 14 volumes simples, alors que l'histoire a déjà bien progressé ; presque tout le scénario de l'anime vient d'y passer. Donc à partir de maintenant, ce sera de la surprise.