Le gros problème de
SAC c'est que Kamiyama fantasme littéralement sur Kusanagi. Il en fait une nana invincible, parfaite, torturée comme il faut, et la place en centre névralgique de sa série. Chez Shirow et Oshii Kusanagi aussi avait ce coté "trop parfaite", mais c'était contrebalancé par le fait que le personnage n'était déjà plus humain, sorte de coquille vide dont ils se servaient pour déblatérer leurs messages. Kamiyama lui au contraire l'humanise à tours de bras, allant même jusqu'à lui donner un passé (chose inimaginable chez les deux autres) qui aboutira sur la révélation fantastique du
"mon premier amour est le chef des terro" (???!!!?!?!!?)
, c'est juste n'importe quoi, voila pourquoi je parle de Mary Sue et de
fanfiction. Et au fond même quand la série s'attarde sur d'autres personnages hors du quatuor central de la série, elle est toujours là à 2 doigts de leur voler leur quart d'heure de gloire (comme dans l'ep sur Saito par exemple).
Quand à
SAC j'ai déjà dit plus haut que la série pouvait être louée sur pas mal de points, notamment dans sa narration globale à l'échelle de la série, voir sa tentative de gérer 2 intrigues principales de manière non continue dans
2nd GIG. Mais à coté au niveau des épisodes en eux même ça abuse de "l'embrouille volontaire", tentative de masquer la relative simplicité d'une intrigue par des dialogues très lourds et complexes (
Innocence en abusera aussi) sans forcément qu'il y ait quelque chose derrière, ou pire que le raisonnement se court-circuite lui même comme dans l'épisode du tank fou.
Quand à Oshii (et son compagnon/garde-fou Itô qu'on oublis trop souvent), il a fait le bon choix en assumant à fond le coté
damn serious pour le film. Ils a épuré le scénar et s'est limité à l'intrigue principale, a donné un rythme tendu, mis de la symbolique à gogo, s'est approprié une grosse part d'esthétique cyber-punk occidentale... Dans la logique de sa carrière post-
Patlabor 2 qui le voit s'éloigner de l'animation pour devenir un réalisateur de cinémas à part entière qui choisit le média (prise de vue ou animation) selon ce qu'il a à raconter, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire.
(et voir une préquelle dans
SAC qui se passe 1 an plus tard que le manga et le film (2030 contre 2029) c'est se mélanger violemment les pattes dans les méandres du multiverse)