de Gemini le Mer 07 Juil 2010, 18:40
Osamu Tezuka est né le 3 Novembre 1928, dans la préfecture d'Osaka ; issu d'une lignée de médecins, il n'y coupera pas et suivra des études de médecine en parallèle de sa carrière de mangaka, passant finalement sa thèse en 1955 même s'il n'exercera jamais.
Très jeune, il profite du projecteur de son père et découvre les univers de Charlie Chaplin et surtout de Walt Disney, dont la trace est extrêmement visible dans son œuvre. Alors qu'il n'a que 4 ans, sa famille déménage à Takarazuka, ville célèbre pour son théâtre éponyme et secouée d'importants mouvements culturels qui auront une influence notable sur le jeune Osamu.
Il commence à dessiner tôt, et crée même certains de ses futurs personnages clés, tels que Hige Oyaji.
Après la Seconde Guerre Mondiale, le Japon est ruiné ; la population se tourne vers des loisirs peu onéreux. Des éditeurs d'Osaka ont alors l'idée de créer les akahon ("couvertures rouges"), de petits livres en papier recyclé très bon marché.
A l'époque, les yon-koma - des courtes histoires en 4 cases, inspirées des comic strips américains - constituaient le format en vigueur dans les manga. En 1947, aux côtés du scénariste Shichima Sakai, Osamu Tezuka écrit pour un akahon Shin Takarajima, manga qui va raconter une histoire au fil des pages sans utiliser le format yon-koma. La mise en page de Osamu Tezuka, largement inspirée du cinéma, fait sensation, et le livre connait un grand succès. Des années plus tard, Osamu Tezuka réécrira Shin Takarajima, gommant certains aspects (en particulier la présence d'un clone de Tarzan nommé Baron), et surtout enlevant le nom de Shichima Sakai, peut-être afin de se poser comme le seul inventeur du manga moderne ; l'édition d'origine est aujourd'hui introuvable, il n'en reste que quelques exemplaires d'époque.
C'est le début de la gloire pour Osamu Tezuka, qui concrétise alors avec sa fameuse "trilogie SF" composée de Lost World (1948), Metropolis (1949), et Next World (1951). L'auteur devient surtout célèbre pour ses récits de SF, et son éditeur le pousse à continuer les publications de ce genre, ce qui ne l'empêche pas de lancer Jungle Taitei (Le Roi Léo) en 1950 ; devant le nombre croissant de séries à écrire, il commence s'entourer d'assistants.
En 1952, son éditeur lui demande de reprendre le personnage de Atom (Astro), apparu l'année précédente, et d'en faire le héros de son propre manga : Tetsuwan Atom (Astro Boy). Un énorme succès, et la série la plus longue de sa carrière avec 32 volumes.
S'essayant à d'autres genres qu'à celui qui a fait sa renommée, Osamu Tezuka rend hommage aux contes de fées avec son premier shôjo manga, Ribbon no Kishi (Princesse Saphir), en 1953. Le manga sera de nouveau un succès, et compte aujourd'hui parmi ses titres phares, de même que Hi no Tori (Phénix), une série fleuve lancée en 1956.
Sa carrière connait un tournant en 1961, lorsqu'il fonde son propre studio d'animation, Mushi Production, aux côtés d'anciens de Toei Dôga (futur Toei Animation) qu'il a rencontré lors des premières adaptations de ses œuvres en film d'animation. Afin de produire une série d'animation pour la télévision, donc à un coup le plus faible possible, il met au point le principe de l'animation limitée. Grâce à cela, la diffusion de l'anime de Tetsuwan Atom (Astro Boy) commence en 1963 et révolutionne la télévision japonaise. De nombreux autres studios se créent et/ou se lancent dans ce nouveau format, certains adaptent même des manga de Osamu Tezuka, comme Tokyo Movie en 1964 avec Big X. Il continue à écrire en parallèle de l'animation, avec notamment Wonder 3 en 1965.
Malgré son dégout premier, dans les années 60, Osamu Tezuka commence à se rapprocher de plus de plus du style gekiga ("image dramatique") créé par Yoshihiro Tatsumi en 1957. Cela l'amène à concevoir des titres plus sombres, dont les prémisses sont mesurables dans l'inachevé Vampires, en 1966.
A la fin des années 60, Osamu Tezuka a assimilé le gekiga, créant des manga ouvertement plus adultes, y intégrant notamment une composante sexuelle plus marquée, comme en témoignent les fameux Animerama de son studio Mushi Production. Mais c'est aussi à cette époque qu'il enchaine les déboires, provoquant la fermeture du studio en 1973. Mais Osamu Tezuka n'abandonne pas pour autant, et fonde Tezuka Production dans la foulée.
Des années 70, il convient de retenir en particulier Buddha (Bouddha) en 1972, Mittsume ga Tooru (L'Enfant aux 3 Yeux) en 1974, et son célèbre Black Jack en 1977, sans pour autant délaisser l'animation. Il poursuit sa carrière dans les années 80, avec notamment Adolf Ni Tsugu (L'Histoire des 3 Adolf) en 1983.
Il s'éteint en 1989 - alors qu'il écrivait encore Ludwig B, Gringo, et Neo Faust - laissant derrière lui une œuvre extrêmement vaste, une pléthore de personnages récurrents, et plusieurs générations de lecteurs et de mangaka influencés par son style. Pour sa mort, il reçoit des funérailles nationales.
Aujourd'hui encore, ses manga continuent de sortir en France, et des animes d'être produit. Et les titres cités ici ne représentent qu'une fraction de tout ce qu'il a pu écrire.
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Gemini le Mer 07 Juil 2010, 22:05, édité 2 fois.