Le club des litteraires ...

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Ialda
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Mar 07 Aoû 2012, 23:43

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Le dernier China Mieville donc. Comme souvent avec le monsieur, on reste à mi-chemin de la fantasy et de la SF, même si officiellement et selon l'éditeur Embassytown ressort de ce dernier genre - un avenir lointain où l'humanité s'est dispersée à travers les étoiles en mettant à son profit la possibilité de voyager dans le "Toujours", en-dehors, ou une surcouche de la réalité, a rencontré plusieurs races d'exo, et est rentré dernièrement en contact avec une race, les Ariekis, qui ont la particularité de d'exprimer à deux voix, ce qui requiert l'intercession d'Ambassadeurs, des couples de traducteurs clonés et continuellement synchronisés pour assurer la communication - jusqu'au jour où l'arrivée d'un nouvel ambassadeur hors-norme remet en cause l'équilibre entre terriens et ariekiens.

Le roman jongle avec les genres - court roman d'apprentissage dans la première partie, puis énigme autours du mystère posé par le nouvel ambassadeur, puis... parodie d'invasion de zombies (si si, texto : Artists plumbed our archives, digital archaeology, back millions of hours, to the antediasporan age. They pulled up corroded ancient fictions to screen. “These ones are Georgian or Roman, I gather,” one organiser told me. “They talk early Anglo, though.” Men and women bled of colour, in clumsy symbolism, fortified in a house and fighting grossly sick figures. Colour came back, and protagonists were in an edifice full of products, and sicker enemies than before relentlessly came for them. We read the story as ours, of course), mais avec en filigrane, une intrigue qui fait l'apologie et qui justifie presque certaines ficelles du colonialisme, ce qui met vraiment mal à l'aise - même si, connaissant le loustic, on peux imaginer sans trop se tromper que c'était son intention, peut-être plus que l'invention d'une espèce réellement extra-terrestre, quasi-incompréhensible (car s'exprimant dans un langage purement référentiel : ce n'est que quand ils apprennent à mentir que le monde est sauvé).

Le roman se termine de façon presque abrupte, sans avoir exploité complètement toutes ses pistes et donc avec un petit goût d'inachevé.

Comme d'habitude avec cet auteur, le style l'emporte sur des idées qui n'ont finalement qu'un rôle ornementale, c'est agaçant.
Comme d'habitude avec cet auteur, c'est joliment écrit et ça se lit avec plaisir.
Bref, une lecture plutôt chouette pour l'été.

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Messagede Mattosai le Mer 03 Oct 2012, 16:13

Le pitch des joyaux noirs d'Anne Bishop a l'air sympa , qqun connait cette dame ?
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Mer 21 Nov 2012, 23:37

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Ce que dit la quatrième de couverture :

La voix du dragon retentit à travers tout l'espace Canon.
Quatre mille ans durant, les Vaisseaux-Gardiens ont clamé leurs oukases. Armés par les grandes maisons marchandes, leur coeur cybernétique grouillant des engrammes de leurs anciens dirigeants, ils sèment la terreur d'un bout à l'autre du Réseau, cette toile arachnéenne qui relie les mondes les plus lointains de l'espace Canon. Invulnérables, omniprésents, les puissants vaisseaux de guerre ont maintenu la paix d'une poigne de fer.
Aujourd'hui, une ténébreuse Présence croit pouvoir arracher le Réseau à leur invincible puissance. L'immortel guerrier kieu Kez Mafaele sait que les Vaisseaux peuvent être vaincus, mais il est seul. Et, tandis que le VII Gemina fonce dans les Confins affronter cette Présence, il lui faut pour survivre entamer sa propre guerre.


Le roman réussit fort bien à reprendre la plupart des éléments typiques du space opéra et à en tirer un tout qui se dévore du début à la fin. A ma droite, l'Empire, redouté mais dépourvu de tête, complètement automatisé et baignant dans un léger parfum de formol et de décadence (les vaisseaux gardiens aux noms de légions romaines aident à poser l'ambiance); à ma gauche, une maison noble qui a réussit sa prise de notes lors du stage de formation chez les Harkonnens et les Borgia; sur les côtés et en embuscade, une menace alien inconnue et forcément terrifiante où le mook de base se double du joyeux cultiste gai comme un mormon et amateur de boucherie sur un mode convivial. Lâchez tout ce petit monde dans le même espace et regardez-les organiser à qui mieux-mieux des complots à multiple niveaux de tiroirs pour amateurs de jeu d'échec à n coups d'avance, dans le noir, les yeux bandés, un pistolet laser dans le dos et avec des pièces qui peuvent rayer du paysage la moitié de la galaxie avant d'avoir besoin de reprendre leur souffle.

Deux regrets, deux maladresses de l'auteur : une concentration un peu trop artificielle de termes exotiques les premières pages qui a autant tendance à installer l'atmosphère qu'à noyer le lecteur pas assez méfiant d'une part, et une tendance à abuser d'un style coquettement laconique de l'autre. Mais sur ce dernier point et comme j'ai tendance à râler régulièrement sur la prolixité d'auteurs de best-sellers US qui donnent l'impression d'être payés à la page voir au mot inutile, mon avis ne vaut rien.

Vraiment l'un des space-opéras les plus plaisant que j'ai lu ces derniers temps, entre le grand spectacle d'un Star Wars et les intrigues à tiroirs d'un opus du cycle de la Culture. Extrêmement agréable.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ileca le Jeu 22 Nov 2012, 02:21

Le cycle de la Compagnie Noire était un sacré morceau de fantasy noire que j'ai lu et relu avec un plaisir non dissimulé... (A chaque sortie de nouveau tome, obligé. Enfin, ce qui ne m'a pas empêché d'arrêter avant la fin.) Si je n'avais pas autant la flemme et des bouquins au quart lu qui traînent n'importe où...

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Aer le Jeu 22 Nov 2012, 02:24

Regrettable parce que la fin tranche vraiment avec tout ce que j'ai pu lire sur le sujet, et même si elle est quelque peu en "queue de poisson", j'ai salué l'audace du geste.
Mais la seconde partie dans le sud reste globalement une purge après :(.
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Jeu 22 Nov 2012, 02:32

J'ai rajouté la partie dans le nord sur ma liseuse du coup; depuis le temps que je tourne autours de cette série sans la lire, fallait que j'y passe.
Mais c'est bien parce que j'ai pas de nouveau Garett PI à me mettre sous la dent :(
Les Instrumentalities of the Night et Tower of Fear, yay or nay ?

Ileca a écrit:Si je n'avais pas autant la flemme et des bouquins au quart lu qui traînent n'importe où...


Toi aussi tu as une gestion catastrophique des priorités ? :)

J'ai du Cordwainer Smith qui traine sous le lit, je me demande si j'ai besoin de lire l'ensemble de son oeuvre avant d'aller poser tout de suite la question sur le lien entre les deux oeuvres dans le topic Eva :)

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ileca le Jeu 22 Nov 2012, 03:42

Je crois avoir testé le premier Garrett, détective privé à sa sortie mais j'en ai si peu souvenir que je doute de son existence dans mon anamnèse et si les fragments que je détiens se raccordent effectivement à ce livre, je peux dire sans défaillir qu'il ne m'a pas fait grande impression. (haha)

La Compagnie Noire, les trois premiers tomes sont incroyables (tant que je ne les relis pas) mais ne plus voir Toubib flirter, ça m'a un peu tué. Les changements, la nouvelle direction, tout ça a amoindri mon intérêt pour la série, surtout qu'à l'époque, il y avait l'attente, ce qui m'a permis de décoller tout doucement.

Ialda a écrit:Toi aussi tu as une gestion catastrophique des priorités ?


Oui et non. J'ai juste perdu tout intérêt pour la lecture. Je viens de débuter un tome du cycle de la Culture histoire d'essayer de retrouver les sensations d'antan (ouais parce Montaigne qui me fait un cours sur le scepticisme, ça me lourde) mais ça ne me fait pas grand chose. Tu vois l'état de délabrement. Je préfère aller me branler sur des VN japonais traduits en anglais préhistorique, c'est moins fatiguant pour l'intelligence. Ou alors des trucs avec des n'images, genre ces machins, là... les mangas.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Ven 23 Nov 2012, 01:32

La série des Garrett ne m'a jamais fait grande impression non plus, surtout au début. J'y suis venu par goût pour le mashup entre heroic fantasy urbaine et polar, façon histoires du Guet de Terry Pratchett. Et en persistant, j'ai fini par constater que l'auteur arrivait à atteindre sa vitesse de croisière, que les personnages secondaires qui composent la tapisserie de la faune locale prenaient leurs aises dans leurs costumes, que la mécanique devenait de mieux en mieux huilée et surtout que les monologues intérieurs d'un personnage principal dont le manque de foi consternant envers la générosité naturelle de ses concitoyens n'arrive malgré tout pas à éloigner des bonnes choses de la vie (For a price I’ll find things or get the boogies off your back. I’m no genius. I get the job done by being too stubborn to quit. My favorite sport is female and my favorite food is beer), ainsi que ses interactions pleines de mordants avec la faune susnommée, devenaient vraiment délicieux.

Mais quoi qu'il en soit les intrigues resteront toujours quelconques - presque accessoire face au défilé de fort caractères qui composent au fond les romans de cette série.

(et puis par contre il y a aussi Angry Lead Skies et ses petits-gris venus d'outre-Turnfaire en soucoupe, et là, c'est plus un saut à dos de requin, c'est la collision sale et embarrassante avec l'animal qui ne laisse qu'une question à la bouche - mais pourquoi ? Et combien de verre de whisky a-t'il fallu avant de pondre l'idée ?)

Oui et non. J'ai juste perdu tout intérêt pour la lecture. Je viens de débuter un tome du cycle de la Culture histoire d'essayer de retrouver les sensations d'antan (ouais parce Montaigne qui me fait un cours sur le scepticisme, ça me lourde) mais ça ne me fait pas grand chose. Tu vois l'état de délabrement. Je préfère aller me branler sur des VN japonais traduits en anglais préhistorique, c'est moins fatiguant pour l'intelligence. Ou alors des trucs avec des n'images, genre ces machins, là... les mangas.


Tu veux qu'on t'appelle Des Esseintes aussi ?

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Aer le Lun 28 Jan 2013, 20:31

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J'ai fini ceci récemment, en tant que grand fan de Simmons. J'imagine que ceux qui s'intéressent au bonhomme ont eu vent des divers polémiques autour du bouquin. Pour les autres je vais faire un résumé.

L'histoire se passe dans le futur proche (je n'ai même plus les dates exactes), quelque chose comme 2030 et des brouettes. L'auteur a imaginé un futur très...noir. Les USA se sont viandés, l'Europe également, la Chine se fait bouffer la gueule par l'Inde et le Japon (qui est revenu à un mode techno-féodal avec les chefs d'entreprises en Daimyo tout pissant). Les musulmans envahissent le Moyen Orient et l'Europe dans ce qu'il appelle le Califat Global (no shit). Sans surprise Israël s'est fait vitrifié à coup de bombes atomiques, histoire de.
La dedans l'on suit les pérégrinations de Nick Bottom, ex flic à la retraite anticipée et vrai junky, comme 85% de la population américaine, accro au Flashback. Une drogue assez violente qui permet de "revivre" des souvenirs de sa vie, comme dans un rêve, mais en plus conscient. Il est chargé de revenir sur la dernière enquête de sa vie, la mort du fils d'un financier japonais surpuissant, que personne à l'époque n'avait pu expliquer.
En parallèle on suit le fils de Bottom et son beau-père qui cherchent à s'échapper de Los Angeles, en proie à des actions armées de divers factions (dont ce qu'il appelle la Reconquista espagnole venue d’Amérique du Sud).

Bon, pourquoi polémique ? L'auteur a créé un monde absurde et, techniquement, impossible, mais remplit de choses un peu dérangeantes : les méchants musulmans qui envahissent le monde, les civilisations occidentales toutes moisies, et la grande cause de la crise qui a participé à l'effondrement c'est le gouvernement Obama et sa politique social (c'est répété jusqu’à plus soif). Si l'on rajoute le fait que Simmons lui même fustige régulièrement Obama et en gros la gauche de son pays sur son propre blog, on peut tirer des traits.
J'ai choisi de ne pas en faire cas, me disant qu'il devait y avoir autre chose qu'un simple bouquin ouvertement de droite, voir d’extrême droite, avec des arguments d'un niveau assez basique (chose rare chez lui quand même).

Ce fut le cas, et ce salaud nous refait Le rêve du papillon en dystopie plus noir que le marc de café.

C'est un livre assez ardu à lire, mais je ne peux que le recommander fortement à tout ceux qui apprécient la SF un peu mystique à la Dick.

Pour ceux que ça intéresse, un article pas vraiment spoilant de Gerard Klein sur le sujet, qui m'a fortement impressionné parce que je suis tombé dessus au moment ou j'en arrivais plus ou moins aux mêmes conclusions.
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Messagede Afloplouf le Lun 28 Jan 2013, 21:27

Je me doute que l'auteur du plus grand bouquin de SF de tous les temps n'a pas oublié son talent mais j'avoue que j'ai du mal devant son prosélytisme.
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"Une fréquentation même irrégulière des sites et des forums de la Toile laisse sur un malaise. C'est qu'y règnent souvent la sottise et l'intolérance. On est sûr d'avoir raison contre le reste du monde puisqu'on est entre soi." Gérard KLEIN

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Aer le Lun 28 Jan 2013, 21:39

C'est un vrai problème, et peut être en a t'il trop fait, mais tu peux trouver les raisons dans le bouquin même donc l'auto suffisance me va. Après, est ce qu'il s'agit vraiment de prosélytisme... Sans spoiler, beaucoup de choses remettent en question l'univers même du livre.

J'aimerais d'abord voir s'il continue sur des bouquins dans la même veine ou non avant de me prononcer sur ce genre de sujet.
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Lun 28 Jan 2013, 22:05

Tel que décrit par Aer, le procédé a l'air vulgaire et absolument dénué de finesse. Ceci dit, je ne vois absolument pas le problème que pourrait poser le fait pour un auteur d'exposer ses idées dans ses bouquins; rien de vous force à les épouser, ou même à lire ses bouquins...

Et puis ce n'est pas non plus comme si Simmons était un très grand auteur de SF, hein (sortis du 'plutôt bon' Hypérion).

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Afloplouf le Lun 28 Jan 2013, 23:10

Le hic c'est que ça date pas de ce bouquin. Oh, il peut y avoir des traces dans Hypérion et l'Échiquier du Mal (on peut en tout cas les lire a posteriori) mais c'est surtout à partir d'Olympos que les critiques se sont vraiment fait entendre.
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Aer le Mar 29 Jan 2013, 00:14

Je n'ai pas eu l'occasion de lire Ilium/Olympos encore, mais effectivement j'ai entendu quelques dents grinçantes à son propos.
Sauf que bon, que ce soit Terreur ou Drood c'était quand même assez excellent. A la rigueur on peut peut être chercher la petite bête dans le second, avec son Angleterre XIXème qui sent bon la révolution industrielle, mais le premier c'est plus délicat d'y voir des messages politiques quelconques ~~.
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Gemini le Mar 29 Jan 2013, 00:30

Aer a écrit:Je n'ai pas eu l'occasion de lire Ilium/Olympos encore, mais effectivement j'ai entendu quelques dents grinçantes à son propos.
En grand amateur de l'Iliade, j'ai adoré le premier opus. Moins le second. En tout cas, je n'ai pas ressenti une quelconque dérive idéologique dedans (mais il faut dire que je ne suis pas spécialement politisé à la base).
Flashback, je ne l'ai pas lu, mais ce que tu en dis me donne envie d'y jeter un œil.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Milvus le Mar 29 Jan 2013, 00:52

Perso, ce qui m'a le plus marqué dans Ilium/Olympos, ce sont les scènes se passant dans mon quartier. Je m'attendais vraiment pas à ça dans un bouquin de SF américaine se passant dans un futur lointain. :mrgreen:
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Merlin le Mar 29 Jan 2013, 00:58

Tu habites dans un quartier très en avance sur son temps à moins que tu ne vives dans une faille spatio-temporel sans t'en rendre compte?! :67:

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Milvus le Mar 29 Jan 2013, 01:04

Disons que ça a *beaucoup* changé dans ce futur, mais les noms sont reconnaissables, et le protagoniste de l'histoire se retrouve à un moment nez à nez avec les ruines d'un immeuble très caractéristique, que j'ai reconnu immédiatement. J'étais du coup persuadé que Dan Simmons avait fait un séjour dans le coin et que c'était un clin d'oeil. Mais non, il s'est juste très bien documenté....
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Aer le Mar 29 Jan 2013, 01:27

Pas forcément, il a déjà signalé qu'il appréciait bien la France en général et son public, et il est venu plusieurs fois lors de festivals de littérature.
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Merlin le Mar 29 Jan 2013, 01:59

Ah oui cet immeuble forcément.^^

H.S. : Pour ceux que ça intéresse on le voit bien quand on est surélevé depuis la promenade La coulée verte.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Dim 26 Mai 2013, 21:34

La mort s'invite à Pemberley de PD James, sorte de pastiche de Jane Austen avec un twist policier. Curieux, ça se lit pour l'exercice de style mais c'est à peu près tout.

Old Man's War de John Scalzi, SF militariste revendiquant ouvertement l'influence de Heinlein jusqu'à dans ses remerciements. Pas mal, avec quelques idées curieuses - ici le voyage warp revient à sauter dans un univers parallèle. C'est quantique, c'est magique.

En cours : River of Gods de Ian McDonaldn. Cyberpunk hindi - ici, les turings chargés de chasser les AI conscientes ont été renommés Krishna Cops, et tout le reste du roman est à l'avenant (j'aime bien le pistolet à EMP consacré à Indra, dieu de la foudre). Ça dépaysage.

En attente : Wastburg de Cédric Ferrand. La quatrième de couverture mentionne Gagner la guerre, forcément.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Windspirit le Dim 26 Mai 2013, 23:01

Les moutons électriques n'exportant pas au Canada, j'attends également l'édition Gallimard pour lire Wastburg. Au bout de mille pages en compagnie de Don Benvenuto Gesufal, on développe un goût particulier pour la crapule fantasy quand même.

Sur le conseil d'Ialda, et à l'annonce du cancer en phase terminale de Iain M. Banks, j'ai aussi promptement lu L'homme des jeux, et je ne sais pas si c'est l'effet de la traduction, mais j'ai trouvé ça laborieux et chiant : c'est sans style, le décor est en carton-pâte, l'histoire est tout à fait palpitante avec cette histoire de tournoi intergalactique de jeu de table auquel on ne comprend rien, qui par ailleurs ne raconte rien de vraiment substantiel sur des centaines de pages. Je vais quand même essayer L'Usage des armes, présenté comme l'autre roman "génial" du cycle de la culture, mais je ne sais pas si je vais pouvoir me faire à cette succession sans montage de scènes SF-types.

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Ogre sanguinaire et rabelaisien, le Maréchal règne en despote sur la république d’Hyrcasie. Tout le monde veut sa peau, amis ou ennemis. Mais personne ne sait qui il est en réalité, sauf, peut-être, son vieux confident, qui est aussi son secrétaire particulier, son masseur, son homme à tout faire. Des rebelles tentent de renverser le tyran et l’assiègent dans sa capitale. Il n’envisage pas d’autre solution, pour en finir, que de déclencher l’apocalypse. Pierre Jourde propose ici une synthèse politique des dictatures issues de la décolonisation, et amplifie jusqu’aux limites du fantastique le processus de déréalisation inhérent à l’exercice du pouvoir. Les intrigues, les complots, les personnages prolifèrent et s’entrecroisent, dans un jeu vertigineux. Ce récit polyphonique est à l’image de son personnage principal : cruel, truculent, excessif, comique.

J'ai aussi lu Le Maréchal absolu de Pierre Jourde.
Là par contre, c'est du lourd.
Beau pavé de 730 pages qui passe comme une lettre à la poste tout d'abord grâce à un style sublime, français, où chaque mot a un sens et a du sens, où chaque phrase coule. Pas une seconde je n'ai eu l'impression de m'ennuyer à lire ces phrases truculentes et pleines de sens, notamment dans la première partie où le Maréchal (pastiche du dictateur africain dans tout ce qu'il a d'excessif et de grotesque, qui rappelle beaucoup feu le colonel Kadhafi d'ailleurs) se confie, alors qu'il est assiégé dans sa capitale par différentes factions rebelles, à son secrétaire particulier Manfred-Célestin (ce nom bordel :lol: ) qu'il maltraite affectueusement (ça reste toujours de très, très bon goût).

"Comment devenir absolu, tu le sais, toi, Elvis? Il faudrait s'introduire tout entier dans tes conduits, se spiraler en escargot dans le repli de ton audition, se verbaliser. On deviendrait sa propre histoire. Comme les morts. Mais on vivrait pourtant, âme entendue, pure parole jouissant de se repasser en boucle les bandes interminables de son intégrale. Si tu m'entendais ainsi, si le souffle que je confie chaque jour à ta carcasse creuse pouvait vider toute mon âme, aller la chercher en longs anneaux souples, dans tous les virages de mes viscères, si je devenais en toi ce réservoir d'attention, qu'est-ce qui pourrait nous arrêter? Hein?

Donc être tout dit tout entier, recueilli en toi. C'est tout ce que je peux espérer comme tombeau et comme postérité. Ça ne doit pas être bien ragoûtant là-dedans, la perspective m'écoeure tout de même, excuse-moi de te dire ça, depuis le temps on se dit tout, hein, ma carcasse. Faudrait envisager un nettoyage interne, j'aime mieux ne pas imaginer l'encrassage des conduits.

Au bout du compte, tu mourrais, toi aussi, mais qu'importe? La pression de mon verbe te ferait fermenter de sagesse. Nous deviendrions la source de toute prophétie. Les hommes n'auraient plus qu'à t e clouer à une potence dans le saint des saints de leur temple.
"

"Parfois, dans ma nuit, tandis que tu ronfles, allongé en travers de ma porte dans ton lit de sangle, je me prends à me dire qu'autrefois, il y a très longtemps, avant d'être ce Maréchal virtuel, ce très vieux tyran qui n'est guère plus qu'un mot, je fus réel."

Au-delà de l'intrigue extrêmement complexe, racontant en détail toutes les ramifications de la gestion du pouvoir absolu par ce Maréchal, j'ai surtout été impressionné par la manière dont Jourde raconte ce qui fait tenir une dictature : l'aspect métaphysique et romantique, l'aspect récit. Dans ce roman, les personnages intéressés par le pouvoir passent leur temps à récupérer la réalité et à en faire un récit dont ils sont la figure centrale flamboyante, où toute logique et toute mesure sont occultées. Tout est raconté à la première personne, par différents narrateurs, qui se racontent eux-même comme des personnages de fiction caricaturaux, dépouillés de leur subtilité d'être humains pour devenir des acteurs de cette fiction qu'est l'Histoire telle qu'ils la perçoivent, et n'y arriver qu'à moitié, puisqu'après des centaines et des centaines de pages d'autocongratulations et de délire, la réalité (sous la forme de villes rasées par la guerre civile, les bombardements, les exactions et les massacres) les rattrape.

C'est un boulot impressionnant, très construit, très complet, subtil, qui explique un aspect fondamental qui n'est pas compris dans les démocraties et les états de droit décentralisés qui fonctionnent sur une administration lourde : le pouvoir, le véritable pouvoir, n'est pas une affaire de gestion efficace, ni même de réseaux d'influence et de richesse ; c'est celui qu'on exerce sur le coeur des gens de son vivant et sur l'Histoire de manière posthume, en devenant un personnage grandiose, un être au-delà du temps.

28 euros chez Gallimard ou chez toute bibliothèque qui se respecte. Pour ma part, ça faisait longtemps qu'un bouquin de littérature "blanche" français m'a autant impressionné.
Dernière édition par Windspirit le Lun 27 Mai 2013, 01:16, édité 2 fois.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Dim 26 Mai 2013, 23:43

Belle prose, ça a l'air bien :)
Existe en version kindle :11:

Je vais quand même essayer L'Usage des armes, présenté comme l'autre roman "génial" du cycle de la culture, mais je ne sais pas si je vais pouvoir me faire à cette succession sans montage de scènes SF-types.


Maisl'hommedesjeuxc'estpassonmeilleur (un petit côté Valerian/Vance pour les coutumes étranges de cultures extra-terrestres, à la rigueur). Curieux de connaitre tes impressions sur L'usage des armes, même si c'est le twist final qui apporte beaucoup à la lecture.

on développe un goût particulier pour la crapule fantasy quand même


J'ai entendu dire que la série des Eddie LaCrosse de Alex Bledsoe = fantasy noir, ça m'a rendu curieux.
Très probablement plus proche des Garett PI que de Jean-Philippe Jaworski, toutefois.

PS : bon, Wastburg commandé en epub
http://www.moutons-electriques.fr/livre-160

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Ileca
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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ileca le Mar 11 Juin 2013, 23:35

Windspirit a écrit:Sur le conseil d'Ialda, et à l'annonce du cancer en phase terminale de Iain M. Banks, j'ai aussi promptement lu L'homme des jeux, et je ne sais pas si c'est l'effet de la traduction, mais j'ai trouvé ça laborieux et chiant : c'est sans style, le décor est en carton-pâte, l'histoire est tout à fait palpitante avec cette histoire de tournoi intergalactique de jeu de table auquel on ne comprend rien, qui par ailleurs ne raconte rien de vraiment substantiel sur des centaines de pages. Je vais quand même essayer L'Usage des armes, présenté comme l'autre roman "génial" du cycle de la culture, mais je ne sais pas si je vais pouvoir me faire à cette succession sans montage de scènes SF-types.


Ialda a écrit:Maisl'hommedesjeuxc'estpassonmeilleur (un petit côté Valerian/Vance pour les coutumes étranges de cultures extra-terrestres, à la rigueur). Curieux de connaitre tes impressions sur L'usage des armes, même si c'est le twist final qui apporte beaucoup à la lecture.


Enfin fini L'usage des armes.

"-Tu sais, dit-il au rocher, j'ai la désagréable impression que je suis en train de mourir... Mais toutes mes impressions sont désagréables en ce moment, de toute façon, alors... Qu'est-ce que tu en penses, toi ?
Le rocher ne répondit pas."

Windspirit, si tu t'es fait chier sur L'homme des jeux, ne lis surtout pas le suivant. Te voilà prévenu.
En tout cas, pour vous situer en quoi je considère ce roman comme anecdotique, c'est que je l'avais déjà lu. Il m'a fallu atteindre la 222ème page pour seulement envisager la chose. Comme si je n'avais pas une pile de trois kilomètres à lire, il faut que je me retape des livres déjà lu.

L'énorme problème de ce livre, c'est sa structure, dont on apprend vite l'agencement étant donné que le chapitrage nous le dévoile instamment. Elle consiste en une alternance de chapitres au présent, en rapport avec la mission en cours, et de flashbacks sur le passé du protagoniste dont l'auteur ne fait strictement aucun effort pour nous les rendre intéressants. Le défaut intrinsèque au flashback est qu'il coupe la progression du récit et il aura beau être passionnant, il faut toujours un léger moment pour s'y faire, pour rentrer dedans parce qu'il est impossible, pour moi en tout cas, de se défaire de l'idée que l'on régresse, que l'on perd son temps après s'être investi dans la trame présente. Et vu que chaque flashback de ce livre remet les pendules à zéro, il faut à chaque fois prendre sur soi pour en entamer un nouveau, en rongeant son frein. C'est la même sensation que lorsqu'on lit un recueil de nouvelles, sans cependant avoir le loisir de prendre une pause pour digérer un récit indépendant avant d'entamer le suivant, pour le goûter, l'apprécier. Il faut dire que le fil rouge aspire tout ce que le livre possède d'action pour lâcher la contemplation et les réflexions bien lourdingues aux flashbacks supposés imbibés de sagesse.
La raison d'être de ces flashbacks ? Un teasing dégueulasse sur l’événement traumatique qui ne nous sera bien entendu dévoilé que vers la fin. Le pire étant que le chapitre où un flashback prétend apporter des éléments importants, un début de réponse à notre questionnement, hé bien celui-ci se voit enrobé dans un autre flashback ennuyant au possible qui consiste à tourner autour d'un cratère comme les perso de Type-Moon tournent en rond en buvant du vin. Un flashback de flashback ou "comment délayer les éléments intéressants du récit dans une vase épaisse pour tuer dans l’œuf le moindre plaisir que l'on pourrait en tirer".

Si seulement le fil rouge pouvait garder sa constance mais ce serait trop demander. Il faut bien entendu que le but qu'on nous promet et qui est la base des Circonstances Spéciales, c'est-à-dire : empêcher une guerre, il faut que ce but perde toute sa substance en quelques instants, jusqu'à sa crédibilité même pour qu'il soit alors impossible de ne pas voir dans faits précédents une accumulation tout simplement gratuite de péripéties inutiles.
Quant aux chapitres en chiffres romains, glissant inexorablement vers la révélation, le manque total d'implication du spectateur qu'on traîne à droite à gauche dans le temps fait qu'il pourra se prendre tous les gadins possible et inimaginables, il se relèvera dix minutes après et se dira : "et alors ?". La fin n'éclaire pas grand chose du récit sinon rien. C'est un livre à chute où il faudra traverser trois cents pages pour pouvoir tendre la joue. La prochaine fois, je dirai non merci.

La seule victoire, utilisant un terme militaire pour m'accorder un trait de cynisme que ne manquera pas de comprendre Ialda s'il n'a pas tout oublié, la seule victoire de L'usage des armes est une victoire symbolique. Ce livre est ennuyant mais il justifie son titre, il est bien pensé, tout tendu vers sa leçon du jour mais comme bien des cours, on préférerait être dehors... ou devant sa console.

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Re: Le club des litteraires ...

Messagede Ialda le Mer 12 Juin 2013, 00:06

Sauf que la guerre, on s'en fout : du début à la fin le sujet du roman, c'est la personnalité de Cheradenine Zakalwe. Dans les romans de la Culture, les passages se déroulant au sein la Culture sont rares : ce qui intéresse l'auteur, ce sont généralement ces personnages, souvent caractérisés par un malaise existentiel, vivant en bordure et faisant office de point de contact entre une utopie - donc une civilisation à la fois inhumaine et totalitaire, même si en l'occurrence et afin de renverser les habitudes, il essaie de la rendre la plus 'soft' possible - et d'autres, moins évoluées, auxquelles nous pouvons aussi nous identifier.

A partir du moment où l'on accepte le fait que le bouquin est autant un portrait psychologique qu'un récit de barbouzes SF, je pensais que ça passerait plutôt bien.

Nourrissant un faible coupable pour les romans à énigme, ou bien encore possédant une structure intéressante, pardon si j'ai survendu le truc. Désolé que tu es perdu ton temps :(

(par contre, désolé, le coup de la relecture involontaire, là j'ai ri ;p )

Le défaut intrinsèque au flashback est qu'il coupe la progression du récit et il aura beau être passionnant, il faut toujours un léger moment pour s'y faire, pour rentrer dedans parce qu'il est impossible, pour moi en tout cas, de se défaire de l'idée que l'on régresse, que l'on perd son temps après s'être investi dans la trame présente. Et vu que chaque flashback de ce livre remet les pendules à zéro, il faut à chaque fois prendre sur soi pour en entamer un nouveau, en rongeant son frein. C'est la même sensation que lorsqu'on lit un recueil de nouvelles, sans cependant avoir le loisir de prendre une pause pour digérer un récit indépendant avant d'entamer le suivant, pour le goûter, l'apprécier. Il faut dire que le fil rouge aspire tout ce que le livre possède d'action pour lâcher la contemplation et les réflexions bien lourdingues aux flashbacks supposés imbibés de sagesse.


Là par contre, je dois m'inscrire en faux : c'est beaucoup plus lisible qu'un Dan Simmons qui s'amuse aussi à multiplier les intrigues parallèles et coupe à chaque fois en plein suspens. C'est juste crevant à lire.

A contrario, j'ai terminé récemment River of Gods de Ian McDonald, idem, intrigues parallèles, mais la suite de l'action à chaque coupure est implicite et coule de source, beaucoup plus fluide à lire.

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