
Je me suis enfin mis à la saison 11, j’en suis pile poil à la moitié. Je n’aurai ni la force ni même l’envie de détailler mon avis épisode par épisode, parce que je suis maintenant définitivement convaincu que je n’y trouverai plus rien – ou si peu – qui m’intéresse. J’ai l’impression de ne plus voir que les coutures par lesquelles le récit progresse, pour mille raisons déjà évoquées et en premier lieu parce que les personnages sont vides, réduits à l’état de pions scénaristiques. La seule présence de certains à l’écran étant même en soi une quasi-insulte, tels le CGM et Jeffrey Spender, deux miraculés balafrés qui semblent hurler "Même pas mort" à chaque apparition, un peu comme un gosse qui ferait parler ses figurines en pleine impro’ dans sa chambre. Les défauts de la saison 10 donc sont reproduits ici à l’identique, X Files ayant avant tout échoué à redevenir crédible. Or, c’est peut-être bêtement basique, mais une histoire en laquelle on ne peut plus croire n’a, de fait, plus rien à dire. C’est peut-être aussi pour ça que les anecdotes façon The Lost Art Of Forehead Sweat plaisent plus particulièrement : parce que comme l’a noté Amrith, elles sont "dépourvues d’histoire". De là à dire que c’était ce qui pouvait leur arriver de mieux…
Les connexions mythologiques (souvent mâtinées de fan-service pour le moins dispensable) semblent littéralement tomber du ciel à la moindre affaire non-classée qui passe par là, les contre-conspirations (LOL) se dévoilent sans que ça ne génère le moindre début de frisson (sûrement parce qu’on y croit encore moins que le reste), toutes les visions et autres "pouvoirs" apparaissent comme des facilités aussi grossière qu’usées et je suis vraiment admiratif de voir ce que Guigui est encore capable de pondre comme vidéos explicatives, parce que moi, tout ce que m’évoquent ces revirements en cascade tient en ces quelques mots : X Files ne sait plus du tout ce qu’elle est. La série n’a pas seulement changé : elle s’est (de longue date, il est vrai) extraite d’un cadre fragile qui la rendait cohérente avec elle-même. Chris Carter aurait pu raconter n’importe quoi, s’il était arrivé à redéfinir les règles et nous y embarquer, pourquoi pas. Mais de ce point de vue, l’échec est complet.
J’attends encore un éventuel loner sympathique, non-pollué par des raccords douteux avec des arcs mythologiques en lesquels je ne crois plus, mais même ça me demande des capacités d’abstraction que je peine à réunir.