de Zêta Amrith le Jeu 25 Mar 2021, 23:52
J'ai vu une dizaine de Tavernier, certains il y a très longtemps, donc je suis plutôt loin d'en avoir fait le tour, mais même à ce stade je comprends qu'il a tenté, et parfois réussi, la synthèse entre l'ambition de la forme et intentions du cinéma populaire. De même que ses long-métrages étaient souvent tiraillés entre des sujets/points de vue français et narration américaine. L'érudition chez lui cohabitait avec un désir de simplicité.
Mais oui au-delà de cette contribution, c'était un passeur de références. Sans lui, et sans son illustre homologue Patrick Brion (encore plus déterminant dans cette fonction), je n'aurais peut-être jamais englouti tous ces films de Ford, Wilder, Lang, Daves, Minnelli, Wyler ou Hathaway. Puisque tout conspire à ce qu'on ne les regarde jamais. Je n'aurais pas voulu approcher d'un métrage de René Clément ou de Georges Franju. Du coup je lui en veux aussi, à Tavernier. Ce n'était pas le but, mais sa passion m'a enferré cinq crans supplémentaires dans ma certitude que la culture c'était mieux avant. Si tu ajoutes à ça M. Eddy, tu peux reconstituer le triumvirat des pontes de la cinéphilie "exigeante et populaire", qui ont sorti des Cahiers le besoin d'attribuer un sens aux oeuvres, sans nier le côté ludique.