En 2011, vous avez fondé Chizu, votre propre studio. Est-ce que cette structure est appelée à s’ouvrir à d’autres cinéastes, comme Ghibli a tenté de le faire ?
La première fois que je suis venu à Annecy, il y a douze ans, un journaliste m’a demandé si j’étais «post-Miyazaki». Je me pose toujours cette question. Avant de devenir mes rivaux, Miyazaki et Takahata étaient mes héros. Chaque fois que l’on me compare à eux, ça me heurte, mais lors de la présentation cannoise de Miraï, je n’ai pu m’empêcher de prononcer le nom d’Isao Takahata parce qu’une veillée en son hommage était organisée ce jour-là à Tokyo. Depuis sa mort [le 5 avril, ndlr], quelque chose a changé en moi. J’ai très envie de prendre le relais de Takahata. Il faut partager ce qu’il nous a laissé. Après, quant à savoir si j’ai toujours de la rancune contre Ghibli…
Et le studio Chizu ?
Autrefois, j’ai travaillé pour Toei Animation, un grand studio commercial. J’ai tenté d’y faire des films différents mais au Japon, pour développer une esthétique ou une pensée, il faut sa propre structure. Le studio Chizu m’était indispensable afin de mettre sur pieds les films que je souhaitais réaliser. Cependant, un studio n’a pas de valeur en soi, il ne compte que parce qu’il est au service d’une personne. Je ne devrais peut-être pas dire ça, mais regardez les productions Ghibli : à l’exception de ceux de messieurs Takahata et Miyazaki, est-ce que vous trouvez un seul de leurs films intéressant ? Non. Parce qu’il est impossible d’y apporter une sensibilité divergente à ses deux fondateurs. La raison pour laquelle j’ai été licencié et n’ai pu réaliser le Château ambulant, c’est qu’il y a eu un conflit entre l’originalité de ma sensibilité et la politique du studio. Les autres réalisateurs qui y travaillent n’ont pas rencontré ce type de conflit, précisément parce qu’ils n’ont aucune originalité.
Et dans un autre lien, il a dit :
"À vraiment dire, je n’ai regardé ni Chihiro, ni Le Château ambulant, ni Ponyo. A chaque fois que je dis ça, les gens sont très étonnés, mais je pense que je n’ai absolument pas besoin de voir ces films!"
Il a quand même mis du temps à se lâcher Hosoda, il a fallu qu'il pérennise son studio Chizu pour qu'il parle avec moins de retenue.
guwange a écrit:Il a fallu qu'il pérennise son studio Chizu pour qu'il parle avec moins de retenue.
Hosoda a compris que le statut de réalisateur à l'étranger s'obtenait aussi, si ce n'est "surtout", en dehors du film. Et que le parler irénique à la japonaise devenait moins-value artistique dès lors que les métrages circulent dans les festivals du monde entier.
Ou alors que balancer sur les voisins était le meilleur moyen de faire parler de lui lorsque le contenu des films en eux-mêmes ne sont visiblement pas suffisants pour inspirer autres commentaires que "ça ressemble vaguement à du Takahata".
Cela ne l'empêche pas d'avoir raison sur le fond, mais tout ça c'est du passé maintenant.
C'était il y a quinze ans, il y a prescription maintenant. Et c'est un sujet qui a toujours été à fleur de peau chez lui, qui demandait un rien pour se manifester.
Le gros problème de Ghibi, était qu'il s'agissait d'une structure conçue uniquement pour que Miyazaki et Takahata y créaient leurs films... Deux géants avec leurs qualités et défauts, qui par leurs auras et ego, ont étouffer tout ce qui auraient put briller autre qu'eux...
Bon, vous le savez tous, Bolchegeek c'est le meilleur youtubeur cinéma de la francophonie. Mais quand il s'attaque à Miyazaki, forcément c'est aux petits oignons vu le profile politique du larron. (par contre vous pouvez sauter les 5 premières minutes si vous ne voulez pas le voir élaguer les clichés habituels au sujet du Vieux Barbu)
Dommage de ne pas relever l'ambiguïté du fait que Miyazaki doit autant le succès de ses films à l'étranger à la qualité de ses films, certes, mais aussi à la puissance de la machine commerciale Disney qui les distribuait un peu partout dans le monde occidental.
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Oui, bien sûr, le ton est complètement ironique mais dans le fond il ne fait que rabâcher pendant 5 mins ce qu'on sait déjà tous pour les trois au fond qui n'ont pas pigé que sous le verni de Totoros et de Ponyos Papy Miyazaki est un peu moins gentil et consensuel que l'image commerciale qu'on lui a donné.
(et si c'est pas déjà fait, fais toi les vidéos du mec, genre celle là, celle là ou celle là, tu vas kiffer tovarichtch)
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Héros modestes ( modest heroes ), séries de 3 courts-métrages du studio Ponoc a pointé le bout de son nez sur Netflix. Pour info, Isao Takahata devait se charger du quatrième court-métrage, mais on connait la suite... Le premier court-métrage Kanini & Kanino, d’Hiromasa Yonebayashi est le moins intéressant, normal il n'a pas la prétention de raconter quoi que ce soit d'intelligible. Cela raconte la survie d'une famille de petit peuple primitif . On peut considérer ce court-métrage comme une prolongation de Arrietty ou plus précisément sur ce qu'aurait pu être les ancêtres de Arrietty au temps où l'homme en était au stade de la cueillette et de la chasse avec un vocabulaire réduit à son strict minimum.
Le deuxième court-métrage de Yoshiyuki Momose s'inspire d'une histoire vraie et s'avère être un sujet original dans le monde de l'animation. On suit le quotidien d'un petit garçon qui est allergique aux oeufs. C'est un combat de tous les instants que mèneront le petit garçon et sa mère. Un court-métrage bien mis en scène où se dégage une certaine énergie, normal Okiura et Shinji Hashimoto étaient de la partie. Une réussite de Momose contrairement à son film Ni no Kuni d'après les échos que l'on entend un peu partout...
Le troisième court-métrage, Invisible par Akihiko Yamashita est celui qui s'éloigne le + de l'esprit Ghibli, c'est le genre d'anime que l'on aurait + vu au sein de Nihon Animator Mihonichi. ( univers dépouillé avec des teintes sombres ) Akihiko Yamashita avait déjà réalisé un court-métrage chez Ghibli ( les souris sumos ) et nous conte la vie d'un salary-man qui est littéralement invisible aux yeux de tous. L'intérêt du court-métrage est de mettre en image les interactions du perso avec son entourage et ses efforts vains pour se faire remarquer. Voici la perle cachée de ce triptyque, on y décèle un imaginaire que n'aurait pas renié le studio 4C et Otomo.
Et, comme à chaque fois, des hordes de gnous de subitement se sentir obligés de considérer des films qui le 19 janvier les laissaient indifférentes. Ma multinationale prescriptrice de conscience.
à noté que le cas ne concerne pas les USA et le Canada, car les films ont été acquit par Warner pour HBO Max là-bas. je m'attendais à voir débarquer les films sur Disney +, mais visiblement, les droits du streaming sont différent de celle de la vidéo. d'ailleurs, Le Tombeau des Lucioles est déjà disponible sur Netflix, le seul film Ghibli dont la gestion des droits sont différent.
"Mors ultima ration, ce qui veut dire la mort est la raison finale, c'est la vie, Gouriquet est un oiseau savant"
Je crois que si il y a bien un corpus dans l'animation japonaise qui n'a pas besoin d'être remis en avant c'est bien celui de Ghibli, du moins celui de Miyazaki et les films produits dans son sillage. Pour Takahata par contre c'est sans doute une bonne chose de rendre ses films aussi accessibles.
Et si ça permet à la génération qui a découvert le vieux barbu avec Chihiro de réaliser que le triptyque Kiki-Porco-Mononoke défonce au pied-de-biche tout ce qu'il a pu faire au XXIe siècle, ça sera même une avancée.
Geoff34 > Disney n'est plus le distributeur des films Ghibli en Amérique du Nord. C'est GKIDS qui s'en charge depuis 2011. Je ne comprend pas comment Disney a pu lâcher la chose, c'est incompréhensible de ne pas chercher à garder de tels films dans leur catalogue.
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Tetho a écrit:Si ça permet à la génération qui a découvert le vieux barbu avec Chihiro de réaliser que le triptyque Kiki-Porco-Mononoke défonce au pied-de-biche tout ce qu'il a pu faire au XXIe siècle, ça sera même une avancée.
Pour l'occasion, Omoide poro poro et Umi ga kikoeru ont eu droit à un doublage français, jusque là, Omoide poro poro n'était sorti qu'en VOST en France et Umi ga kikoeru était resté inédit.
"Mors ultima ration, ce qui veut dire la mort est la raison finale, c'est la vie, Gouriquet est un oiseau savant"
Avant Ni no Kuni, en 2002, Le Studio Trash fondé par des ex-membres de Ghibli participait déjà au design et l'animation de fin du jeu Rakugaki Okoku, le Pokémon-like de Taito où on pouvait créer des monstres sous forme de croquis, on retrouve la direction artistique de Osamu Tanabe, connu sur Mes Voisin les Yamadas et Le Conte de la Princess Kaguya + le design de Yoshiharu Sato
"Mors ultima ration, ce qui veut dire la mort est la raison finale, c'est la vie, Gouriquet est un oiseau savant"
En soit ils (et Junior avec) y étêtent déjà passé avec Sazoku no Musume Ronja, produit par Ghibli et animé chez Polygon. On ne sait pas chez qui sera animé celui là, parce que bon je doute que Ghibli en interne ait les infrastructures et le savoir-faire pour s'en occuper.
À part ça c'est du style Miyazaki en 3D, forcément c'est magnifiquement moche. Mais personnellement ce qui me choque le plus c'est de voir qu'on confie encore des productions à Junior après tout ce temps. Il reste le plus gros pistonné de cette industrie, et de loin.
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Bah, autant Les Contes de Terremer le premier long métrage animé qu'il a réalisé est effectivement un ratage et encore à ce jour le plus mauvais film des studios Ghibli, autant son long métrage suivant La colline aux coquelicots était très bon et largement plus plaisant. Et je crois que c'est au cours de la production de ce second film que lui et son père se sont réconciliés.
Je suis d'accord, c'est un bon film, carré, mais aussi très scolaire. Il n'est pas porté par une vision forte, la personnalité de son réalisateur ou quoi que ce soit. De toutes les personnes qui pouvaient légitimement prétendre à la réalisation chez Ghibli, il était en bas de la liste. La seule raison pour laquelle il s'est vu confié un film et à rencontré un succès que bien d'autres lui mériteraient c'est son nom, ou plutôt celui de son père.
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