Wonk a écrit:Quelqu'un m'a refilé cette vidéo après avoir parlé de NGE avec lui. J'imagine que beaucoup ici en ont déjà pris connaissance mais je trouve l'analyse crédible.
J'ai mis la vidéo en pause à "métaphoriquement, Shinji sauve toutes les
waifu" parce que voilà, c'est de la poésie et il fallait le souligner.
En vrai j'aime pas ces lectures d'
Evangelion, elles sont faciles à formuler et se donnent beaucoup de grand airs pour pas grand chose, mais y'a une série qu a tenter de formuler des trucs de ce genre dans un contexte mins abstrait, ça s'appelle
Mayoiga et c'est con comme la pluie. C'est pas juste parce que c'est Mari Okada, son écriture a ses défaut mais son
Ano Hana n'est pas stupide par exemple. Excessivement mélodramatique, mais pas stupide.
Mayoiga ne peut pas foncièrement pas être pris ua sérieux au delà de ses milliard de défaut évident par sa révélation ultime est qu'une fois confronté à leur traumatisme, les personnage n'ont juste pas d'autre choix que de retourner en chantonnant vers cette même société qui les a maltraité au point qu'ils décident de la fuir pour vivre isolés dans la montagne, sans compensation ni remerciement, leur voyage était inutile depuis le départ ils ne peuvent que métaphoriquement affrontement leurs peurs ou crever littéralement. Si le but de
Mayoiga était de prouvé que cette trame dramatique n'a aucun sens une fois confronté à quelque chose qui ressemble à un exemple de une ces fameuses réalités concrètes, c'est le dernier grand chef d'oeuvre de l'animation japonaise. Mais je désolé de vous décevoir, j'ai jamais crû à cette idée de faire une histoire volontairement nul pour démontrer quelque chose.
La vraie force de pure fiction à mes yeux, c'est pas Rei la
sexdoll, c'est l'idée même d'être le bon commentateurs, celui qui vaut mieux que ces salles otaku avec leurs dôjins de cul et autres hikkikomori. Cette idée d'être les récepteur du vrai
Evangelion, de la vraie culture
otaku là où tous les autres sont des évidement des imbéciles qui n'ont rien compris à rien, parce qu'ils manquent de sexe en particulier. Je vois une plus grande fuite de la réalité dans cette volonté de psychanalyser et culpabiliser des marginaux ne vient que jouer dans les rhétoriques qui ont aliénés ces marginaux tout en le refusant qu'ils soient victime de structures plutôt que d'eux-même. C'est exactement ce qui me dérangeait aussi avec le nouveau
Gridman, "ils ont qu'à sortir de chez eux et puis voilà" et une réponse qui ne marche que lorsqu'on a pris soin de contourner le problème sans jamais le mentionner. Il manque à la fois un réponse pragmatique à un problème social et une réponse médical et ce qui serait de réelles pathologies s'il fallait ancrer le public dans la réalité.
Evangelion ne propose ni l'un ni l'autre, ce n'est certainement pas ni un rappel à l'ordre ni une invective contre des marginaux et des isolés sociaux. Tout simplement parce qu'Anno est l'un d'entre eux et si sa réponse après les réaction de la fin de la série est plus brutale, elle na certainement pas le mépris chez les heureux élus du véritable
Evangelion.
La vidéo parle de la scène du Piano comme une métaphore du "contact avec le réel" est complètement à côté de la plaque dans la volonté de la mettre en avant comme une performance et pas comme une expression. A chaque fois que j'ai vu Anno s'exprimer sur l'animation, il en parle toujours comme un moyen de communication, comme un moyen de représenter le monde, pas comme une valeur ou une compétence qui vont nourri son ego blessé. Shinji joue du Piano parce qu'il le veut, alors qu'il jouait du violoncelle parce qu'on c'est ce qu'on attendait de lui. Ironiquement, le même cheminement que la première saison de
Hibike! Euphonium, mais cette fois-ci dans un contexte réel. L'idée de la pratique que simple vecteur de progression et d'amélioration est à mon avis exactement l'ennemi d'
Evangelion, c'est l'attitude auto-destructrice de Shinji qui pilote l'Eva-01 parce qu'il n'a rien de mieux à faire.
Mais surtout, l'idée de Shinji effrayé par le changement est incroyablement plus forte dans un contexte social quand dans un contexte de psychologie de bazar. Il se rassure de voir que rien n'a tant changé en quinze parce que ça veut dire que le monde ne s'est pas effondré entre temps (alors qu'il s'est effondré, il ne l'a juste pas encore réalisé). Le vide que la série entière décrit est représentation bien plus saisissante de la dépression qu'elle ne l'est du
moe ou du
sekai-kei qui n'aurait compris à
Evangelion. Le pire dans ce réquisitoire contre l'escapisme et qu'il renie au "public" la conscience de leur situation, hors s'ils n'en avaient pas conscience ils seraient heureux. C'est déjà incroyablement prétentieux en soi, mais il ne faut pas oublier que ce fameux public de gens qui n'ont rien compris à rien n'avaient de toute façon pas attendus qu'un mec fasse un vidéo You Tube pour se ré-approprier entièrement la scène créateurs amateurs au point d'en créer un phénomène à part entière. La Japon a été très en avance par rapport à l'occident dans la création indépendante et sa ré-appropriation par la sous-culture otaku dans la fin des années 90 est une évidence. La culture du moé s'est développé en tant que pratique, pratiques que des comités de productions ont essayés de rentabiliser à moindre prix, mais des pratiques tout de même. Les illustrateurs de pixiv et autre pourvoyeurs de matériel amateurs ne sont absolument pas plus responsables de la décadence de l'animation japonaise que des actionnaires avides de gains faciles.
Et pour évoquer enfin l'éléphant au milieu de la pièce, Les références d'Anno c'est le films de monstre et le
tokusatsu, le
third impact n'est pas un truc méta-narratif pour emmerder 10 péquenauds sur internet. Le représentation de la destruction à grande échelle se comprend aussi dans son sens le plus littéral , c'est pas pour rien qu'il tourné un film
Godzilla à côté. C'est dans ces thématiques que va puiser
Evangelion et ça en fait un récit bien plus conséquent et porteur de sens que des pinaillages minables et nombriliste sur les faux-fan d'
Evangelion qu'ils ont pas bien compris de quoi parlait la série ces imbéciles.
Bref, c'est vraiment ultra-naze de commenter
Evangelion comme une série contre les
otaku. C'est populaire en occident parce que ça permet de justifier de regarder des dessins animés asiatiques pour dégénéré, mais qu'est-ce que ça pue la suffisance.