En annonçant une augmentation du salaire minimum et une politique de grands travaux dans le nord, le gouvernement dessine (pour le moment) la carte d’une relance façon XX° siècle, un libéralisme keyneso-fordien qui s'il devait être appliqué n'aurait en fait rien à voir avec le néolibéralisme macronien fondé sur la compression.
Je trouve douloureux l’épithète naïf dans un post qui dit que l’UE et ses critères de convergence n’empêchent pas les renationalisations. C’est un jeu de dupes dans lequel les textes ne l’interdisent pas clairement, mais exigent que cette nationalisation n’ait aucun effet visible sur la concurrence ; c’est donc factuellement impossible, sauf à renationaliser une grange vide de cinquante mètres carré. C’est bien pour cela que des garde-chiourmes vils comme Moscovici ont publiquement comparé la nationalisation dans l’UE à l’arme nucléaire : ça existe pour ne surtout pas être utilisé. Ou que tous les pays européens filent dans un même modèle contraire à l’histoire de 70% d’entre eux.
Art. 107 :
sont incompatibles avec le marché intérieur, dans la mesure où elles affectent les échanges entre États membres, les aides accordées par les États ou au moyen de ressources d'État sous quelque forme que ce soit qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions. Du coup non, on ne renationalisera pas le rail ni quoique ce soit d’important dans l’UE.
Mais tout ça ce sont des considérations qui n’intéressent que les experts de l'Express
De petits arguments mesquins. Alors qu’on parle d'abord de principe politique, d’un pays qui redevient pays, donc qui va de nouveau choisir ses erreurs plutôt que d’obtempérer aux décisions vertueuses de conciliabules opaques. Rien ne justifie philosophiquement le piétinement des référendums, ou que 500 millions de personnes marchent au pas d’une Commission d’anonymes composée de lobbyistes, de banquiers internationaux ou d’ex-collaborateurs de la CIA (Barroso). Le peuple qui a résisté au Blitz allemand rappelle aux autres un truc essentiel, et ces autres ergotent comme des puces sur leurs éventuelles difficultés à nouer des accords commerciaux avec untel ou untel. Des craintes que les mois vont probablement démentir, comme ces rapports du FMI qui prédisaient le crash financier et l’exil des entreprises après le Brexit - les mêmes institutions qui une fois leur intimidation politique mise en échec ont publié que ça se fera tranquillement.