Tetho a écrit:Plus que "le cinéma chinois", c'est "les blockbusters chinois". Je ne suis pas assez expert pour juger de toute cette histoire de "les chinois n'aiment pas s'imaginer étant chinois", mais leur cinéma court après Hollywood, dans l'espoir d'une reconnaissance locale et internationale, sans avoir l'expérience, créative ou technique, de ces derniers dans ce domaine, forcément ça va prendre entre une et deux décennies pour que leur cinéma rattrape leur retard dans ces domaines. Même si les derniers Tsui Hark ne sont pas forcément ce qu'il y a de plus rassurant à ce sujet. Le dernier détective Dee n'est rien de moins qu'un gros nanard indigne du réalisateur de Times & Tide.
Maintenant je ne sais pas si mimer Hollywood est ce qu'ils ont de mieux à faire. C'est une stratégie qui condamne les films à se fondre dans le plus petit dénominateur commun culturel, c'est assez stérile. On l'a vu il y a deux ans quand le Luc Besson du Cinquième Élément nous offert un Valerian insipide au possible.
Mais sinon le cinéma chinois arrive quand même à produire des films digne d'intérêt, et par chance en France on a une partie de ces films qui sortent chez nous. Comme le très bon Une Pluie Sans Fin, sorti l'année dernière. Relecture de Memories of Murder où les désillusions d'une enquête qui n'avance pas se fondent dans celles lié à la politique industrielle chinoise. En sortant de la salle un pote d'origine chinoise ne comprenait pas comment un film qui dépeint l'économie chinoise de façon si négative a pu passer la censure du parti.
A ce sujet, j'ai lu cet article au sujet de la réception par la critique américaine de The Wandering Earth, le second plus gros succès historique du cinéma chinois, et avec du cinéma non-anglo-saxon, qui connaitra bientôt ce sort peu enviable qu'est le direct-to-Netflix. J'aimerais croire que ce film souffre d'une incompréhension chez les américains comme Starship Trooper en son temps (incompréhension qui semble persister 20 ans plus tard si j'en crois la médiocre vidéo du Nostalgia Critic), l'article lui-même confondant occident et Amérique du Nord, mais j'ai aussi l'impression que c'est lui donner trop de crédit.
Curieux de voir la chose quand même, les 3DCG ont pas l'air dégeux pour le coup.
Le gros handicap du cinéma chinois, c'est aussi que ses codes culturels sont inconnus à l'ouest et ça n'aide pas non plus ses blockbusters à se vendre en dehors de l'asie - il y a des limites à la suspension consentie de l'incrédulité que même les CGI ont du mal à faire gober, alors si on rajoute par dessus tout ça des stratégies du Sangokushi ou un fatras fantastique issu du taoisme...
Mais les Chinois n'ont pas forcément besoin de fournir beaucoup d'efforts pour nous vendre leur production culturelle non plus, comme d'autres facteurs ça dépends de l'issue du conflit larvé avec les USA pour savoir qui sera l'hégémon : les consommateurs suivront. Nous gallo-ricains nous nous sommes empressés de nous vendre aux industries et à la culture US, et celà pour rien; et bien demain ça sera peut-être la Chine, et puis c'est tout. Ça sera sans doute même un progrès.