Quelques avis en ce début d'année :
Aquaman :J'y suis allé le 25 décembre, en sortant bourré du repas de famille en me disant que saoul ça pourrait être un bon film. Et bien même l'alcool ne peut rien contre se film qui ne se respecte pas au point de balancer
un mauvais remix d'Africa de Toto par Pitbull au moment où les héros débarquent en Afrique. Voilà, comment défendre un tel film qui tend à ce point le bâton pour se faire battre ?
Le pire est que le film est interminable et j'avais complètement décuvé mon vin à temps pour le final où le héros chevauche un hippocampe pour mener des baleines, des dauphins et Marry Poppins au combat sous-marin.
Madre de dios Mortal Engine :OK, donc c'est complètement du
young adult avec tous les clichés et poncifs propre au genre. L'héroïne
outsider qui mène malgré elle la rébellion contre un régime totalitaire et elle est la seule à pouvoir le faire car elle est
la fille de. *baille*
Le début du film est pas dégeux, avec Hugo Weaving (impérial, comme toujours) qui dirige la ville de Londres sur chenilles à la chasse contre une petite ville bavaroise sur roues. La démesure de la scène et les bonnes idées de design (le design de la ville mobile de Londres emprunte autant aux bâtiments classiques de la ville que ceux contemporain de la City) font que le film débute en effet du meilleur pied possible. Mais c'est les 5 premières minutes du film. A partir de là le "rêve humide de méchaphile" vanté par Gemini disparait au profit de personages débiles (mention spéciale à la chinoise qui fait un mauvais cosplay
Matrix) et la suite est perclus des pires clichés possible. Holala Hugo Weaving est le méchant, je ne l'ai pas vue venir celle là, pas plus que le fait que les héros avaient le macguffin avec eux tout du long, ou que le terminator qui poursuit l'héroïne pour la tuer finira par la laisser partir. Comble de tout , le méchant est le père de l'héroïne, avouez c'est du jamais vu. La bataille finale se déroulant dans les airs l'aspect "cité cannibale sur roues" est complètement absent, le film préférant plagier
Return of the Jedi.
Le meilleur moment du film pour moi, quand les héros arrivent chez les chinois et que le héros plaide la cause des civils londoniens face à l'attaque générale qui se prépare. Là le grand chef des chinois lui dit "comprend bien que nous n'avons pas pour habitude de tuer des innocents, si il existait un moyen de faire autrement je le choisirais sans hésiter." J'en ai tellement ri que la personne derrière moi m'a demandé de faire silence. Il n'y a pas à dire, les chinois sont les nouveaux maîtres d'Hollywood à la place des juifs et des scientologues maintenant.
Je suis sûr que la bande de
Mad Movies et autres Mr. Bobines nous vanteront ce film comme une "expérience cinématographique" et autres "adaptation de la théorie de Campbel aux mythes modernes", mais en fait c'est un film très dispensable. Allez plutôt revoir
Fury Road ou
Pacific Rim à la place, ça se sont des expériences cinématographiques authentiques et des rêves humides de méchaphiles plus de 300 secondes montre en main.
Creed II :Creed premier du nom était une bonne surprise, réalisé par un Ryan Coogler pré-
Black Panther avec son acteur fétiche Michael B. Jordan en tête d'affiche, c'était un
remake assumé du premier
Rocky avec quelques twists intéressants. On y voyait le fils d'Apollo Creed, qui luttait pour se faire un nom dans le milieu de la boxe malgré ses origines dorées. Il va pour cela convaincre Rocky, qui perdait de plus en plus pied à la vie au fur et à mesure que ses amis meurent autour de lui. On voyait donc en parallèle le combat de Creed pour percer et celui de Rocky pour se reconstruire. Le film offrait à Stallone une des meilleurs performance de sa carrière et son point d'orgue était un combat entièrement film en plan séquence, caméra à l'épaule, que le spectateur passait littéralement en apnée. A elle seul cette séquence mérite que vous consacriez deux heures de votre temps à ce film. Le coté malin de ce film était d'offrir un épilogue vraiment réussit à la franchise Rocky et de se terminer sur une note "la vie continue malgré tout" très juste. Idéalement il aurait fallut en finir là, c'était idéal, mais on est à Hollywood et il fallait forcément une suite malgré le passif assez chargé de la franchise avec les suites.
Creed II reprend donc une fois Adonis devenu champion du monde des poids lourd. Réapparait à ce moment Ivan Drago, toujours joué par Dolph Lundgren, qui va le provoquer pour le pousser à affronter son fils. Bien sûr c'est un piège, bien sûr tout le monde dit à Creed de refuser le match et bien sûr qu'il va accepter. Le film est un peu plus malin que ce que j'attendais, mais très loin de la justesse de l'original. Peut-être aurait-il fallut traiter les Drago moins comme des gros méchants très méchants pour que leur histoire fonctionne mieux et qu'on puisse avoir de l'empathie pour eux. Techniquement le film est une déception totale, quand Coogler cherchait des façons originales de filmer la boxe pour impliquer le spectateur, son remplaçant filme les visages des boxeurs se prendre des coups au ralentis, le niveau zéro de l'exercice.
Une affaire de famille/Mambiki Kazoku :J'avais été assez déçu par le dernier Kore-eda que j'avais vu,
Umimachi Diary, un film très anecdotique pris seul et qui comparé au manga qu'il adapte passait simplement à coté de ce qui fait le charme de ce dernier. Mais là il revient en forme avec l'histoire de cette famille pauvre qui vit des emplois précaires des parents, de la pension de la grand-mère et de vols à l'étalage. Kore-eda s'intéresse à la fois à ce qui pousse ces gens à vivre ainsi, à leurs relations ambiguës et à l'incompréhension du monde extérieur. Il arrive à poser un regard à la fois tendre et critique sur ces personnages marginaux, à montrer leur humanité et leur chaleur tout en exposant leurs pires vices à coté. J'aurais aimé crier au chef d'œuvre mais le troisième acte, pour donner du sens au récit, se sent obliger de lever chaque zone d'ombre et fini par lâcher un pavé d'exposition qui rompt avec la subtilité de la narration jusque là. Le film s'en remet plutôt bien mais a pris un coup au passage. Reste que c'est sans doute le meilleur Kore-eda depuis la révélation
Daremo Shiranai.
Une palme d'or qui n'a pas été volée.