de Gemini le Dim 21 Oct 2018, 00:02
En ce moins d'Octobre, je me plonge dans les long-métrages de la société anglaise Amicus Productions, spécialisée dans le cinéma d'horreur. Avec un attrait particulier pour un sous-genre : les anthologies d'horreur, ouvertement inspirées des publications EC Comics comme The Vault of Horror et Tales from the Crypt ; la société produira d'ailleurs des adaptations officielles de ces écrits.
Parmi leurs anthologies, j'avais déjà vu leur film The House That Dripped Blood, et vient d'en découvrir trois autres. Ils sont tous bâtis sur une entame commune : des individus qu'apparemment rien ne rapprochent se retrouvent à un endroit, et un prétexte va permettre de mettre en scène des histoires les mettant chacun en scène. Collections de court-métrages obligent, même s'ils sont tous réalisés par un réalisateur commun dans chaque film (souvent Freddie Francis ou Roy Ward Baker), la qualité varie d'un épisode à l'autre. Néanmoins, ils conservent une certaine cohérence, notamment grâce à la patte de leur réalisateur, faisant que tous les long-métrages pris individuellement ne se ressemblent pas.
Je passerai sur The House That Dripped Blood, car regardé il y a plusieurs mois, mais qui m'avait fait forte impression, en particulier grâce au segment traumatisant avec Christopher Lee.
Tales from the Crypt commence lorsque cinq personnes visitent des catacombes, se perdent et atterrissent dans une large chambre où les attend une étrange figure monacale. Laquelle va dès lors entreprendre de sonder l'âme de ces sinistres individus. Rétrospectivement, il s'agit du seul des trois films que j'ai regardé récemment à proposer un personnage féminin dans le groupe. C'est aussi un film bâti sur l'ironie. En effet, il s'agit clairement d'individus malfaisants, que nous allons suivre alors qu'ils commettent quelques mauvaises actions - dont une impliquant un pauvre Peter Cushing, acteur récurrent du studio - tout en sachant qu'ils vont subir un sacré retour de bâton. Ce qui rend l'exercice extrêmement satisfaisant à regarder. Le dernier segment souffre d'une chute trop longue, et donc plus faible que les autres, mais c'est largement compensé par un des épisodes précédents, bâti sur des vœux très mal exhaussés et qui va se terminer de façon particulièrement horrible.
Dans Dr. Terror's House of Horrors, six personnes partagent un compartiment dans un train. L'un d'eux est un voyant, incarné par Peter Cushing, qui va raconter le destin funeste de chacun de ses compagnons de voyage, et comment en réchapper. Cette fois, les personnages sont pour la plupart des innocents. Pas tous, et certainement pas celui interprété par Christopher Lee. Cela rend malheureusement leurs déboires moins agréables à suivre. Surtout, ce film recourt à des figures relativement classiques, même si quelques segments se démarquent. Mais globalement, c'est aussi le plus faible des long-métrages de l'Amicus que j'ai vu jusqu'à présent, ce malgré une chute finale bien glaçante comme il faut.
Enfin, The Vault of Horror commence dans un ascenseur, devant conduire cinq quidams à une pièce souterraine où ils décident de raconter chacun un de leurs cauchemars. Par rapport aux deux précédents, il n'y a pas de maître de cérémonie, cette figure bien connue des lecteurs des magazines EC Comics, ou des spectateurs de la série TV des Contes de la Crypte. Je crois que c'est aussi celui que j'ai préféré, car les histoires sont globalement bonnes et bien racontées, dans des styles légèrement différents. Avec même une touche de comédie et de légèreté à certains moments (ce qui était déjà le cas dans The House That Dripped Blood) ; en particulier dans l'histoire de Terry-Thomas - une de mes favorites alors que le rythme progresse lentement - notamment à travers une blague concernant la dentition de l'acteur. A noter aussi un côté sanglant plus prononcé, sauf que les scènes les plus graphiques furent censurées dans la version française, donc il vous faudra préférer la version intégrale (ou une version française incluant les scènes coupées).